Londres, 1944. Alors que la Luftwaffe fait son assaut final sur la capitale britannique déjà exsangue, les Londoniens se précipitent dans les rues, cherchant un abri souterrain au cœur de la ville obscure. Lorsque le calme revient, d'autres horreurs refont surface...
Un bras coupé est découvert par un groupe d'enfants jouant sur un site bombardé de l'East End ; et lorsque le sergent détective Frederick Troy de Scotland Yard arrive sur les lieux, il devient évident que le corps démembré n'est pas l'œuvre d'une fusée. Troy parvient à relier le bras coupé à la disparition d'un scientifique réfugié de l'Allemagne nazie. Il déterre alors une chaîne de secrets menant tout droit au haut commandement des Alliés, et pénètre les mystères d'un monde corrompu, peuplé de réfugiés apatrides, d'agents secrets et de femmes mystérieuses.
Avis
Voilà bien longtemps que je ne m'étais plongé dans un polar, et ce n'est pas faute d'apprécier ce genre littéraire, c'est donc grâce à Babélio qui m'a drôlement gâtée cette semaine et dans le cadre du Prix SNCF Polar que je me plonge dans celui-ci. J'ai choisi Black-out parmi d'autres polars proposés car il se déroulait pendant la seconde guerre mondiale et il m'est alors paru intéressant de voir comment un flic pourrait faire la distinction entre un meurtre et le cadavre dû à un bombardement. Le lieu également a beaucoup joué dans mon choix et c'est donc à Londres en cette année 1944 que l'on retrouve le Lieutenant Troy de Scotland Yard, descendant d'une famille russe qui a su tirer son épingle du jeu et s'embourgeoisée.
Tout commence par la découverte d'un bras dans les décombres d'une maison, il pourrait s'agir d'un mort dû aux nombreux bombardements par la Luftwaffe qui ont eu lieu ces derniers jours, pourtant Troy, qui m'a beaucoup fait pensé à Sherlock Holmes dans ses méthodes de déduction, a conclu à un homicide. Le voilà lancé sur les traces d'un tueur, de savants européens sur fond de guerre et de traque de communistes.
Personnage déterminé et fin limier, Troy n'en est pas moins un petit bourgeois solitaire et pas très à l'aise avec la gente féminine, il mène son enquête sans véritablement se soucier des ordres reçus la hiérarchie. Le problème de rationnement est très marqué et il est d'ailleurs de nombreuses fois fait état de ce thé insipide avec lequel chaque anglais est bien obligé de s'abreuver.
Il y a énormément de suspense et le rythme ne ralenti à aucun moment, l'enquête en elle-même est très intéressante et diverge en plusieurs points avant de finalement se transformer en une chasse à l'homme qui emmènera Troy jusqu'à Berlin. Les femmes de ce roman jouent toutes un double jeu ce qui me fait dire que Troy n'est qu'un pauvre bougre qui se laisse avoir par un beau sourire.
Un polar dans les ruines de Londres, assez drôle, parfois surréaliste tout de même et ce en référence aux nombreux coups que se prend notre héros, les sutures et autres commotions mais il est toujours debout, vaillant et enthousiaste.
L'auteur nous délivre un savant mélange de meurtres et d'espionnage mêlant tous les acteurs de cette guerre, d'amour et de partie de jambes en l'air sans vulgarité, et un contexte historique qui en a fait pour moi un bon polar.
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