Quatre ans d'attente, c'est long. Mais ça valait le coup d'être patiente. Le huitième tome des aventures de Paul vient tout juste d'arriver. La mauvaise nouvelle, c'est qu'il s'agirait du dernier opus. Rabagliati souhaite passer à autre chose. Ça peut se comprendre. N'empêche… Raison de plus pour lire Paul dans le Nord en se délectant, une case à la fois.Sur fond de voyage sur le pouce et de
jeux Olympiques, ce nouveau tome nous plonge en plein coeur de l'adolescence de Paul. Été 1976. Paul a 16 ans. Après avoir passé son enfance à Rosemont, Paul et sa famille déménagent à Saint-Léonard. Paul change de polyvalente et se fait de nouveaux chums, dont Ti-Marc. C'est avec ce dernier qu'il part sur le pouce à Mont-Laurier pour une fin de semaine pas reposante…Paul rêve d'avoir une Kawasaki KE100. Il se trouve une jobine d'été et travaille pour Raynald, son oncle paysagiste. Avec son argent de poche, il réussira à mettre la main sur… une p'tite mobylette! Sur ses deux roues, il fait des virées dans les Laurentides, pour voir Ti-Marc et sa gang. C'est là qu'il prend sa première brosse, fume son premier joint, pogne sa première paire de seins. Et c'est là qu'il rencontre la belle Linda, son premier amour.
Encore une fois, Rabagliati enchante. Il parvient à sublimer un quotidien fait de petits riens, de gestes anodins, de petits événements qui forgent à jamais son homme. La nostalgie n'est jamais bien loin. Réconfortante comme un grand bol de chocolat chaud un soir de février, la sériePaultouche à une corde sensible de notre patrimoine personnel et collectif, sans jamais sombrer dans le bon sentiment.C'est avec un petit pincement au coeur que j'ai tourné la dernière page. Paulot, tu vas me manquer…Paul dans le Nord, Michel Rabagliati,La Pastèque, 184 pages, 2015.★★★★★