Vous en avez marre des histoires de vampires ? Moi aussi ! Pourtant, Day Men fait partie de ces rares récits qui arrivent à renouveler le genre. Comment font les vampires pour protéger les intérêts de leur « famille » pendant qu’ils dorment la journée ? Ils emploient des humains pour que la boutique continue de tourner. Découvrez ma nouvelle critique de comics : Day Men !
Résumé : Depuis des milliers d’années, le monde est contrôlé par les « 50 familles » : une assemblée secrète de vampires engagée dans une lutte de pouvoir sans merci. Mais lorsque le soleil se lève, ces familles sont obligées de faire appel à de simples mortels pour leurs missions secrètes. Fruits d’un entraînement de plusieurs siècles pour devenir des armes mortelles, les « Day Men » ne sortent qu’une fois le soleil levé, seuls dans un monde en sommeil, pour accomplir les funestes projets de leurs bienfaiteurs… Parmi eux, David Reid est le bras armé de la famille Virgo.
Les vampires nous fascinent, il n’y a qu’à regarder le nombre de récits basés sur ces créatures pour s’en convaincre. Mais justement, à force de lire ou regarder des fictions portant sur ce sujet, le charme tend à disparaître. Surtout quand on se retrouve victime d’une utilisation absolument lamentable de ce thème… Vous voyez à quoi je fais allusion ? Bien sûr que oui, Twilight a écœuré tout le monde des vampires mis à part les fillettes en extase devant l’insipide Edward.
Heureusement, certains artistes sont assez doués pour créer une histoire suffisamment originale pour nous faire oublier ce désastre planétaire. Bizarrement, quand on enlève l’idée que ça brille au soleil et qu’on la remplace par la sauvagerie normalement caractéristique de cette espèce, ça fonctionne carrément mieux ! Matt Gagnon et Michael Alan Nelson, les co-scénaristes de Day Men, ont choisi de mettre en avant un aspect inédit des sagas vampiriques : la journée. Les vampires de cet univers ont peu à peu construit un empire financier gigantesque qu’il faut protéger à tout moment, car la lutte est rude pour gagner une parcelle de pouvoir. 50 familles se sont partagées la planète, et elles luttent toutes depuis pour dominer les autres. On suit la famille Virgo dans cette histoire, et plus particulièrement l’homme de main qui les protège le jour : David Reid.
On rentre assez vite dans un récit qui nous fait découvrir tout un monde construit, on s’attache rapidement aux personnages alors qu’on ne sait rien ou presque d’eux. Leur personnalité se dessine par leurs réactions, par petites touches. Lors de la lecture, on ne connaît pas les motivations de David Reid pour se dévouer à la famille, ou même son histoire. Pourtant, j’ai vraiment été accrochée au point d’attendre la suite avec impatience. Chapeau aux scénaristes pour leur talent. Les luttes de pouvoir entre les familles, notamment Virgo et Ramsès, font penser à des histoires de Mafia. Les péripéties sont assez classiques mais elles sont bien menées. Néanmoins, l’émergence d’une menace extérieure aux famille vient ajouter de l’originalité à cette série, je suis assez curieuse de voir comment le bras armé de la famille Virgo va gérer cette situation !
Ce qui fait plaisir à voir, c’est que les vampires sont reconnaissables au premier coup d’oeil : une aura de séduction à la fois bestiale et aristocratique se dégage d’eux. Le talent du dessinateur Brian Stelfreeze est incroyable. Vous n’êtes pas prêts d’oublier l’apparition de la doyenne de la famille Virgo, accompagnée de son animal de compagnie… Le trait à la fois très net et nerveux de Brian Stelfreeze fait des merveilles pour Day Men. Il vous suffira de feuilleter ce livre pour être en admiration devant son style ! Et du style, il en a David Reid ! Je n’ai parlé que des vampires mais ils sont finalement secondaires dans cette histoire. C’est lui qui est au centre, et son allure élégante, son agilité au combat sont magnifiques aussi. Ses motivations dans ce combat sans fin sont assez obscures mais on sent tout de même un malaise , ça laisse présager des révélations pour la suite de l’histoire !
Étonnamment, la violence se trouve du côté des humains dans Day Men, puisque ce sont eux qui se chargent de la protection des familles. On a droit à quelques batailles sanglantes, et les règlements de compte sont loin d’être terminés vu les dernières pages du tome 1 ! Toujours chez Glénat Comics, la trame de Day Men me fait un peu penser à Lazarus, dont je vous avais parlé ici, même si les vampires y sont absent, c’est aussi à propos de familles qui emploient des hommes de main surentraînés pour étendre leur domination et écraser leurs rivaux au passage. Donc si vous n’aimez pas la baston, et les batailles entre clans, passez votre chemin. Si comme moi, vous êtes heureux que le style vampirique retrouve peu à peu ses lettres de noblesse : lisez Day Men !