Chronique « Day Men, tome 1 »
Scénario de Michael Alan Nelson & Matt Gagnon, dessin de Brian Stelfreeze,
Public conseillé : Adultes et grands adolescents
Style : Aventures fantastiques – Vampires
Paru aux éditions « Glénat Comics », le 4 novembre 2015, 144 pages couleur, 15.95 euros
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L’Histoire
David Reid est un Day men, le bras armé de la famille Virgo, une des 50 familles de vampires qui contrôlent le monde.
Ce jour là, David monte a bord d’un Yacht et descend dans la soute. Il y retrouve un braconnier, trafiquant de crocs, et vampire lui-même. Avant de quitter le navire, David met le feu au bateau et à son propriétaire…
13 heures plus tard, Casey Kennedy, la fondée de pouvoir de la famille Virgo, fait son briefing. Après quelques réprimandes sur l’incendie, elle détaille les missions du jour. Aujourd’hui, il doit collecter des paiements, remettre un bakchich à un policier, nettoyer un “repas qui a mal tourné”, dégager des petites frappes et récupérer Nybor Virgo, parti se saouler depuis 2 jours…
Ce que j’en pense
Quoi ? Encore une série de vampires ? Oui, mais comme ce sont les éditions “Glénat Comics” (“Sex Criminals”, “Letter 44” et “Lazarus”…) qui le proposent, je vais forcément m”y intéresser…
Comme le dit Mike Carey (Lucifer, X-men) dans l’introduction, le genre “Vampire” est mature. Largement exposé depuis des décennies, les lecteurs en connaissent les codes et les principes, ce qui laisse toute opportunité aux scénaristes de jouer avec et d’en tirer un récit original et décalé.
Matt Gagnon (Freelancers) et Michael Alan Nelson (Supergirl, Hexed), ne se le sont pas fait dire deux fois. Puisque les vampires sont immortels et ont tous moyens pour s’enrichir, ils ont imaginé que les dits vampires étaient organisé et protégeaient leurs biens et leurs personnes. Il leur faut donc des hommes de mains particulièrement efficaces qui s’occupent de leur petites affaires pendant le jour, des humains dévoués, qui ne sont pas sujets au problème de lumière…
Avec ce bon pitch bien tordu, les deux auteurs s’en donnent à coeur joie. Ils jettent David Reid, leur héros, non pas dans un récit de Vampire, mais dans dans un Polar bien noir. C’est simple, on dirait “Le parrain”, sur fond de vampirisme.
Dans “Day men”, il est question de pouvoir, ou plus exactement de luttes de pouvoir. Les deux scénaristes imaginent que les familles de vampires (Virgo, Ramses…) se déclarent une guerre jusqu’au boutiste, pour prendre ce pouvoir… Quand je vous parlais du “Parrain”.
S’appuyant sur une galerie de portraits charismatiques (les humains David et Casey), les vampires dandy (Nybor, Kellen), guerriers (Jacob l’incendiaire et Titus Antonius) et même légendaires (Azalea Virgo), Matt et Michael Alan construisent une série réjouissante et décalée. Scènes calmes ou David nous raconte en voix off ses problèmes, grosses scènes d’action épiques, et moments très sexy s’enchaînent avec plaisir. Alors, oui, il s’agit d’une nouvelle série de Vampire, mais particulièrement originale et décalée. Le contrat est rempli !
Au dessin, les deux compères se sont adjoint les services de Brian Stelfreeze. Son dessin très réaliste est particulièrement propre et précis, à tel point que je me demande si l’encrage n’est pas réalisée “en numérique”. Brian est particulièrement efficace dans les scènes d’action violentes et dynamiques, mais je n’adhère pas à son “character design” que je trouve un peu trop stéréotypé (que des gueules et des corps superbes et jeunes). A part cela, la lisibilité est au rendez-vous et les pages se lisent avec plaisir.