- Auteur : Céline Landressie
- Edition : Milady
- Sortie le 18 septembre 2015, 576 pages, 7.9€
- Thèmes : action, romance, littérature vampirique
- 4e de couverture : «France, fin du XVIIIe siècle.
Alors que la révolte gronde aux quatre coins de la France, Rose est rappelée de la cour de Russie. De retour aux côtés de son mentor, elle découvre que la situation vacille également dans l’univers occulte d’Artus.
Les Arimath doivent faire face à de sauvages attaques sur leurs terres, tandis que la grogne contre la noblesse croît d’instant en instant parmi le peuple. Entre la révolution naissante et les prémices d’une guerre au sein du monde obscur, les bouleversements dans l’existence de Rose s’annoncent cataclysmiques. Leurs conséquences risquent fort de faire sombrer en un même chaos les existences des humains aussi bien que des immortels…»
Mon avis : J’ai attendu la sortie de ce tome un certain temps, et après la merveilleuse découverte du premier tome, j’avais vraiment hâte d’avoir le second tome dans les mains. Le premier tome avait été source pour moi de beaucoup de questionnement, sur Artus, sur Rose, sur la mythologie inventée par l’auteure, mais aussi beaucoup d’émerveillement pour l’univers, pour les personnages, pour la justesse de la partie histoire et du vocabulaire employé. Oui, c’était une véritable révélation. Pour le deuxième tome, je suis toujours aussi enthousiaste ! D’ailleurs, j’ai beaucoup de choses à vous dire !
Après 10 ans passés à Saint-Pétersbourg loin de tout et surtout loin de sa maison, Rose rentre à Boissy sur l’ordre du Comte. Bien loin d’en être heureuse, mais surtout meurtrie et blessée par 10 ans d’absence et de silence, Rose obéit à l’ordre de son mentor et rentre en France. Alors que la Révolution fait rage, les Arimath sont confrontés à une révolte intestine. Confrontée à un monde dont elle a oublié les manières, ses déboires avec son mentor, la froideur inexpliqué de son plus cher ami, et un serviteur quelque peu jaloux, Rose va vite se rentre compte qu’elle est loin d’être au bout de ses surprises.
Et bien on ne peut pas dire qu’il ne se passe rien dans ce tome. Bien au contraire, l’action y est pratiquement omniprésente et laisse très peu de place pour des moments de pause, ou simplement pour la romance. Alors que le premier tome était beaucoup plus marqué par la découverte des personnages, de l’univers, ici, le décor est déjà planté, et on nous plonge dedans sans plus de cérémonie. On comprend très rapidement que l’action avance, que le temps à passé, et que l’on doit se satisfaire de cela.
Une fois encore, nous entrons dans un monde plein de mystères et de complots, où presque toutes les actions sont réfléchies et scrupuleusement étudiées avant d’être menées à bien. Un monde sombre ayant ses propres règles, et bien sur son lot de manigances politiques. Car il s’agit bien de cela. On se retrouve ainsi près de deux cent ans plus tard, on passe ainsi l’apprentissage de Rose et sa vie auprès d’Artus et d’Adelphe, pour se focaliser sur une femme forte et sur d’elle, une immortelle bien à part dont la beauté attire bien des convoitises. Je trouve cette ellipse plutôt intéressante, parce que le récit des débuts de Rose auraient surement ralentit l’intrigue. Or, ici, point de ralentissement. Le rythme est prenant, l’intrigue tout autant, et l’on se prend volontiers à chercher les responsables de ces bévues avec notre quatuor. Nous passons de complots en traîtres, de traîtres en batailles, (batailles d’ailleurs très vivantes et explicites que je trouve particulièrement appréciable. Nous que ce vérisme exacerbé m’attire particulièrement, mais je trouve que cela aide beaucoup à appréhender l’histoire, les personnages et à l’imaginer les scènes). Et de batailles en découvertes, révélations, des révélations touchantes et essentielles au bon déroulement de l’histoire, même s’il faut pour cela attendre les derniers chapitres. Un roman parfaitement bien mené du début à la fin dont ne se cache pas le plaisir de la lecture.
L’univers, parce qu’il faut bien s’attarder un peu dessus. Outre l’intrigue incroyable, c’est un univers complètement novateur que nous propose l’auteure. Cette mythologie particulièrement recherchée et aboutie, il faut le dire, n’a pas fini de nous surprendre. D’ailleurs, j’ai beaucoup apprécié d’en apprendre un peu plus sur toutes les Maisons. L’auteure nous fait quelques révélations sur ce monde qu’elle a construit et ce n’est pas plus mal. Il est vrai que l’on était un peu dans le flou dans le premier tome, maintenant, on appréhende un peu mieux la multitude dans laquelle nos héros évoluent.
