Chronique « Okko, tome 10 »
Scénario et dessin de Hub, Storyboard de Emmanuel Michalak & Hub, couleurs de Li & Hub,
Public conseillé : Adultes et adolescents
Style : Aventure fantastique & asiatique
Paru aux éditions Delcourt, le 12 novembre 2015, 64 pages, 15.50 euros
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L’histoire
Le propriétaire du salon de thé des deux-roseaux-amoureux est pendu à une branche, mis à la question par une étrange femme masquée. Détaché, à bout de souffle, il donne l’information attendue. C’est bien lui qui a rédigé, il y a longtemps, une affiche pour chercher quelqu’un capable de le débarrasser d’un fantôme…
La petite bande d’Okko avance sous un soleil de plomb. Tandis que le moine Noshin vide ses dernières réserves de saké, il en profite pour raconter sa jeunesse d’aspirant au monastère des pruniers d’argent. Les premiers mois y furent redoutables, contrait de respecter voeux de silence, d’abstinence et de pénitence.
Au même moment, le jeune Okko, qui avait quitté la charge et les terres paternelles entend parler du village-des-cascades-écarlates. Nombre de bretteurs émérites viennent s’y défier pour gagner quelque renommée.
Attiré par le prestige qu’il peut en tirer, s’il tue le redoutable bretteur Shomon, le voici parti, accompagné de la délicieuse Naoki….
Ce que j’en pense
Ca y est, nous voici au terme de la saga romantico-chevaleresque-asiatique d’Okko et sa bande de chasseurs de fantômes. J’ai même envie de parler de balade plus que de série ou de saga, car Hub nous livre un 10e tome de révélations qui se lit comme un conte de chevalerie du moyen-âge.
Dans le “cycle du vide” (tome 9 et 10), Hub narre la jeunesse d’Okko. Il sort des “simples” dytiques d’intrigue fantastique qui faisait le quotidien du guerrier et de sa troupe. Fini les histoires de fantômes chinois, vive les histoires de familles dramatiques et puissantes (mais fantastiques quand même) !
Coté construction, Hub est de plus en plus à l’aise. Il tresse des histoires parallèles qui se télescopent et s’entremêlent pour former le passé de nos héros. Nous savions déjà qui étaient les parents d’Okko et comment il était devenu ronin (samouraï sans attaches). Cet ultime épisode rassemble toutes les questions sans réponses : la rencontre entre Okko et Noshin le moine, le secret lié à sa mère, la naissance du guerrier pourfendeur de fantômes, l’identité de Noburo, l’origine de sa cicatrice, sans oublier le centre de cette saga : Okko, lui-même !
J’ai été ravi de retrouver Okko pour un dernier voyage. Hub finit dans une apothéose qui démontre tout le chemin qu’il a parcouru. Même si dès le premier tome, la série démarrait avec une véritable originalité et un niveau (de dessin et de narration) impressionnant, il est évident qu’il s’est encore amélioré.
Son dessin est resté de niveau constant (et donc élevé), ce qui n’est pas peu de chose. Mais surtout, il a réussit à associer à ses histoires de fantômes chinois des thèmes dramatiques puissants tout droit tirés des contes de chevalerie européen. Il réussit ainsi un mélange tout à fait remarquable (et personnel) entre orient et occident.
Enfin, sans vous spoiler, sachez que la toute fin de l’album de tout à fait surprenante et peut être interprétée suivant l’envie…. C’est promis, on en parlera avec l’interessé dans une interview à venir.
Pour résumer, Hub tresse l’ensemble de ces petits bouts de récits pour composer un grand drame familial, aux accents fantastiques et épiques.
Que vous achetiez cet ultime épisode de la saga pour en connaître la fin, pour avoir des réponses ou simplement pour passer un moment de distraction, et bien .. foncez !