de Laurie Cohen et Kristel Arzur
Dans une drôle de maison vit la famille Bizarre.
Léon fait des bonds de singe, Cloélia porte des chaussettes musicales et Nicotin parle même aux animaux!
C’est une famille vraiment bizarre… Ou seulement un peu différente.Une histoire pétillante et joyeuse à l’encontre des préjugés.
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Grâce à l’opération Masse Critique de Babélio, j’ai reçu de la part des Editions d’un Monde à l’Autre ce charmant petit livre! Un grand merci à eux!
Les membres bénévoles de cette maison d’édition sont sensibles aux questions liées au handicap, à la différence et soucieux d’apporter leur aide aux auteurs qui composent sur ces sujets. La famille Bizarre s’inscrit dans cette optique en ciblant un très jeune public; ce qui m’intéressait beaucoup car je compte orienter la formation que je suis en ce moment vers l’édition et l’animation jeunesse.
Malheureusement, et ça me fait vraiment mal au cœur de le dire, j’ai été un peu déçue par ce livre. Plusieurs points m’ont dérangé et après en avoir débattu avec ma mère une personne qui travaille comme professeur des écoles en maternelle depuis plus de vingt ans, je suis convaincue que La famille Bizarre manque de cohérence.
Tout d’abord la famille Bizarre n’est, en fait, pas vraiment bizarre. Que cela soit dans leur représentation (une petite fille avec des couettes, un papa à moustache et une maman avec un collier de perles vous admettrez que c’est très commun), ni même dans leurs actions. Un petit garçon qui saute partout en faisant le singe, dans le l’univers et le paysage culturel foisonnant des tout petits (où l’on croise souvent des animaux qui parlent, des êtres qui n’existent pas,…) ce n’est pas très folichon.
Mais ce qui me gène le plus, c’est que la forme et le fond ne vont pas ensemble. L’histoire est trop succincte. En fait, on ne peut pas vraiment dire qu’il y est d’histoire et du coup la conclusion arrive trop vite. Or une morale telle que « ce n’est pas moi qui suis bizarre, c’est les autres. » a besoin de développement si elle ne veut pas paraître trop simpliste. Ici, elle arrive trop brusquement et dessert complètement cette invitation à la tolérance que les auteures et éditeurs veulent donner à l’oeuvre. On ne règle pas un conflit en lançant simplement « c’est toi qui a tort , pas moi ». En l’état, on comprend que le livre appel à une discussion avec l’enfant à qui on l’a lu: « qu’est-ce que la normalité? », « pourquoi ce serait mal d’être bizarre? » mais ce sont là des sujets que l’on peut aborder avec des enfants de 12 ou 13 ans, pas des tout petits, or le format album/petits poèmes n’est clairement pas destiné à ce public plus âgé. Et, franchement, ceux qui acceptent le plus facilement la différence sont les jeunes enfants. C’est naturel pour eux qui sont libres de préjugés. C’est en primaire que ces problèmes s’installent, or, encore une fois, ce livre ne peut être conseillé à ce public.
Cela étant dit, et sorti du contexte, j’ai adoré les dessins de Kristel Arzur! Je les trouve simples, élégants et modernes, je suis complètement charmée!
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Marion