« Missionné par le service culturel de La cité du futur pour rendre compte du plus grand musée du monde », Florent Chavouet prévient d’emblée son lecteur : « c’est simple en fait, je vais parler du lieu. Par contre, c’est pas sûr que ça fasse une histoire, mais ça peu raconter quelque chose quand même. » Tout le problème est là ! Autant j’avais trouvé fascinant ces carnets de voyage japonais (Tokyo Sampo et Manabé Shima), autant cette balade au Louvre ne m’a pas convaincu. On est clairement sur un travail de commande, décousu, restrictif, superficiel.
L’auteur se perd dans les couloirs, il survole le quotidien des guides et des gardiens, relève les questions incongrues (« Vous l’exposez où le Graal ? et le masque de Belphégor ? »), les situations saugrenues (une famille d’indiens s’installant dans la cour pour pique-niquer, un musulman étendant son tapis de prière dans la salle des arts de l’islam), les incivilités, les comportements propres à notre époque (les gens qui se prennent en permanence en photo, le fait que les touristes considèrent le Louvre comme un lieu de passage obligatoire, quitte à le survoler et à en faire le tour en à peine trois heures). Mais tout cela reste très fouillis, particulièrement anecdotique, et manque singulièrement de fil conducteur. En même temps, je me demande comment il aurait pu s’y prendre autrement, mais bon...
Après, graphiquement, c’est toujours le même plaisir de retrouver ce trait reconnaissable au premier coup d’œil, ces plans larges fourmillant de détails, ces cadrages atypiques, cet art de croquer sur le vif des attitudes particulièrement expressives. Superbe aussi cette vue du ciel insérée en milieu d’album dans un « plan » dépliable et détachable, comme cela était déjà le cas dans Manabé Shima.
Du positif donc, surtout dans le plaisir intact de retrouver un dessinateur incroyablement talentueux. Mais au final, je suis resté sur ma faim.
L’île Louvre de Florent Chavouet. Futuropolis, 2015. 96 pages. 20,00 euros.
L'avis de Mo', bien plus argumenté et enthousiaste que le mien !
L’auteur se perd dans les couloirs, il survole le quotidien des guides et des gardiens, relève les questions incongrues (« Vous l’exposez où le Graal ? et le masque de Belphégor ? »), les situations saugrenues (une famille d’indiens s’installant dans la cour pour pique-niquer, un musulman étendant son tapis de prière dans la salle des arts de l’islam), les incivilités, les comportements propres à notre époque (les gens qui se prennent en permanence en photo, le fait que les touristes considèrent le Louvre comme un lieu de passage obligatoire, quitte à le survoler et à en faire le tour en à peine trois heures). Mais tout cela reste très fouillis, particulièrement anecdotique, et manque singulièrement de fil conducteur. En même temps, je me demande comment il aurait pu s’y prendre autrement, mais bon...
Après, graphiquement, c’est toujours le même plaisir de retrouver ce trait reconnaissable au premier coup d’œil, ces plans larges fourmillant de détails, ces cadrages atypiques, cet art de croquer sur le vif des attitudes particulièrement expressives. Superbe aussi cette vue du ciel insérée en milieu d’album dans un « plan » dépliable et détachable, comme cela était déjà le cas dans Manabé Shima.
Du positif donc, surtout dans le plaisir intact de retrouver un dessinateur incroyablement talentueux. Mais au final, je suis resté sur ma faim.
L’île Louvre de Florent Chavouet. Futuropolis, 2015. 96 pages. 20,00 euros.
L'avis de Mo', bien plus argumenté et enthousiaste que le mien !