Communardes! L’aristocrate fantôme

Communardes ! est une série de bandes dessinées en trois tomes indépendants écrits par Wilfrid Lupano mais dessinées à chaque fois par un artiste différent. Ceux-ci mettent en avant les femmes qui, peu importe leur rang dans la société, ont réclamé de nouveaux droits, de nouvelles possibilités et même de monter sur les barricades pendant la Commune de Paris. Cette période de l’Histoire qui a duré de la mi-Mars à la fin du mois de Mai 1871, c’est à dire un petit peu plus de deux mois, a vu naître le premier mouvement féministe français : l’Union des femmes pour la défense de Paris et l’aide aux blessés. L’épisode intitulé L’aristocrate fantôme, dont le dessinateur est Anthony Jean, a pour héroïne Elisabeth Dmitrieff-Tomanovsky, une militante féministe russe. Dans l’ouvrage, elle est décrite comme une femme aussi magnifique que déterminée. Avant même que le lecteur ne l’ait découverte, elle est l’envoûtant objet de conversation de celui qui l’a envoyée en mission depuis Londres, Karl Marx, et d’autres acteurs de la Commune comme Léo Fränkel ou Benoît Malon.

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Et quelle femme, en effet ! Sublime, élégante, sensuelle, armes à la ceinture, la Présidente de l’Union des femmes parle avec fougue aux citoyennes qui désirent les mêmes droits que les hommes, du droit de vote à la participation aux combats. Elisabeth ne se satisfait pas des petites avancées, ne faiblit pas face aux mises en garde de son ami Fränkel, aux replis de certaines personnes ou à des agissements qu’elle n’aurait pas imaginés mettre en œuvre. Elle se met en danger et elle agace aussi. C’est un personnage idéal. Qu’il soit dans une œuvre absolument fidèle à la réalité ou non n’a aucune importance, l’inspiration est ce qui compte vraiment ici pour distraire tout en initiant. Elisabeth évolue dans un contexte intense et compliqué que l’auteur a su rendre très accessible. Cela est évidemment très agréable et rend entraînante cette entreprise qui peut être une porte vers une plus grande exploration de ces quelques semaines de l’Histoire de France peu souvent évoquées. Avant et au cœur de la semaine sanglante, ces planches époustouflantes qui transportent vraiment dans l’ambiance du 19ème siècle font passer un fort et intéressant moment de rébellion.

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Présentation de l’éditeur :
1871
. Élisabeth Dmitrieff, une belle jeune femme russe de tout juste vingt ans arrivée à Paris depuis une semaine à peine, devient la présidente du premier mouvement officiellement féministe d’Europe : l’Union des femmes pour la défense de Paris et l’aide aux blessés. Véritable passionaria socialiste et va-t-en-guerre, elle est envoyée par Karl Marx lui-même ! Sa beauté et sa verve, qui la distinguent des autres insurgées, d’origines plus populaires, suscitent l’intérêt des « hommes » jusqu’ici peu sensibles aux revendications des communardes. Ainsi, paradoxalement, l’une des premières grandes figures du combat pour le droit des femmes en France était… une aristocrate russe.

« Notre grande erreur fut de n’avoir pas planté le pieu au cœur du vampire : la finance. »
Louise Michel

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