Sortilèges (T4 – cycle 2)

Chronique « Sortilèges, tome 4 »

Scénario de Jean Dufaux, dessin de Jose-Luis Munuera,

Public conseillé : Adultes et adolescents

Style : Fable
Paru aux éditions « Dargaud », le 13 novembre 2015, 48 pages, 14.99 euros
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L’histoire

Le château d’Entremonde est en liesse. Après avoir tué sa mère, la reine Blanche, alliée au prince Maldoror, a vaincu ses ennemis et fait régner la paix de nouveau dans le domaine. Pourtant tous les dangers ne sont pas écartés. Maldoror vient visiter Miranda dans les souterrains du château. Il découvre qu’un ennemis inconnu essaie de vaincre le charme dont elle est prisonnière.
De son coté, Blanche règle ses comptes. L’un est nommé Baron, l’autre privé de ses titres, mais c’est surtout le destin de son frère Ogier qui pose question…

Ce que j’en pense

4e épisode de sortilège et dernier du second cycle, Jean Dufaux et José Luis Munuera continuent d’explorer la thématique des comptes classiques. Entremonde jouit d’une paix retrouvée après la grande bataille du 3e tome qui a apposé les armées de Raz Gul et d’Ogier.
Bien entendu, pour Dufaux, le calme après la tempête est le terreau idéal pour faire germer rébellions, complots et nouveaux conflits…

Avec ses nouveaux pouvoirs, Blanche devient une reine tyrannique. Elle a promis les terres d’Aspergus aux troupes de Raz Gul. Soit, mais qui l’obligera à tenir sa parole ?
Ce personnage, symbole de vertu, d’amour et de pureté est attiré par la tentation de mettre la main sur le monde d’en bas.
“L’amour est au coeur de la mort” et “la mort au coeur de l’amour”, ça ne vous dit rien ? Le pouvoir qui corrompt le coeur des plus purs, Jean Dufaux l’exploite déjà dans sa grande série “La Complainte des Landes Perdues”. Je ne pense pas que cela soit une coïncidence. C’est plutôt un principe dramatique tellement fort et présent dans son esprit, qu’il utilise à l’envie.

Dans ce nouvel épisode de « Sortilèges », l’ivresse du pouvoir est le thème central. Mais comme toujours, brillamment, il met en scène une foule de personnages et de situations.
Sans en dire trop, sachez que les situations dramatiques (oui, il y a des morts, et des changements drastiques !!) et les scènes d’amour animent ce nouvel épisode d’un vent épique.

Enfin, les scènes de comédie cassent agréablement le rythme, avec des dialogues vraiment drôles.

Coté dessin, José Luis Munera est au top. Son trait caricatural s’exprime dans des cases très épurées (dans le genre, la couverture est magnifique), comme dans de grandes cases immersives, aux détails foisonnants.
L’encrage souple (au pinceau) est accompagné d’un lavis et d’une-mise-en-couleur (réalisée par Sedyas) étonnante, qui plonge l’album dans une ambiance féerique.
On peut très bien ne pas aimer son trait, si l’on apprécie pas la caricature, mais le résultat est toujours lisible, presque évident.

Pour résumer, Dufaux et Munuera continuent d’explorer la thématique des contes classiques, en s’amusant de plus en plus. C’est le calme après la bataille où trahisons, coups tordus et retournements de situations relancent l’intérêt de la série dans des directions inattendues…

Sortilèges (T4 – cycle 2)bouton_amazon