Une semaine, un poème #39

Salut,
Je vous retrouve en ce Dimanche, exeptionnellement, pour vous partager un poème en lien avec les attentats qui on lieu à Paris ce Vendredi 13. Je n'avais pas l'intention d'écrire un article à ce sujet mais quand j'ai vu ce poème, je ne pouvais que vous le faire partager.
Encore une fois, toutes mes condoléance à ceux qui ont perdu un être cher, la France entière est avec vous.
Une semaine, un poème #39
Paris
Où fait-il bon même au cœur de l’orageOù fait-il clair même au cœur de la nuitL’air est alcool et le malheur courageCarreaux cassés l’espoir encore y luitEt les chansons montent des murs détruits
Jamais éteint renaissant de la braisePerpétuel brûlot de la patrieDu Point-du-Jour jusqu’au Père-LachaiseCe doux rosier au mois d’août refleuriGens de partout c’est le sang de Paris
Rien n’a l’éclat de Paris dans la poudreRien n’est si pur que son front d’insurgéRien n’est ni fort ni le feu ni la foudreQue mon Paris défiant les dangersRien n’est si beau que ce Paris que j’ai
Rien ne m’a fait jamais battre le coeurRien ne m’a fait ainsi rire et pleurerComme ce cri de mon peuple vainqueurRien n’est si grand qu’un linceul déchiréParis Paris soi-même libéré
Louis Aragon, 1944