Pornification est le roman d'une vie en chute libre. Un roman biographique réaliste autant qu'imaginaire de Karin Schubert, une actrice qui a commencé dans les années 1960 une belle carrière internationale, tournant avec les meilleurs cinéastes en Allemagne, en France ou en Italie (elle fut notamment la reine de La Folie des grandeurs de Gérard Oury) avant de dégringoler peu à peu dans le cinéma érotique puis pornographique. Loin de la tentation voyeuriste, Jean-Luc Marret compose un roman plein de délicatesse et d'empathie, bouleversant d'humanité. La vie de Karin Schubert est déjà un roman en soi, mais le livre de Jean-Luc Marret, comme s'il tentait de ralentir la chute d'une étoile filante, compose un portrait lumineux, grandiose et tragique à la fois d'une figure singulière du septième art. Il brosse aussi le portrait d'une époque où le monde du cinéma, de la mode, des magazines et de la nuit s'est transformé irrémédiablement. Traversé par les ombres du Shah d'Iran, d'Ugo Tognazzi, de Richard Burton, d'Yves Montand ou de Jean Louis Trintignant, Pornification est le roman flamboyant d'une époque qui a consumé plus d'un astre.
Une actrice que je ne connaissais qu'à travers son rôle dans " La folie des grandeurs " où elle joue le rôle de la reine d'Espagne.
Un parcours pas simple, où elle fut cataloguée toute sa vie durant, pour des rôles de blonde un peu potiche, mais au corps sublime. Ce corps elle le montrera au départ dans des photos pour des pubs ou des magazines, elle veut bien faire du charme mais pas du porno.
Malheureusement pour elle, elle n'aura jamais l'opportunité de vraiment montrer ce qu'elle vaut à travers un rôle plus sérieux. Tout ce qu'on lui demande c'est d'être belle et de le montrer.
Elle de son côté veut faire le plus possible d'argent tant qu'elle est belle, désirable, pour ne pas avoir de difficultés par la suite avec sa fille Tina.
Si on revient sur son enfance, ce n'est guère plus reluisant. Son père frappait, sa mère laissait faire. Par la suite son père n'accepte pas qu'elle puisse grandir.
Bref, vous l'aurez compris, du début à la fin elle aura eu une vie " difficile ". Je vous avoue que je ne connaissais rien de son parcours, jusqu'ici où j'ai eu l'opportunité de lire ce livre qui nous raconte sa vie. Lorsque j'ai lu le résumé, je savais que je voulais le lire, pour en savoir plus sur cette actrice que je connaissais peu et mal. En cela, je remercie Babélio et sa Masse Critique, je fais chaque fois de très belles découvertes.
Un récit que j'ai trouvé difficile par moment tellement cette femme qui savait ce qu'elle voulait, n'a jamais eu l'opportunité de montrer au monde ce qu'elle valait vraiment. Je pourrais même la comparer à une femme-objet à qui on dit ce qu'elle doit faire et quand elle doit le faire.
Un livre à lire si vous désirez en savoir plus sur cette actrice au talent peu exploité, ou mal exploité.
Merci à Babélio et aux éditions Intervalles pour cette découverte.