Nous inaugurons un nouveau style de critique débile polyphonique. (Rassurez-vous, ça devrait être sympa. Et quoi qu'il en soit, cela restera ponctuel). Avant toute chose :
#CHRONIQUE CERTIFIÉE SANS SPOILER
Lupiot : En ce jour béni, vous avez peut-être enfin l'opportunité de tenir entre vos mains le tome 2 de la Passe-miroir. Si c'est le cas, demandez à vos parents un mot du médecin ou, si vous n'avez plus l'âge, posez un RTT. ( Bunny : Toi, on voit que t'es au chômage. Aujourd'hui, c'est dimanche. Il n'y a ni école ni RTT. Mais c'est pas grave, t'es bien brave, continue.)
Lupiot : Je disais donc, avant d'être grossièrement interrompue, que ce jour saint, vous devez le consacrer à la lecture de ce livre sacré. ( Bunny : Accordez-vous déjà le temps d'admirer l'objet. Les lettres dorées, l'illustration magnifique...)
Lupiot : La Passe-miroir 1 a été un coup de cœur pour nous deux (et pour environ 90% des lecteurs, selon des chiffres très précis que je sors de mon postérieur). ( Bunny : Mince je voulais que tu dises des chiffres très sérieux moi, ça fait plus impressionnant.) ( Lupiot : J'aurais bien aimé mais j'ai signé une clause d'honnêteté absolue, et je crains pour ma vie. C'est très sérieux, les blog litté jeunesse.)
Bunny : Bien sûr. Passons aux choses intéressantes. Même si de longs mois s'étaient écoulés depuis ma lecture du tome 1, je me suis replongée sans problème dans l'univers incroyable d'Ophélie, l'héroïne de La Passe-miroir. J'aime tout, dedans...
Lupiot : Permettez. Je vais m'occuper du résumé, puisqu'elle ne le fait pas.
À la fin du 1, nous quittons une Ophélie bien résolue à trouver sa place à la cour du Pôle, avec ou sans Thorn. Elle se présente ainsi, frêle mais indocile, devant l'Esprit de Famille, Farouk. Celui-ci, éternellement à côté de la plaque, mais terriblement inquiétant, ne comprend qu'à demi sa requête. Sur un malentendu, Ophélie devient Vice-Conteuse, et la voilà contrainte de jouer les Shéhérazade chaque soir devant une assemblée hostile, pendant que des événements troublants se trament dans l'ombre...
Ce tome nous fait voyager dans un monde étonnant, plus encore que le précédent. Le Pôle fourmille de mille personnages (certains que l'on retrouve, comme Archibald, le Chevalier, Bérénilde, et d'autres que l'on découvre) et de mille et unes illusions. On se délecte de l'évolution fine de la caractérisation des héros, et de celle de la relation entre nos fiancés mal assortis. Et l'on est de plus en plus intrigué par le mystère qui plane sur l'origine plus ou moins légendaire du monde brisé de la Passe-miroir. Qu'y avait-il avant la Déchirure ?
Bunny : Et puis il y a tous les délires de complots. C'est chouette, les complots.
Ainsi donc, j'aime tout :
- la construction de l'univers, les petites bribes dévoilées ici et là qui laissent entr'apercevoir le monde de l'auteur ;
- les personnages réussis et travaillés, depuis Ophélie, Thorn, Farouk jusqu'à Archibald, Berenilde, Gaëlle ou la Rapporteuse ;
- l'intrigue ! Passionnante, qui semble partir dans tous les sens, mais qui, lentement, prend tout son sens.
Lupiot : Amen ! Ce livre est d'une richesse incroyable : on a, pendant les deux-tiers, l'impression de ne pas savoir où ça mène, tout en appréciant le voyage. Puis, au bout d'un certain temps... on est bluffé par les détails passés qui trouvent soudain leur importance. C'est extrêmement bien articulé et complet.
Bunny : Ok, et je trouve la relation entre Ophélie et Thorn très réussie aussi. J'aime beaucoup Thorn. ( Lupiot : Oui. Dans le genre maniaque et glacial, mais touchant néanmoins. Je me demande s'il lui arrive de sourire.) ( Bunny : Oui, une fois.)
Bunny : L'écriture, enfin. Une vraie voix d'auteur.Lupiot : C'est parfait, donc ?
Bunny : Le seul " moins " que j'ai trouvé à ce roman, c'est la partie " bribe de souvenir " qui finit toujours par Scelle tes charmes. J'ai compris pourquoi elle avait mis ça comme ça (niveau narration, pas facile à mettre en place) mais j'ai pas aimé la coupure dans le récit. Ça me faisait penser aux extraits de textes dans l'Assassin Royal en début de chapitre. Tu sais que ça peut être important pour la suite, mais t'as pas envie de les lire quand même.
Lupiot : Moi j'aime bien quand on parle de choses bizarres qui n'ont aucun rapport avec le boudin. (Et qui nous font crier " Eurêka ! " à la fin) Mais je reconnais que ces passages nous coupaient dans notre élan de lecteur affamé. D'ailleurs c'est régulièrement là que je faisais ma pause thé.
Bunny : Pour le mot de la fin, je dirai que c'est vraiment un gros coup de cœur, et je crois bien que j'ai même préféré le tome 2 au premier. Courez le lire, ça m'étonnerait franchement que vous soyez déçus.
Lupiot : C'est, pour moi aussi, le gros coup de cœur de l'année. (Et pourtant, je suis à 135 à mon compteur de lectures) Je vous encourage également à vous laisser emporter jusqu'au Pôle, son Clairdelune et ses illusions...
Et, pour donner envie aux lecteurs du volume précédent... l 'écharpe en vient aux mains.