« Petit, chaque fois que j’écrivais quelque chose ou faisais un dessin, j’avais besoin de le montrer à ma mère pour savoir si c’était bien. »
Une mère qui ne trouvait comme seul moyen que des maux imaginaires pour se faire remarquer par un époux médecin peu attentif à elle et alcoolique notoire. Elle, cette maman courage, discrète, imprégnée de tristesse. L’auteur donne ici un panégyrique délicat et émouvant afin de faire revivre cette mère qui s’est sacrifiée pour un mari peu scrupuleux qui a consacré sa vie à la Dive bouteille plutôt qu’à sa douce, si fragile, si soucieuse de lui et de ses enfants. L’auteur dédie ces mots à celle qui a tout donné, une maman extraordinaire comme le sont toutes les mamans du monde.Dans cet opus succinct, l’auteur dévoile une part de ses secrets de famille, entre gris clair et gris foncé, les parcelles de son enfance entre un père rongé par son addiction à l’alcool et une mère hypocondriaque et mélancolique.
L’on se laisse porter par cette promenade d’amour et de tendresse où l’humour aigre-doux s’immisce parfois entre les lignes. Cette mère du Nord ressemble à la nôtre sur de nombreux points et nous émeut. Entre déprime, bourrasques émotionnelles, déceptions, érosion de l’amour sous le joug d’un mari ivrogne, invivable et un gamin qui se réfugie dans son giron et s’arc-boute à elle, cette super-maman se désole et se perd sous le dais d’un ciel du Nord.
L’auteur se remémore… Il revient pour se jeter dans les bras de cette maman magnifique avec qui il n’a pas toujours été tendre et attentionné. C’est donc sur papier qu’il couche ses mots doux pour lui dire combien pourtant il l’aimait.
Certes un très beau récit mais si je ne lui attribue qu’une cote plus modeste dans notre classement c’est tout simplement parce que ce récit intime souffre d’un manque d’originalité puisqu’il s’agit une fois encore de la désormais habituelle thématique des secrets de famille, de l’hommage à une mère ici en l’occurrence.
Ma mère du Nord de Jean-Louis Fournier, éd. Stock
Date de parution : 30/09/2015