Christoph Ernst, Les morts renaîtront un jour - passé nazi persistant en RDA

Les polars "Allemagne nazie" ont plutôt le vent en poupe. En témoigne leur multiplication récente, signe que la société allemande "digère" cette tragique page d'histoire, et a acquis un recul critique sur la période. Les romans sur la RDA et la division de l'Allemagne sont plus rares. Et Les morts renaîtront un jour associe les deux aspects, avec, comme souvent dans ce type de roman, une enquête dans le temps présent, qui oblige à remuer un passé généralement trouble et plein de secrets.
Käthe revient en Allemagne dans les années 1990 après avoir fui Berlin sous le nazisme. Peu après, elle met fin à ses jours - enfin c'est la version officielle que retient la police. Incrédule face à la thèse du suicide, Maja sa petite nièce est bien décidée à élucider ce mystère. Elle découvre que sa grand-tante essayait l'immeuble de son père, confisqué par les nazis à la fin des années 1930. Un passé et un présent qui, manifestement dérange, puisque Maja est victime d'une tentative d'assassinat, qui atteint par erreur son amie Caroline.
Pas si mal écrit, mais avec une intrigue policière un peu plate et mal fichue, pas toujours crédible. Néanmoins intéressant avec des aspects rarement traités en littérature (l'aryanisation des biens juifs et les modalités de leur restitution après-guerre, la RDA et l'omerta que les communistes ont longtemps fait régner quant à la seconde guerre mondiale, tout attachés à mettre en avant le prestige et l'héroïsme de l'Armée rouge libératrice - thématiques du reste très bien documentées dans le bouquin, mais parfois abordées d'une façon un peu trop technique et/ou pseudo-pédagogique). Roman d'historien, donc, mais sans valeur littéraire exceptionnelle.