« Vivre et mentir à Téhéran »
NAVAI Ramita
(Stock)
Une succession de récits, entre fiction et réalité, qui laisse le Lecteur dubitatif. Non qu’il doute de la bonne foi de l’Auteure et donc de l’authenticité des huit portraits qui jalonnent l’ouvrage. Les portraits d’hommes et de femmes censés offrir des reflets de la société iranienne tiraillée entre conformisme religieux et aspiration à ce qu’il est convenu d’appeler la « modernité ». Vaines (ou quasiment vaines) tentatives de révolte, engluement dans le plus noir des désespoirs, transgressions sans lendemain. La drogue. La prostitution. Les violences. La barbarie. Avec le souvenir de la sanguinaire guerre Iran/Irak. Un système politique sclérosé et corrompu.
Ce qui rend le Lecteur dubitatif, c’est l’étrange sensation que le contenu des récits, leur portée morale, politique, voire même philosophique s’inscrit tout naturellement dans la vision acquise, à force de redondances médiatiques, sur les réalités de l’Iran par l’Occidental, persuadé, convaincu qu’il est par avance que ce pays-là incarne le Mal absolu. L’impression que ce livre-là fut écrit pour Lui et ses semblables. Se trompe-t-il ? Ses certitudes sont si fragiles…