J'avais lu de jolies choses sur le roman de Leïla Slimani, Dans le jardin de l'ogre, que j'ai emprunté un peu par hasard, sans me renseigner davantage. Je crois que le titre me plaisait bien, aussi.
Parfois, le choix d'un livre tient à peu de choses...
Le synopsis
Adèle a, en gros, le diable au corps. Épouse et mère, elle ne peut s'empêcher d'assouvir ses pulsions à droite à gauche, sans pour autant assumer ses ébats et les coups de canif qu'elle apporte très régulièrement à son mariage, si bien qu'elle est terrifiée à l'idée que son mari, le pauvre Richard, découvre un jour que son hypocrite de femme lui ment éhontément et se tape à peu près tout ce qui bouge ne serait-ce qu'un doigt.
Voilà, j'ai essayé de rester neutre.
Mon avis
Il m'est encore un peu difficile, à chaud, d'appréhender l'intention de l'auteur avec ce roman dérangeant.
Si c'est une critique qui dénonce, je salue; si c'est une peinture sans autre ambition que de décrire, je suis pantoise, si l'auteur espérait nous faire ressentir de l'empathie pour la protagoniste, je rue dans les brancards et plonge toutes les pages du livre, une à une, dans un bidon d'acide sulfurique.
Rien à dire sur le style, il est plutôt agréable et se fait vite oublier.
La trame, en revanche, et cette figure de femme infidèle en proie à ce besoin compulsif et mécanique de baiser (il n'est pas question ici d'autre chose), cela m'a mise mal à l'aise, d'abord, et ensuite, si j'avais pu, et vous admirerez mon sens de la mesure, lui crever les yeux et lui fracasser les membres, j'en aurais conçu un apaisement précieux.
C'est plus fort que moi, je hais profondément cette expression particulière de l'égoïsme, de la lâcheté, cette négation de ce qui compte, de toute forme d'amour, cette victoire obscène du trivial et de l'individualisme forcené au prix de la destruction de toute confiance et de la tendresse, ce mépris absolu de l'autre.
Bon bon, je m'emballe, mais revenons à nos moutons.
Merci Leïla d'avoir définitivement pourri pour moi le prénom d'Adèle, que j'aimais au demeurant beaucoup. Je suis terrassée d'imaginer que puisse seulement exister une telle femme. Je préfère croire, naïve que je suis, qu'elle n'est en tout point qu'un pur produit d'une imagination malade.
Pour vous si...
Morceaux choisis
"Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin d'un ogre."
"Adèle est une femme gâtée et son mari est fier de penser qu'elle est très indépendante. Elle trouve que ce n'est pas assez. Que cette vie est petite, minable, sans aucune envergure. Leur argent a l'odeur du travail, de la sueur et des longues nuits passées à l'hôpital. Il a le goût des reproches et de la mauvaise humeur. Il ne lui autorise ni oisiveté ni décadence."
"Adèle a fait un enfant pour la même raison qu'elle s'est mariée. Pour appartenir au monde et se protéger de toute différence avec les autres. En devenant épouse et mère, elle s'est nimbée d'une aura de respectabilité que personne ne peut lui enlever. Elle s'est construit un refuge pour les soirs d'angoisse et un repli confortable pour les jours de débauche." (le genre de personnes qui inspirent la sympathie, donc)
"Adèle a déchiré le monde. Elle a scié les pieds des meubles, elle a rayé les miroirs. Elle a gâché le goût des choses. Les souvenirs, les promesses, tout cela ne vaut rien. Leur vie est une monnaie de singe."
"Elle dit cette phrase, cette phrase bête et injuste : "Tu sais, tant qu'on n'a pas d'enfants, on ne peut pas comprendre. J'espère qu'un jour tu verras ce que ça fait." La cruauté de ceux qui se savent aimés". (et à ce stade du roman, tout semblant d'indulgence pour cette abjecte Adèle s'envole, je la conspue, et ne serais repue que de la savoir en proie à la plus extrême solitude, au rejet, au vide effroyable de sa personne vomissable et égoïste. Cœur avec les mains.).
"Les gens insatisfaits détruisent tout autour d'eux."
