Petit bestiaire d’Halloween – Coco

Par Loulou Coco

Cette année, pour l’une de nos fêtes préférées, on vous a chacune concocté un petit bestiaire de nos créatures favorites d’Halloween ! Un petit condensé de ce que l’on en retient, principalement dans la littérature de jeunesse. Alors, à vos déguisements ! Et si vous n’avez pas encore trouvé le vôtre, inspirez vous de la liste qui suit !



LES SORCIÈRES

Qui sont-elles :

Les sorcières sont aussi vieilles que l’Homme. Parce qu’elle fut capable d’envoûter Adam et l’entraîner dans la déchéance, Eve jeta l’opprobre sur toutes ses descendantes. Malmenées par une Eglise toute puissante, les femmes étaient épiées en permanence pour qu’au moindre faux pas, on puisse les châtier comme il se doit : par le feu purificateur. Seulement voilà, pour soulager sa conscience, et justifier ses feux de joie en tout tranquillité, l’Homme trouva la plus insensée des explications : la sorcellerie.
La sorcière n’est pas née avec ces épisodes « brûlants », elle était déjà bien présente dans les folklores ruraux. Cependant, elle n’avait pas encore cette dimension si terrifiante au point qu’on doive la brûler. Même si elle vivait en marge de la société, la sorcière n’en était pas moins sollicitée pour divers bobos et autres demandes farfelues par les Hommes.
La sorcière guérisseuse dut pourtant laisser sa place à plus féroce. Les contes reprirent le côté « envoûtant » d’Eve (il n’y a qu’à voir la pomme de la sorcière de Blanche Neige, clin d’œil si peu discret à la Bible) et n’hésitèrent pas à enlaidir celles qui usent de sortilèges. La sorcière gagne alors de grands pouvoirs. Grâce à son chaudron, son balai et ses sortilèges, elle peut transformer n’importe qui en tapis d’ornement.
Pendant longtemps, la peur de la sorcière a dépassé le cadre des simples contes. On a brûlé vives, ou pire (parce que oui, les hommes sont capables d’inventer pire que le bûcher), de pauvres femmes à cause de leur excentricité, ou de leur couleur de cheveux. Mais aujourd’hui, cette peur s’est quelque peu dissoute, grâce à un travail de dédiabolisation des grandes figures terrifiantes. Depuis les années 90, la littérature s’est efforcée de donner un visage rassurant à celles qui hantaient les cauchemars des enfants d’autrefois. Fini le chapeau pointu, le nez crochu et la verrue sur la joue, bienvenue aux jolies petites sorcières, charmantes ou gaffeuses.



Des sorcières connues :

Hermione Granger : la Meilleure Amie avec deux majuscules, s’il vous plaît. La plus célèbre des sorcières parmi les 10-30 ans (okai, peut-être un peu plus). C’est le plus bel exemple de « bonne » sorcière. Elle est la plus intelligente de sa classe, la plus loyale et la plus dévouée des sorcières. Ce qui fait que nous l’admirons tous.

Samantha Stephens : la sorcière la plus célèbre des années 60-70. Ou devrais-je dire, le nez le plus célèbre des années 60-70. Ce mouvement de nez unique qui permet à la sorcière Samantha de réaliser tous ses rêves et de se sortir de toutes les situations difficiles est devenu l’icone de toute une génération. Inimitable, jusqu’au bout du nez !

Sabrina l’Apprentie sorcière : bon, je manquais un peu de sorcières célèbres, aussi fais-je référence à une sorcière que seuls les enfants des années 90 peuvent connaître. Comme ses deux consœurs citées ci-dessus, Sabrina fait partie des « bonnes » sorcières. Elle use de sa magie pour tenter de faire le bien autour d’elle. Enfin, elle tente, parce qu’entre ses deux tantes complétement à l’Ouest, sa vie de lycéenne, et son chat qui parle, Sabrina a du pain sur la planche.

