Livre du lundi : Ruin and Rising

Par Lucie & Marion

Nous n’avons pas trouvé les mots ici, à The Bloomsbury Muffin, pour parler des événements de vendredi. Pourtant les mots, ça nous connait. La peur, la tristesse, la colère, l’incompréhension nous ont cloué le bec. Nous étions tétanisées devant ce spectacle irréel de haine et de barbarie. Puis nous nous sommes rendues compte que c’était exactement ce que ces monstres voulaient. Alors, après ces trois jours de deuil national, nous sortons de notre torpeur et reprenons la plume. Peut-être pas pour écrire de longs discours sur la fraternité ou le danger des amalgames mais certainement pour faire fièrement ce que nous aimons et savons faire de mieux: parler de livres. Et ça, c’est la liberté qu’ils ne nous prendront pas.

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The Grisha trilogy

de Leigh Bardugo

Suite et fin des aventures d’Alina et Mal à travers le royaume de Ravka toujours dévasté par la guerre. Nos héros font face à un ennemi plus puissant et plus impitoyable que jamais alors que leurs alliés font douter de leur loyauté. Ils seraient prêts à les suivre mais l’avenir de Ravka ne tient-il, comme Alina semble le croire, qu’à l’existence d’une créature mythique que personne n’a jamais vu ? La jeune fille ne se laisserait-elle pas aveugler par sa soif de pouvoir ?

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Une lecture toujours aussi plaisante (voir mes avis sur les deux premiers tomes ici et ici). J’ai adoré finir cette aventure aux côtés de personnages si bien travaillés et vraiment attachants. Qu’ils soient principaux ou secondaires, tous les caractères sont approfondis, toutes les personnalités sont développées, cohérentes et évoluent tout au long des trois tomes. Il faut aussi dire que Bardugo leur écrit des dialogues piquants, justes et drôles. Jamais trop de blablas, jamais trop de pathos ou trop d’explications, on garde le rythme jusque dans les conversations.

Un bon rythme ce n’est pas de l’action tout le temps mais un équilibre dans le récit. Il y a dans ce tome quelques bénéfiques passages d’introspection et de doute. Cela rend les personnages plus humains et cela ne m’a pas du tout dérangé car, pour autant, on ne s’ennuie jamais. On reste là, près d’Alina, le cœur battant. On l’écoute échafauder des plans avec son équipe d’indésirables, on espère que cela va marcher même si on sait que l’auteure aime bien tout envoyer valdinguer et faire faire des demi-tours à son scénario, la tension monte et l’espoir aussi.

Je sais que la fin a soulevé des cris de protestation chez beaucoup de lecteurs anglophones furieux (mais n’est-ce pas le cas toujours? A croire qu’ils ne sont jamais d’accord avec les choix des auteurs). Personnellement, si je ne la trouve pas révolutionnaire, elle est toute fois très bien menée et satisfaisante. Elle répond à nos questions, même si, il est vrai, on aimerait une conclusion plus complète pour l’un des personnages en particulier. Mais sinon Bardugo a fait son travail : nous faire rêver, nous faire voyager, nous impliquer quant au sort des protagonistes tout en respectant le monde qu’elle a crée.

Ce fut pour moi un beau moment de lecture et c’est une trilogie que je défendrai et conseillerai.

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J’ai lu ce livre en VO et il est ma troisième lecture dans le cadre du challenge Read in English !

Marion