Note finale2/5(neutre)
Parfois, le choix d'un livre tient à peu de choses...
Le synopsis
Adèle a, en gros, le diable au corps. Épouse et mère, elle ne peut s'empêcher d'assouvir ses pulsions à droite à gauche, sans pour autant assumer ses ébats et les coups de canif qu'elle apporte très régulièrement à son mariage, si bien qu'elle est terrifiée à l'idée que son mari, le pauvre Richard, découvre un jour que son hypocrite de femme lui ment éhontément et se tape à peu près tout ce qui bouge ne serait-ce qu'un doigt.
Voilà, j'ai essayé de rester neutre.
Mon avis
Il m'est encore un peu difficile, à chaud, d'appréhender l'intention de l'auteur avec ce roman dérangeant.
Si c'est une critique qui dénonce, je salue; si c'est une peinture sans autre ambition que de décrire, je suis pantoise, si l'auteur espérait nous faire ressentir de l'empathie pour la protagoniste, je rue dans les brancards et plonge toutes les pages du livre, une à une, dans un bidon d'acide sulfurique.
Rien à dire sur le style, il est plutôt agréable et se fait vite oublier.
La trame, en revanche, et cette figure de femme infidèle en proie à ce besoin compulsif et mécanique de baiser (il n'est pas question ici d'autre chose), cela m'a mise mal à l'aise, d'abord, et ensuite, si j'avais pu, et vous admirerez mon sens de la mesure, lui crever les yeux et lui fracasser les membres, j'en aurais conçu un apaisement précieux.
C'est plus fort que moi, je hais profondément cette expression particulière de l'égoïsme, de la lâcheté, cette négation de ce qui compte, de toute forme d'amour, cette victoire obscène du trivial et de l'individualisme forcené au prix de la destruction de toute confiance et de la tendresse, ce mépris absolu de l'autre.
Bon bon, je m'emballe, mais revenons à nos moutons.
Merci Leïla d'avoir définitivement pourri pour moi le prénom d'Adèle, que j'aimais au demeurant beaucoup. Je suis terrassée d'imaginer que puisse seulement exister une telle femme. Je préfère croire, naïve que je suis, qu'elle n'est en tout point qu'un pur produit d'une imagination malade.
Pour vous si...
- Vous aimez détester les anti-héros.
- Ou bien si vous n'avez aucun sens moral, aucune probité et aucune décence. A quoi ça sert?
Morceaux choisis
"Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin d'un ogre."
"Adèle est une femme gâtée et son mari est fier de penser qu'elle est très indépendante. Elle trouve que ce n'est pas assez. Que cette vie est petite, minable, sans aucune envergure. Leur argent a l'odeur du travail, de la sueur et des longues nuits passées à l'hôpital. Il a le goût des reproches et de la mauvaise humeur. Il ne lui autorise ni oisiveté ni décadence."
"Adèle a fait un enfant pour la même raison qu'elle s'est mariée. Pour appartenir au monde et se protéger de toute différence avec les autres. En devenant épouse et mère, elle s'est nimbée d'une aura de respectabilité que personne ne peut lui enlever. Elle s'est construit un refuge pour les soirs d'angoisse et un repli confortable pour les jours de débauche." (le genre de personnes qui inspirent la sympathie, donc)
"Adèle a déchiré le monde. Elle a scié les pieds des meubles, elle a rayé les miroirs. Elle a gâché le goût des choses. Les souvenirs, les promesses, tout cela ne vaut rien. Leur vie est une monnaie de singe."
"Elle dit cette phrase, cette phrase bête et injuste : "Tu sais, tant qu'on n'a pas d'enfants, on ne peut pas comprendre. J'espère qu'un jour tu verras ce que ça fait." La cruauté de ceux qui se savent aimés". (et à ce stade du roman, tout semblant d'indulgence pour cette abjecte Adèle s'envole, je la conspue, et ne serais repue que de la savoir en proie à la plus extrême solitude, au rejet, au vide effroyable de sa personne vomissable et égoïste. Cœur avec les mains.).
"Les gens insatisfaits détruisent tout autour d'eux."
Note finale2/5(neutre)