Pour se déguiser en sorcière en un tour de main :

Terrifiante ou envoûtante ? A vous de choisir !
Pour le terrifiant, préférez de vieux vêtements que vous découperez en lambeaux ou une vieille robe noire. Le balai de jardin pour accessoire et un maquillage verdâtre/maladif pour le teint. Le petit détail en plus : un nez crochu en plastique !
Pour l’envoûtant, choisissez une robe cintrée, sexy, qui mettra vos atouts en valeur. Un maquillage sobre ou sophistiqué pour illuminer la pièce. N’oubliez pas d’ajouter un petit détail à votre panoplie, ou l’on risque de vous confondre avec une business woman, comme un chapeau pointu ou des lentilles spéciales.

  Martine se demande si elle n’a pas un peu trop forcé sur le dentier.


Lectures sorcièresques pour tous les âges :

  • BD, Roman : Sorcières, sorcières de Lucile Thibaudier et Joris Chamblain, chez Kennes. (déjà chroniqué ici).
  • Roman : Les sorcières du beffroi de Kate Saunders et Tony Ross, chez Nathan (déjà chroniqué ici).
  • Roman : Amandine Malabul de Jill Murphy, chez Gallimard Jeunesse (déjà chroniqué ici).
  • Roman : Sacrés sorcières de Roald Dalh (bientôt chroniqué), chez Folio Junior.

LES VAMPIRES :

Qui sont-ils :

Au même titre que les sorcières, les vampires hantent nos nuits depuis la nuit des temps. Leur origine est néanmoins assez floue car elle résulte de nombreux folklores et récits que l’on avait pour habitude de se transmettre au coin du feu. C’est vers 1700 que la littérature s’empare du mythe du vampire. Le mot fait alors son apparition dans le langage commun et les histoires se multiplient jusqu’à devenir celles que nous connaissons tous aujourd’hui.
A l’origine, le vampire n’était qu’un simple fantôme revenant d’entre les morts la nuit pour hanter ses proches et, accessoirement, les tuer. Mais au fur et à mesure où la littérature s’est emparée du mythe, l’image du vampire a évolué. Exit le côté morbide et décomposé du revenant et bonjour l’allure séduisante. Le vampire devient désirable, attirant dans son antre de pauvres victimes pour les vider de leur sang. Ses canines s’allongent et il gagne le pouvoir de se transformer en chauve-souris. Pourquoi en chauve-souris ? La raison la plus évidente est que c’est un animal nocturne, c’est-à-dire qu’il vit la nuit, tout comme l’être qu’il symbolise. Mais il faut aussi rappeler que la morsure de chauve-souris, en plus d’être douloureuse, est vectrice de la rage, maladie encore mortelle dans certaines parties du monde aujourd’hui.

Le vampire est également immortel. Il ne peut être tué qu’avec un coup de pieu bien placé … dans le cœur. En outre, il ne supporte pas le soleil qui le fait cuire sur place. Mais malgré ce petit défaut, il est capable de vous sectionner l’artère carotide en un millième de secondes. Bon, ça force le respect quand même.
C’est donc une image mortelle et horrifique du vampire qu’on a gardé pendant des siècles, jusqu’à l’apparition de la saga Twilight. Plus que jamais objet de désir, le vampire se met alors à briller comme une boule à facette lors d’une soirée disco et refuse de mordre sa bien-aimée de peur de la voir souffrir. Cette représentation ultra-romantique a fait grincer beaucoup de dents à l’époque, et pas que chez les vampires, si bien qu’aujourd’hui la tendance est de s’éloigner le plus possible de ce type de vampires.
Un retour à l’horreur qui nous montre que le mythe du vampire n’a pas fini d’évoluer…

   Hemlock Grove, série actuelle sur les vampires.

 

Des vampires connus :

Comte Dracula : le nec plus ultra des vampires. Personnage littéraire créé par Bram Stoker, Dracula a encore la côte auprès de nous aujourd’hui. Il marque à lui seul le renouveau de la littérature fantastique et l’apparition explicite du désir sexuel vampirique. Porté au cinéma par de très grands noms (dont notre regretté Christopher Lee), Dracula reste encore aujourd’hui un sujet de prédilection pour les réalisateurs avides d’y apporter un peu de modernité.

