Une nouvelle fois je tiens à remercier l'auteure de ce partenariat,
et de la confiance qu'elle m'a accordée.
Michelle Pannetier-Alabert nous présente dans cet ouvrage, l'histoire d'une famille espagnole immigrée en Algérie à la fin du XIXème siècle. Maria la mère, Joseph le père et leur enfants vivent paisiblement à Tlemcen quand en 1881, un incident bouscule cette vie qu'ils mènent. Joseph décide donc de quitter femme et enfants, et d'entreprendre un grand voyage vers l'Argentine afin de leur trouver des conditions de vie bien meilleures. Maria se retrouve donc seule avec cinq enfants à sa charge...
Si d'approche ce livre a l'air très simple, il n'en est (presque) rien. Il s'agit d'un roman assez pointu historiquement, peut-être un peu trop pour s'adresser à un large public. C'est ici mon unique bémol puisque l'auteur a vraiment une très belle plume pour, à la fois brillamment retranscrire les lieux, l'époque, le contexte politique dans lequel se trouve, à la fin du XIXème siècle, l'Algérie. Il ne faut pas oublier qu'à cette époque, ce pays est sous la coupe de la France et n'obtiendra son indépendance qu'en 1962.
C'est un livre, donc, extrêmement documenté sur l'Algérie, sur ces grands noms et évènements qui ont fait son histoire. On sent que l'auteure a, à la fois une passion pour ce pays mais aussi, une très grande culture qu'elle a su retransmettre au fil des pages et broder délicatement l'histoire de Maria autour. A travers ses mots, on voyage avec cette famille, de Tlemcen à Marseille, de Bordeaux à Buenos Aires mais aussi dans le temps. Minutieusement, l'auteure, décrit ces lieux que traversent nos protagonistes. Le lecteur n'a alors, plus qu'à se laisser guider dans ce voyage au gré des pages...Une des grandes forces de ce roman, c'est, comme il a été mentionné précédemment; d'avoir su dépeindre le contexte d'alors, à la fois politique de l'Algérie en proie aux mouvements contestataires civils des différentes populations sur son sol, de ces lois discriminatoires notamment envers les indigènes, du flou juridique sur la naturalisation mais également des conditions de vie des immigrés espagnols, et celles des femmes.
Enfin, Michelle Pannetier-Alabert raconte avec poésie, le couple, l'éloignement mais surtout les relations à distance et l'usure du temps à travers une Maria forte et courageuse.