Chronique : « Le Club des Divorcés, tome 1 »
scénario et dessin de Kazuo Kamimura,
Public conseillé : Adultes et grands adolescents
Style : Manga « social »
Paru aux éditions « Kana », collection « Sensei », 512 pages, le 6 novembre 2015, 18.00 euros
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L’Histoire
Nous nous trouvons dans les années 70 et l’idée du couple est que les jeunes filles se marient jeunes et qu’elles soit soumises à leur mari. Dans le quartier quartier plutôt chic de Ginza, Yùko, jeune femme de 25 ans a ouvert un bar, il y a quelque années.
Mariée à 20 ans, elle et ses hôtesses (Sachiko, Mari et la nouvelle venue Tokiko, fille d’une famille noble) sont toutes divorcées une ou plusieurs fois.
Elles s’occupent d’hommes divorcés ou veufs…qui cherchent un peu de réconfort auprès de ces femmes. Le dernier employé (et pas le moindre) est » Ken-Chan » barman et garde du corps de Yûko. La jeune femme jongle entre le bar et son ex-mari qui ne veut ou ne peut la laisser tranquille. Sa fille Asako est gardée par sa grand-mère et à peine à voir en elle une maman. Il y a aussi Ken-Chan avec lequel elle entretien une relation ambiguë.
Pas facile d’être une femme indépendante dans le Japon des années 70. On les voyait encore comme de simples ménagères et mères de famille et elles n’avaient pas vraiment le droit d’exprimer leurs opinions.
Ce que j’en pense
Dans ce manga, Kazuo Kamimura met, une fois encore, la femme japonaise des années 70 en avant. Ce sont des femmes fortes qui se battent pour leur indépendance. On retrouve des personnages comme ceux dans sa série « Maria » (2 tomes) qui parle d’une jeune adolescente qui décide de fuir sa famille ou « Lorsque nous vivions ensemble » dans laquelle deux jeunes gens vivent ensemble sans être marié.
On retrouve aussi ces thèmes dans « Lady Snowblood », ce manga culte qui a inspiré Quentin Tarantino pour son film “Kill Bill”, qui narre les aventures de Yuki, une femme tueuse.
Ses histoires parlent toujours de femmes fortes, mais fragiles qui mènent des vies hors du temps et où elles cassent les clichés de l’éducation stricte Japonaise. Dans ce volume, plusieurs pages présentent des statistiques en lien avec le divorce et le désespoir des femmes de l’époque, pas vraiment drôle…
J’aime l’ambiance qu’il y a dans ses mangas. Les héroïnes sont malmenées par la vie et les gens qu’elles rencontrent mais où arrivent toujours à s’en sortir par leur force de caractère.
Enfin, son trait aux lignes courbes, est fort et sensuel. Très agréable, il me rappelle le dessin des estampes japonaise. Il n’y qu’une chose à dire : vivement fin janvier 2016 pour avoir la suite et fin de ce fabuleux diptyque !