Edwar Cullen : et tous les autres membres de sa famille (scintillante). Comme énoncé précédemment, Edward Cullen a, à lui seul, renouvelé complétement le mythe du vampire. En bien ou en mal, c’est selon les goûts. Toujours est-il que même si l’on n’aime pas la saga, on doit avouer que Edward Cullen est célèbre. Toute la génération post-années 2000 connaît son nom et son histoire. Sa figure traversera-t-elle les siècles comme ce fut le cas pour Dracula ? Rien n’est moins sûr.

Pour se déguiser en vampire en un tour de main :

Le vampire a toujours la classe. Gardez cela à l’esprit lorsque vous farfouillerez dans votre armoire.
Pour les hommes, les restes de costume du mariage de Tata Ginette feront l’affaire. Pour les filles, une robe cintrée qui vous met en valeur ou un smoking classe. Le maquillage fera toute la différence. Une base blanche à appliquer sur le visage et le cou, vous fera passer de vie à trépas. Un peu de fard noir autour des yeux pour faire ressortir la couleur de vos iris. Pour un effet d’optique encore plus impressionnant, vous pouvez vous procurer dans toutes les bonnes boutiques de déguisements, des lentilles spéciales. Et enfin, l’élément indispensable : les canines de vampire, à fabriquer ou acheter !
Le détail gore : du faux sang à appliquer en filet sur le coin de vos lèvres. Remarquez que de la confiture ou du sirop à la fraise marchent aussi, mais attention aux gourmands !

   Prenez-donc exemple sur Lilo !

 

Lectures vampiriques pour tous les âges :

  • Roman : Journal d’un vampire de L.J Smith, chez Hachette.
  • Roman : Le Buveur d’encre de Eric Sanvoisin, chez Nathan.
  • BD : Petit vampire de Joann Sfar, chez Magnard.

LES CHATS NOIRS :

Qui sont-ils :

Les chats ont toujours eu une relation particulière avec les Hommes. Véritables « objets » de vénération dans certaines cultures, ils sont désormais de véritables stars d’internet (les mauvaises langues diront même qu’ils dominent le web).

   Un chat a même réussi à avoir son étoile sur Hollywood boulevard.

 

Mais parmi ces adorables petites patounes, se cache un terrible petit canard : le chat noir. Jamais aucun autre animal n’aura condensé autant de haine pour une simple couleur. Parce que jugée trop proche de la nuit, des ténèbres et de toutes les créatures (mauvaises) qui y sont associées, la couleur noire n’a jamais eu la côte. Associé ce jugement à un animal indépendant qui sait sauter plus haut que son ombre et se glisser dans un trou de souris (promis j’arrête les métaphores animales), et vous aurez un beau condensé de la haine qu’on a voué et qu’on voue encore aux chats noirs.
Généralement associé aux sorcières, le chat noir est synonyme de malheur. Jusqu’à la fin de la renaissance, il était considéré comme la représentation terrestre du diable. Cette croyance peut faire sourire aujourd’hui, mais malheureusement elle reste toujours inconsciemment ancrée en nous. Ainsi, les chats noirs passent deux fois plus de temps dans les refuges pour animaux que leurs congénères de couleurs.

Un chat noir connu :

Salem, le chat de Sabrina, l’apprenti sorcière, aka le chat le plus cool de la planète. Et le plus mal animé également. Que voulez-vous, on ne peut pas tout avoir dans la vie.

Pour se déguiser en chat noir en un tour de main :

Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir ! Une paire de legging ou de collant noir, des bottines noires et un haut noir. Quelques points noirs et petits traits d’eyeliner sur vos joues et le tour est joué. Vous pouvez également vous amuser à coller des triangles de papier noir sur un diadème noir pour de superbes oreilles de chat ^^. Etonnamment, on voit peu de garçons se déguiser en chat, c’est bien dommage !

