Lady Day est pour moi un objet de curiosité comme d'admiration profonde.
J'ai toujours su qu'un jour ou l'autre, c'était inévitable, le temps viendrait de lire son autobiographie.
Le synopsis
Billie Holiday raconte son enfance, son adolescence, son ascension, son rapport complexe aux hommes et à la drogue.
Mon avis
J'ai adoré me plonger dans la vie de cette grande dame du jazz. Son côté écorché est passé à la postérité, sa voix rauque de la dernière décennie a des accents de souffrance, d'excès, presque de folie.
Mais force est de reconnaître que je ne connaissais pas son parcours, combien elle avait été marquée par le racisme ordinaire, sa relation complexe à son père et aux hommes, et son caractère bien trempé.
On croise d'autres figures légendaires dans les anecdotes qu'elle rapporte, c'en est fulgurant.
Je retiendrai sa révolte, qui crie à chaque page, sa façon de parler sans détour et sans fard.
Après lecture de son autobiographie, Billie Holiday me rappelle ces personnages dont parle Kerouac dans son chef-d'oeuvre Sur la route, les mots qu'il met dans la bouche de Sal Paradise : "Mais alors ils s’en allaient, dansant dans les rues comme des clochedingues, et je traînais derrière eux comme je l’ai fait toute ma vie derrière les gens qui m’intéressent, parce que les seules gens qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la démence de vivre, la démence de discourir, la démence d’être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller ni sortir un lieu commun mais qui brûlent, qui brûlent, pareils aux fabuleux feux jaunes des chandelles romaines explosant comme des poelles à frire à travers les étoiles et, au milieu, on voit éclater le bleu du pétard central et chacun fait : "Aaaah !" "
Il y a cette démence chez Billie Holiday. On peut s'arrêter à la drogue, à ses démêlés avec la justice, à ses choix hasardeux en matière d'hommes, à son parler un peu trop franc.
C'est infiniment réducteur.
La chanteuse, elle, est immortelle.
Pour vous si...
Morceaux choisis
"Un bordel était à peu près le seul endroit où les Noirs et les Blancs pouvaient se rencontrer normalement, car bon Dieu! ce n'était pas dans les églises qu'ils pouvaient se coudoyer."
"Même si vous êtes une traînée, vous ne voulez pas qu'on vous viole. Même une pute qui ferait vingt-cinq mille passes par jour ne voudrait pas se laisser violer. C'est la pire chose qui puisse arriver à une femme. Et ça m'est arrivé quand j'avais dix ans."
"Mais surtout, nous avons eu faim ensemble, et à cause de ça, je l'aimerai toujours."
"Il paraît que personne ne chante comme moi le mot "faim" ou le mot "amour". C'est sans doute parce que je sais ce que recouvrent ces mots, parce que je suis assez orgueilleuse pour vouloir me souvenir de Baltimore et Welfare Island, de l'institution catholique et du Tribunal Jefferson Market, du shérif devant notre appartement à Harlem et des nombreuses villes, d'une côte à l'autre, où j'ai été brisée et meurtrie."
"Une chanteuse, ce n'est pas qu'une voix, la voix dépend étroitement du corps qui l'enveloppe. Au moment d'entrer sur scène et d'ouvrir la bouche, on ne sait pas ce qui va en sortir."
J'ai toujours su qu'un jour ou l'autre, c'était inévitable, le temps viendrait de lire son autobiographie.
Le synopsis
Billie Holiday raconte son enfance, son adolescence, son ascension, son rapport complexe aux hommes et à la drogue.
Mon avis
J'ai adoré me plonger dans la vie de cette grande dame du jazz. Son côté écorché est passé à la postérité, sa voix rauque de la dernière décennie a des accents de souffrance, d'excès, presque de folie.
Mais force est de reconnaître que je ne connaissais pas son parcours, combien elle avait été marquée par le racisme ordinaire, sa relation complexe à son père et aux hommes, et son caractère bien trempé.
On croise d'autres figures légendaires dans les anecdotes qu'elle rapporte, c'en est fulgurant.
Je retiendrai sa révolte, qui crie à chaque page, sa façon de parler sans détour et sans fard.
Après lecture de son autobiographie, Billie Holiday me rappelle ces personnages dont parle Kerouac dans son chef-d'oeuvre Sur la route, les mots qu'il met dans la bouche de Sal Paradise : "Mais alors ils s’en allaient, dansant dans les rues comme des clochedingues, et je traînais derrière eux comme je l’ai fait toute ma vie derrière les gens qui m’intéressent, parce que les seules gens qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la démence de vivre, la démence de discourir, la démence d’être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller ni sortir un lieu commun mais qui brûlent, qui brûlent, pareils aux fabuleux feux jaunes des chandelles romaines explosant comme des poelles à frire à travers les étoiles et, au milieu, on voit éclater le bleu du pétard central et chacun fait : "Aaaah !" "
Il y a cette démence chez Billie Holiday. On peut s'arrêter à la drogue, à ses démêlés avec la justice, à ses choix hasardeux en matière d'hommes, à son parler un peu trop franc.
C'est infiniment réducteur.
La chanteuse, elle, est immortelle.
Pour vous si...
- L'artiste vous fascine
Morceaux choisis
"Un bordel était à peu près le seul endroit où les Noirs et les Blancs pouvaient se rencontrer normalement, car bon Dieu! ce n'était pas dans les églises qu'ils pouvaient se coudoyer."
"Même si vous êtes une traînée, vous ne voulez pas qu'on vous viole. Même une pute qui ferait vingt-cinq mille passes par jour ne voudrait pas se laisser violer. C'est la pire chose qui puisse arriver à une femme. Et ça m'est arrivé quand j'avais dix ans."
"Mais surtout, nous avons eu faim ensemble, et à cause de ça, je l'aimerai toujours."
"Il paraît que personne ne chante comme moi le mot "faim" ou le mot "amour". C'est sans doute parce que je sais ce que recouvrent ces mots, parce que je suis assez orgueilleuse pour vouloir me souvenir de Baltimore et Welfare Island, de l'institution catholique et du Tribunal Jefferson Market, du shérif devant notre appartement à Harlem et des nombreuses villes, d'une côte à l'autre, où j'ai été brisée et meurtrie."
"Une chanteuse, ce n'est pas qu'une voix, la voix dépend étroitement du corps qui l'enveloppe. Au moment d'entrer sur scène et d'ouvrir la bouche, on ne sait pas ce qui va en sortir."