Le mois dernier, j'ai été très émue par Le premier été d'Anne Percin. Comme chaque fois que je découvre un auteur qui me plaît bien, je me suis donc aventurée non sans indiscrétion à explorer le reste de son oeuvre. Deux romans plutôt pour ados ont retenu mon attention : Point de côté et L'âge d'ange.
En prime, la colombe de Picasso!
Le synopsis
Dans Point de côté, Pierre vit dans le manque de son frère jumeau Eric, mort à 10 ans.
En pleine adolescence, il décide de s'en prendre à son corps qu'il déteste pour se laisser mourir.
Pour cela, il se met à courir, sans mesure, sans raison.
Autour de lui, il y a les garçons débordants d'assurance, qui l'intimident et le rabrouent sans pitié, les filles dont il sent peu à peu changer le regard qu'elles posent sur lui, et puis, un jour, il y a Raphaël, un photographe de trente ans qui lui propose de prendre part à un projet artistique.
Dans l'âge d'ange, le protagoniste est indéfini : il ne se dit ni fille ni garçon, il est un ange. Il aime lire, et est passionnée par la Grèce antique, au point de revenir toujours vers le même ouvrage dans les rayons de la bibliothèque de son école. Lorsqu'un jour l'ouvrage disparaît, le monde bascule. Bientôt, il découvre qu'un autre élève, Tadeusz, lui porte un intérêt tout aussi fort que lui. Cette affinité impromptue est à l'origine d'une amitié entre eux, et c'est Tadeusz qui nommera le genre de ce protagoniste, le révélant à une réalité qui n'avait jusque-là aucune résonance, aucune sorte d'importance.
Mon avis
J'ai aimé retrouver le style d'Anne Percin dans ces deux récits effectivement destinés à des publics plutôt adolescents, bien qu'ils soient également agréables à lire pour un adulte.
On y retrouve les émois de l'adolescence, les questionnements, les troubles, la solitude, l'incompréhension, la transformation de ce corps que l'on peine parfois à apprivoiser, plus encore à accepter et à aimer, et des thématiques plus sociétales également, avec, dans l'âge d'ange, les émeutes et la violence sociale.
L'auteur capte et restitue à merveille des émotions à vif, avec des personnages entiers et pétris de paradoxes tout humains. On ressort de ses livres nostalgique et cependant apaisé.
Pour vous si...
Morceaux choisis
Point de côté :
"Et puis cette année, au mois d'avril, j'ai vu à la télé des images du Marathon de Paris.
Il faisait chaud ce printemps-là. Devant moi, ma mère a dit : "Par cette chaleur, c'est suicidaire de courir."
Alors j'ai commencé à courir."
"L'esprit de compétition, c'est bien le seul esprit qu'ils aient, ces cons!"
"Mon univers ressemble à la photo que Raphaël m'a envoyée : derrière les glaces sales d'un bar des gens se croisent en courant, et moi, devant, j'assiste au spectacle. Je suis un badaud, tiens, voilà ce que je suis. Un badaud de l'amour."
"Je veux vivre maintenant. Si Raphaël existe sur Terre, ça vaut le coup de vivre."
L'âge d'ange :
"Quand je rêvais parmi les rayons, on m'aurait posé une colle si on m'avait demandé, à mon tour, de dire qui j'étais.
Enfant ou vieillard? Garçon ou fille? Je ne savais pas.
Longtemps, je n'ai pas su. J'étais un ange, peut-être. Un ange qui attend la chute."
"J'étais à l'aube d'événements exceptionnels et je ne le savais pas. Toutes les tragédies commencent là, par les détails, les faux hasards orchestrés de main de maître."
Note finale3/5(cool)
En prime, la colombe de Picasso!
Le synopsis
Dans Point de côté, Pierre vit dans le manque de son frère jumeau Eric, mort à 10 ans.
En pleine adolescence, il décide de s'en prendre à son corps qu'il déteste pour se laisser mourir.
Pour cela, il se met à courir, sans mesure, sans raison.
Autour de lui, il y a les garçons débordants d'assurance, qui l'intimident et le rabrouent sans pitié, les filles dont il sent peu à peu changer le regard qu'elles posent sur lui, et puis, un jour, il y a Raphaël, un photographe de trente ans qui lui propose de prendre part à un projet artistique.
Dans l'âge d'ange, le protagoniste est indéfini : il ne se dit ni fille ni garçon, il est un ange. Il aime lire, et est passionnée par la Grèce antique, au point de revenir toujours vers le même ouvrage dans les rayons de la bibliothèque de son école. Lorsqu'un jour l'ouvrage disparaît, le monde bascule. Bientôt, il découvre qu'un autre élève, Tadeusz, lui porte un intérêt tout aussi fort que lui. Cette affinité impromptue est à l'origine d'une amitié entre eux, et c'est Tadeusz qui nommera le genre de ce protagoniste, le révélant à une réalité qui n'avait jusque-là aucune résonance, aucune sorte d'importance.
Mon avis
J'ai aimé retrouver le style d'Anne Percin dans ces deux récits effectivement destinés à des publics plutôt adolescents, bien qu'ils soient également agréables à lire pour un adulte.
On y retrouve les émois de l'adolescence, les questionnements, les troubles, la solitude, l'incompréhension, la transformation de ce corps que l'on peine parfois à apprivoiser, plus encore à accepter et à aimer, et des thématiques plus sociétales également, avec, dans l'âge d'ange, les émeutes et la violence sociale.
L'auteur capte et restitue à merveille des émotions à vif, avec des personnages entiers et pétris de paradoxes tout humains. On ressort de ses livres nostalgique et cependant apaisé.
Pour vous si...
- Vous cachez un petit coeur d'artichaut (je ne vous jette pas la pierre, remarquez)
- Vous avez de mauvais souvenirs de l'adolescence, et ça vous soulage de penser que vous n'êtes pas le seul
Morceaux choisis
Point de côté :
"Et puis cette année, au mois d'avril, j'ai vu à la télé des images du Marathon de Paris.
Il faisait chaud ce printemps-là. Devant moi, ma mère a dit : "Par cette chaleur, c'est suicidaire de courir."
Alors j'ai commencé à courir."
"L'esprit de compétition, c'est bien le seul esprit qu'ils aient, ces cons!"
"Mon univers ressemble à la photo que Raphaël m'a envoyée : derrière les glaces sales d'un bar des gens se croisent en courant, et moi, devant, j'assiste au spectacle. Je suis un badaud, tiens, voilà ce que je suis. Un badaud de l'amour."
"Je veux vivre maintenant. Si Raphaël existe sur Terre, ça vaut le coup de vivre."
L'âge d'ange :
"Quand je rêvais parmi les rayons, on m'aurait posé une colle si on m'avait demandé, à mon tour, de dire qui j'étais.
Enfant ou vieillard? Garçon ou fille? Je ne savais pas.
Longtemps, je n'ai pas su. J'étais un ange, peut-être. Un ange qui attend la chute."
"J'étais à l'aube d'événements exceptionnels et je ne le savais pas. Toutes les tragédies commencent là, par les détails, les faux hasards orchestrés de main de maître."
Note finale3/5(cool)