© Tom Clohosy Cole
Va et poste une sentinelle est en effet la suite du mythique Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. Resté unique roman de Harper Lee pendant plus d'un demi-siècle. Mais écrit avant le livre qui a valu à son auteure le prix Pulitzer en 1961. Le manuscrit en avait été refusé. On lui avait conseillé de creuser une des digressions. Elle avait choisi le fameux procès, avec le succès que l'on sait.Et là, de voir ce héros qu'est Atticus Finch devenu vieillard raciste est d'une tristesse extrême. Un choc. Vraiment. Et une source de colère devant une trahison de lèse-personnage: il est impossible d'emboîter l'Atticus des années 30 à celui des années 50. Comment est-il passé de l'un à l'autre? Silence radio là-dessus.On comprend de cela que le manuscrit trouvé a probablement été publié tel quel, sans tenir compte de ce que Harper Lee a développé par la suite et qui a donné naissance à Ne tirez pas sur l'oiseau moqueurC'est parce qu'il fait partie d'un diptyque qui le colle à un monument de la littérature américaine que Va et poste une sentinelle est sorti de l'anonymat qui l'aurait attendu dans d'autres circonstances.Il n'y aurait pas eu là de controverse. Le roman ne se serait probablement pas beaucoup vendu. Présenté comme la suite de L'oiseau moqueur, il fait du bruit et s'écoule comme des petits pains chauds. Ceci explique (malheureusement) cela. Va et poste une sentinelle, Harper Lee, Grasset, 332 pages, 2015.★★★★★