Lectures félines pour tous les âges :

  • Roman : Le Chat Noir, et autres contes fantastiques d’Edgar Allen Poe, chez Folio Junior.
  • BD : Blacksad de Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido, chez Dargaud.

LES ZOMBIES :

Qui sont-ils :

Le mot zombie n’existe que depuis deux siècles. Il est néanmoins évident que les Hommes n’ont pas attendu de mettre un nom sur les morts-vivants pour parler d’eux. Ainsi, les premières traces de zombies remontent au XVIIème siècle dans la culture vaudou haïtienne. Le mot « zonbi » signifie en créole « esprit » ou « revenant » et désigne les victimes de sortilèges capables de ramener les morts à la vie ou de les vider de toute intelligence.
Cependant, le film La Nuit des morts-vivants, en 1968 changea la donne. Les zombies ne trouvent pas d’explications rationnelles à leur réveil. Pas de sortilège ou de magie vaudou, mais une origine à aller chercher vers les retombées radioactives causées par l’Homme. Aujourd’hui, le cinéma et la littérature préféreront un bon virus mortel pour expliquer la transformation des morts en zombies.
Si les premiers zombies avaient juste la tête de quelqu’un qui ne digère pas les fruits de mer, les nouvelles techniques d’effets spéciaux permettent d’offrir au public toujours plus de gore, et de décomposition avancée. Tiens, d’ailleurs, vous autres fans de Walking Dead avez-vous déjà remarqué que les zombies se décomposaient de saison en saison ?

Des zombies connus :

Aucun nom à donner dans cette catégorie, mais plusieurs images me reviennent en tête lorsqu’on parle zombies. Attention, image qui peut choquer les âmes sensibles.

La voisine « pas de chance » de Rick Grimes : dans le 1er épisode de la série Walking Dead, Rick rentre chez lui un peu hagard et demande son chemin à sa charmante voisine. Elle ne fut pas vraiment en mesure de l’aider, mais Rick réussit tout de même à rentrer chez lui (et accessoirement se prendre un coup de pelle en pleine face).

Je ne vous en montre pas plus. Si vous avez déjà vu l’épisode, vous l’avez déjà reconnue.

Le Zombie option-cochon d’inde. Voyez-vous j’ai un cochon d’inde chez moi. Peanuts qu’elle s’appelle même la demoiselle. Et lorsqu’elle est contrariée, Peanuts claque des dents. Très fort. Aussi fus-je prise d’un fou rire en plein cinéma lorsqu’un zombie de World War Z se mit à reproduire ce claquement de dents si particulier. Depuis impossible pour moi de regarder cette scène avec sérieux.

Pour se déguiser en zombie en un tour de main :

Attention, il ne faut pas avoir peur d’abîmer ses vêtements ! Prenez donc dans votre armoire un vieux déguisement que vous gardez depuis la nuit des temps, juste au cas où … ou prenez donc des vêtements que vous ne portez plus depuis des lustres et déchainez-vous ! Déchirez, coupez, tirez, effilez … Tout est permis chez les zombies. Il ne vous restera plus qu’à asperger votre costume de ketchup, de laisser sécher et le tour est joué. Pour le maquillage, un petit peu de ketchup par ci par là (ou du faux sang, c’est plus hygiénique), du rimel qui coule, des cheveux en bataille, et vous voilà fin prêt.
Le petit détail qui tue : pour les manuels, un flacon de latex liquide et un peu de dextérité vous promettent une peau superbement décomposée.

Lectures zombiesques pour tous les âges :

  • Roman : Mes Animaux Zombies de Sam Hay et Simon Cooper, éditions Bayard, 2015.
  • Roman : Ma Famille normale contre les zombies, de Vincent Villeminot et Yann Autret, éditions Nathan, 2015.
  • Album : Mon ami le zombie, de Vincent Malone et Miré, éditions Seuil Jeunesse, 2014.
  • Roman : J’ai embrassé un zombie et j’ai adoré ça, de Adam Selzer, éditions Livre de poche jeunesse, 2013.

Joyeux Halloween les cocos !