Stone Rider, de David Hofmeyr

Par Clarabel

Cette nouvelle série dystopique nous embarque dans une course de motos palpitante, en plein désert, où tous les coups sont permis. ☺

Adam Stone est déterminé à fuir la misère qui règne à Blackwater. Pour remporter cette liberté, il lui faut participer à une course sans foi ni loi, à dos de puissants bolides. Il n'a plus rien à perdre, depuis que toute sa famille a disparu dans des circonstances tragiques, et nourrit une certaine rancune envers Levi Blood, le fils du gouverneur de la ville, chef de gang redoutable. De par son tempérament sensible et solitaire, Adam s'est forgé une carapace et a du mal à accorder sa confiance, mais entend atteindre son but sans y perdre son âme. C'est donc par la force des choses qu'il se forge des alliances inattendues, d'abord avec Kane, un taiseux débarqué de nulle part, trouble-fête mystérieux et violent, puis avec Sadie, la jolie mécanicienne dont il est secrètement amoureux. Ensemble ils vont se lancer dans une compétition réputée déloyale et conduite dans des conditions extrêmes (chaleur intense, piste dangereuse, esprits fantômes et loups enragés). La concurrence sera rude et acharnée, sur un rythme intrépide et souvent démoniaque.

J'ai très vite pensé aux films Mad Max pour son ambiance western au cœur d'une société post-apocalyptique, où cherche à percer une histoire d'amour et de vengeance. J'ai eu quelques craintes de base, car je n'ai jamais aimé les films en question, et pourtant j'ai été rapidement emballée par l'histoire. Il est vrai qu'elle est imprégnée de désolation, pas franchement glamour, mais elle dégage aussi fougue et fureur, si bien qu'on s'accroche aux fameuses “békanes” avec exaltation. Adam et ses acolytes ne sont en rien épargnés par les coups du sort. Cela cogne dur et fort, c'est sans pitié, sans remords. Les émotions n'ont aucun droit de cité, sans sombrer dans des abîmes de désespoir non plus. Il y a d'ailleurs une histoire d'amour florissante, mais maladroite. Je redoutais aussi un univers trop marqué masculin (les motos, les guerres de clan et la baston) avant de réellement découvrir un récit au rythme entraînant et où l'on y trouve sa place sans difficulté. Un début prometteur et engageant. 

Gallimard jeunesse / Août 2015 ♦ Traduit par Alice Marchand