Chronique « Qui ne dit mot »
Scénario de Stéphane de Groodt, dessin de Gregory Panaccione,
Public conseillé : Adultes et adolescents
Style : Humour
Paru chez Delcourt, le 4 novembre 2015, 144 pages couleurs, 17.95 euros,
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L’histoire
John Siou (“Siou”, comme les indiens, “John” comme un cowboy), flûtiste de métier, sort de Paris en bagnole. Direction la maison de famille des parents de sa copine pour une présentation “officielle” à la belle-famille.
Mais une énorme envie de pisser l’oblige à faire une pause. Pendant qu’il urine le long d’un arbre providentiel, John se ramasse une crotte de pigeon…
Recoiffé à la gomina-pigeon, il débarque dans la maison familiale. Entre deux ou trois blagues douteuses, le repas dominical est l’occasion de “cuisiner” le nouveau gendre.
Le lendemain, John se réveille à la bourre…
Ce que j’en pense
Gregory Panaccione le dessinateur de “Un Océan d’amour” (Prix Fnac BD 2015) change de registre et de collaborateur. Pour “Qui ne dit mot”, il sort de sa “spécialité d’album sans parole” (“Toby mon ami”, et le délirant “Match”) pour faire équipe avec Stéphane de Groot, chroniqueur télé et acteur bien connu.
Le résultat est visiblement très marqué par l’univers comique de Stéphane, avec un un humour de situation délirant et de non-sens à la “Monthy-python”.
Le pitch est hyper simple et efficace : un mec court vers un but inconnu, constamment empêché par des événements extérieurs… Pour De Groot, c’est l’opportunité de faire surgir une galerie de portraits et situations aussi invraisemblables les uns que les autres. Un chauffeur de taxi amateur de calembours minables, un voisin qui se fait livrer son frigo, un postier inconnu, une standardiste jumelle, un sdf insistant, un recruteur bizarre… Les situations du quotidien dérapent, les dialogues comiques nous embarquent dans une comédie abracadabrante très visuelle. Tout s’enchaîne dans un tourbillon de scènes étranges, pour finir dans une apothéose de non-sens…
Honnêtement, je n’ai pas été sous le charme comme dans “Un Océan d’amour”. L’humour est présent et fait souvent mouche, mais ce ne me touche pas plus que ça.
Le dessin de Gregory est assez différent de ces précédents albums. Il s’impose un trait plus réaliste et perd un peu la spontanéité caricaturale que j’aimais tant.
Pour résumer, le résultat est sympathique et plutôt rafraîchissant.