Love is power, ou quelque chose comme ça

Love is power, ou quelque chose comme çaLagos. Plus de vingt millions d'habitants. La plus grande ville du continent africain. Une ville bouillonnante, ultra contemporaine, dans laquelle les bus climatisés défilent, les cybercafés et les téléphones intelligents pullulent. C'est dans ce Nigéria en pleine mutation qu'A. Igoni Barret campe ses neuf nouvellesDes instantanés de vie survoltés: la solitude d'une vieille femme souffrante, des paris entre gamins, des jeunes femmes «au vernis couleur de Smarties», un jeune arnaqueur, un policier corrompu et brutal, un ado trop bienveillant, sa mère alcoolique, un cousin qui convoite sa jeune cousine, sans parler de l'haleine pestilentielle d'un jeune homme… Autant de matériaux pour établir la base de cet éblouissant recueil.Love is power, ou quelque chose comme çaA. Igoni Barrett jette un regard acéré sur une société en pleine transformation. Avec son écriture nerveuse et sa langue bigarrée – remarquablement traduite -, il prend le pouls de cette ville tentaculaire. Il amalgame les milieux sociaux et les générations, offrant des variations sur le pouvoir et la solitude, la violence et la corruption.Dans un mélange détonant d'empathie et de cruauté, de bassesse et de dignité, de découragement et d'humour, Love is power… se révèle un sublime hommage au peuple nigérien.J'attends la traduction du premier roman d'A. Igoni Barrett, Blackass. L'histoire? Un Noir se réveille un matin dans la peau d'un Blanc. Ça promet!Love is power, ou quelque chose comme ça, A. Igoni Barret, Zulma, 352 pages, 2015.