Ce tome est marqué par la tension quasi permanente présente entre les personnages. Revenue d’exil, Rose, se trouve mûrie et grandie, mais tout aussi meurtrie. C’est une femme forte, courageuse, et très fière, qui se rend compte bien malgré elle qu’à force d’avoir été surprotégée et choyée, elle est devenue une enfant pourrie gâtée, égoïste et capricieuse. Désolée, mais il n’y a pas d’autres mots. Son exil l’a brisé, loin d’Artus et sans nouvelle de lui, elle s’est retrouvée seule, cherchant toujours désespérément l’amour d’un comte qui n’est pas capable de montrer ce qu’il ressent. Alors, certes, c’est très dur comme situation, mais elle pêche par excès de fierté, et devient tant agaçante que terriblement touchante. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai eu envie de les étrangler tous autant qu’ils étaient.
Rose n’est pas arrivée seule, mais avec le prince Vassily. Un homme que l’on ne peut qu’aimer à priori, protecteur, doux, aimable, loyal, courageux et avec du caractère. Ce ne sont pas les qualités qui lui manque, mais voilà, je le trouve trop parfait. Et ça m’agace prodigieusement. Même lorsqu’il est en colère et humilier, il reste humble. Bon sang, mais secoue toi !
Artus. Alors lui, bah en fait, quoi dire mis à part : monsieur le comte est égal à lui-même. Taciturne, acariâtre, hautain, mais aussi surprotecteur, tendre et atrocement sexy. C’est bien simple, il est d’une complexité sans borne, et c’est bien pour cela d’ailleurs que j’adore ce personnage. Il est aux antipodes de ce que l’on pourrait attendre de lui. Il n’agit que selon ses propres règles, et enfin, il se laisse un peu aller à ses sentiments. Oui, oui, la colère est en effet un moyen de montrer ce que l’on ressent. Je pourrais passer des heures à disserter sur Artus, alors je vais m’arrêter là.
Adelphe est toujours pour moi, un élément indispensable de ce récit. Il est comme toujours au milieu des guerres entre Rose et Artus et doit ramasser les pots cassés (d’ailleurs ce talent qu’ils ont à s’autodétruire est toujours aussi fort à ces deux là…). D’une loyauté et d’une amitié sans borne, il va enfin montrer ses limites. D’ailleurs, le comportement qu’il a avec Vassily m’étonne et surtout m’interpèle. J’avais vraiment parfois l’impression qu’il a des sentiments pour lui, alors c’est peut être complètement fou, hein, j’entends bien, mais c’est l’impression que ça m’a donné. Et je ne l’en ai trouvé d’autant plus touchant.
Les personnages secondaires sont légion alors je ne m’attarderai par trop dessus, que dire, si ce n’est qu’ils sont indispensables au récit et à son bon déroulement.
J’en viens maintenant à la plume de Céline Landressie. Je… en fait je n’ai pas de mot pour dire à quel point cette plume me touche, dans sa justesse, dans la voluptuosité. Une plume qui nous transmet des émotions de manière incroyable. Je tiens d’ailleurs à saluer la justesse historique de ce roman ainsi que celui de son vocabulaire. C’est très simple, on a réellement l’impression d’être à l’époque et d’évoluer au XVIIIe, ce qui n’est pas une chose aisée lorsque l’on voit la manière de parler des jeunes de nos jours…
En résumé : je ne peux ni dire que ce tome est meilleur que le premier, et encore moins qu’il est moins bon. Ils sont pour moi diamétralement opposés tant dans leurs contenus que dans leurs formes. J’ai encore une fois été subjuguée par cette histoire, ces personnages, cette plume. Céline Landressie est une auteure qui maîtrise parfaitement son sujet et qui nous offre des romans de haut vol, où l’émotion et l’action se disputent une place presque équitable. Bien sûr, je vous recommande vivement la lecture de ce tome. En attendant la sortie du prochain (en poche, bien sûr, le 15 mars, si je ne m’abuse) avec une grande impatience….
Ma note : 18/20
Les points positifs : la plume de l’auteure, l’univers, l’intrigue
Les points négatifs : les descriptions parfois un peu longues, et le caractère de cochon de TOUS les personnages (et je ne le marque seulement parce qu’ils m’ont vraiment donné envie de les secouer dans tous les sens).
Et voilà pour ce tome. N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.
Rose