Le génie des loups de P.E. Victor et J. Larivière

Par Folfaerie

En ces temps obscurs (oui, oui, de nos jours…) où il semble de bon ton d’exhaler sa haine envers le loup, l’ours et le lynx, je tiens à présenter ce document fort intéressant qui peut fort efficacement contrebalancer le travail de sape entrepris par le gouvernement, la FNSEA et certains éleveurs et de soi-disants spécialistes comme l’historien Moriceau.
En pages 28 et 29 du « génie des loups », ces quelques lignes réconfortantes : « au XVIIIème siècle, les archives secrètes de Prusse ne mentionnent aucune mort d’hommes pouvant être attribuée aux loups, tandis qu’à la même époque, la France entière tremblait au récit des méfaits de la Bête du Gévaudan. » Plus loin « …le nombre d’hommes, de femmes et d’enfants qui sont censés avoir été dévorés par les loups en France semble toujours avoir dépassé la moyenne des autres pays européens. » et enfin, le coup de grâce, page suivante « le fait qu’en Amérique du Nord jamais personne ne se soit fait dévorer est tout de même troublant » et les auteurs mentionnent deux attaques de loups au XXème siècle, les bêtes ayant contracté la rage… (j’en profite pour recommander à nouveau le formidable livre de Farley Mowatt « mes amis les loups », autre spécialiste du loup nord-américain). Bon sang mais c’est bien sûr ! La France était peuplée de loups particulièrement féroces et sanguinaires qui préféraient les hommes aux chevreuils et aux cerfs, une sous-espèce Canis Lupus Francia, qui a causé tous ces ravages, inconnue dans les autres pays…

Les auteurs nous livrent de précieuses informations sur le loup évidemment, mais aussi sur le lycaon, le dhole, certaines espèces de renards, le dingo, le chien viverrin… bref la grande famille des carnivores, fascinante et toujours pleine de ressources. Renards, chacals, lycaons, et coyotes en particulier doivent subir le mépris de l’homme et sa colère, et par là même maintes persécutions qui mettent en danger leurs populations. Les brèves études consacrées aux multiples cousins du loup permettent de mettre en lumière sa formidable capacité d’adaptation car ce prédateur emprunte et partage un bon nombre de traits et de caractéristiques avec les autres espèces décrites. Les auteurs dressent également un historique de la présence du loup sur la planète et ses démêlées avec l’homme, qui sont loin d’être terminées. Plusieurs pages sont consacrées à la mythologie et la dernière partie de l’ouvrage revient sur la vie sociale de Canis Lupus.

Un ouvrage riche en informations et qui plaide pour une cohabitation harmonieuse entre l’homme et ce prédateur fascinant et encore trop mal connu et qui se fait actuellement dégommer un peu partout dans notre beau pays. C’est écoeurant et scandaleux. Une manif sera organisée à Lyon le 12 décembre, marchons pour sauver le loup !