Après son arrivée dans l'univers cinématographique, la Vision est enfin remise en avant dans les comics. Encore changé par les événements d', le personnage va se lancer dans une nouvelle aventure : la vie de famille en banlieue.
Vous avez bien lu, Marvel a décidé d'envoyer Vision en banlieue, en parfait père de famille, avec une femme et deux enfants. Autant certains nouveaux titres ne bouleversent pas les situations des personnages, autant là pour le coup, c'est un changement radical.
Vision a donc une femme et deux enfants, et on a l'impression de lire quelque chose digne de Desperate Housewives en entamant le numéro. Bien entendu, ça ne va pas rester aussi glamour que nos héroïnes adorées de Wisteria Lane, très loin de là... Qui dit "Vision" dit aussi "émotions", qui sont au centre des histoires sur le personnage depuis toujours. Sauf que là, on est face à quelque chose de paradoxal, et finalement profondément malsain.
En s'interrogeant sur l'humanité de son robot, et ce qui le rend réellement vivant, Tom King sort un numéro absolument excellent, que je n'avais pas du tout vu venir pour être honnête. Tout le numéro a une narration omniprésente et presque écrasante, pleine de retenue et de tact, qui démonte complètement la narration traditionnelle. On a des retours en arrière, des anticipations, et surtout un décalage constant avec ce qui est montré. Quand on voit deux voisins venir gentiment déposer des cookies pour la famille robotique, on apprend quelques cases plus tard comment ils mourront dans d'atroces souffrances, probablement à cause du personnage.
Du coup, le numéro est vraiment étrange, mais de manière réussie. On a déjà lu/vu des histoires où une nouvelle famille s'installe dans une banlieue, mais là c'est différent. La scène où les enfants arrivent au lycée pose directement l'atmosphère du numéro, car les gamins débarquent en volant. On sait que cette fausse famille ne tiendra pas, et la fin du numéro le confirme bien, mais en attendant, on se régale à lire. Le rythme est lent sur la majeure partie du numéro, pour bien installer l'atmosphère, et mettre en place tous les questionnements et les métaphores voulues par Tom King.
Et évidemment, la fin vous explose à la figure, et répond à certaines interrogations du numéro. Si on ne saura pas ce qu'a fait la Vision pendant les huit mois après Secret Wars, on comprendra qu'il a voulu aller plus loin que sa programmation en développant une famille. Cela n'aura pas plu à tout le monde, et donnera une conclusion intense, malsaine, et bien sanglante. Entre la narration et l'action, Tom King accomplit un sans-faute dans son exploration d'une famille artificielle.
Gabriel Hernandez Walta est parfait pour ce numéro, avec un style toujours un peu glauque et décalé. Avec ses visages plus bizarres qu'humains (mais qui vont parfaitement à la série), c'est l'artiste idéal pour la série. Il a toujours ce trait un peu sale qu'il avait sur Magneto, qui sublime l'atmosphère mise en place par l'auteur. Les cadrages sont excellents, la fin violente est vraiment malsaine, et on prend plaisir à lire ce numéro.
Vision #1
Marvel Comics * Par Tom King & Gabriel Hernandez Walta * $3.99
Quand Desperate Housewives rencontre Avengers, ça donne ça, et c'est génial. Malsain au possible, le titre dispose d'une narration irréprochable, et de l'artiste parfait pour réussir. Espérons que le public soit au rendez-vous.