Erskine Caldwell – Le Bâtard **

Par Laure F. @LFolavril

Éditeur : Belfond – Collection [vintage] – Date de parution : 2013 – 158 pages

Présentation de l’éditeur : « Concis, brutal, mêlant le burlesque à l’atroce, un roman traversé par une révolte sans espoir, qui n’est pas sans rappeler l’univers faulknérien. Interdit et saisi dès sa parution, Le Bâtard annonce les grands thèmes qui irrigueront les livres ultérieurs d’Erskine Caldwell et s’impose comme l’une des oeuvres fondatrices du roman noir américain, au même titre que Moisson rouge de Dashiell Hammett et du Petit César de W.R. Burnett. »

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Le bâtard, on devine tout de suite que c’est Gene Morgan. Lorsqu’il est sorti du ventre de sa mère, elle a voulu le tuer à coup de couteau de boucher. Recueilli par une femme noire, il finit par s’enfuir. Il grandit seul, sans mère, sans père. Quelques années plus tard, il décide de revenir à Lewisville, là où il est né. Il travaille à l’huilerie de la ville, puis dans à la scierie. Il fréquente quelques prostituées.

Gene Morgan est un personnage particulièrement antipathique. De sang froid, il viole. De sang froid, il tue. L’atmosphère de ce court roman est glaciale. Les femmes ne sont que des prostituée en puissance, les « nègres » se prennent des coups de hache sans que personne y trouve à redire. Le monde dépeint par Caldwell est sans pitié.

Les rencontres que fait Gene ne mènent nulle part. Sauf une. Il y a une grande part d’absurde. C’est un roman très singulier et intriguant. On ne sait pas vraiment où l’auteur nous emmène et on referme le livre sans savoir trop quoi penser de ce que l’on vient de lire…

Je suis sans doute passée à côté de ce roman plutôt déroutant. Mais l’écriture est belle dans son âpreté. Je retenterais peut-être le coup avec un autre de ses romans.