Les Loups de Riverdance, tome 1 : Lucas – H.V. GAVRIEL

Par Lamouche

Les Loups de Riverdance, tome 1 : Lucas
Par H.V. GAVRIEL
Genre : Bit-lit, romance
Pour un publique jeune adulte
Chez Milady

8€20 – 592 pages

Résumé : Lucas a toujours vécu en marge de la société. Traqué par sa propre famille, il n’a jamais pu poser ses bagages. Pourtant, il continue de rêver à une vie rangée : un petit copain régulier, des amis… Il pense trouver tout cela dans cette petite ville des North Cascades. Cependant le monde surnaturel n’est pas le seul à abriter le mal et le jeune homme va voir ses rêves de bonheur piétinés. Brisé, il est recueilli par Marcus. Un homme beau, fort, plus âgé, qui fait battre le coeur de Lucas. Mais Marcus est avant tout l’Alpha de la meute locale et lorsque le passé de Lucas le rattrape et que les cadavres commencent à s’empiler, la nature même du jeune homme va devenir un danger pour les loups…

— Tu veux bien me montrer ton loup, Marcus ? lui lancé-je, l’air enjoué, mais la voix un ton plus bas que d’habitude.
J’entends un rire étranglé. Derek sans doute, qui a parfaitement saisi le double sens de mes propos. Apparemment, cela a échappé à Marcus, quoiqu’une légère rougeur sur le haut d’une oreille m’en fasse douter, son teint doré lui épargnant l’embarras du rose qui monte aux joues et qui me trahit si souvent, moi dont la peau est à peine teintée de miel. Il me fixe, longuement, puis acquiesce.

Un ouvrage coup de poing. J’en avais beaucoup entendu parlé, par des amis incorrigibles du genre M/M. Bien entendu, ça m’avait donné envie de le lire, mais je ne m’attendais pas à grand chose, et encore moins à une pareille claque.

H.V. Gavriel. Il se cache tant de choses derrière ce nom d’auteur, ce pseudo, surement. Un habile prestidigitateur, une marionnettiste qui joue avec nos sentiments, une habile conteuse qui titillent avec lenteur nos nerfs… C’est rageant, c’est frustrant. Nous voulons connaitre la suite, mais elle laisse durer le suspense et ce jusqu’à la fin du roman ! Vous voulez que l’on parle de l’addiction de Les Loups de Riverdance ? Grace à la dynamique impressionnante soufflée par H.V. Gavriel, mais aussi grâce au rythme rapide – parfois même un peu trop – du roman. L’auteur va droit au but, sans se perdre dans des périphéries inutiles ni sans utiliser une pauvre prose.
J’ai quand même tiquer sur un point de son écriture : les dialogues. J’ai trouvé le vocabulaire peu adapté à certains personnages, ils parlent tous de la même manière, que ce sot un jeune sans étude et un homme plus âgé, grand homme d’affaire. Certaines phrases sont trop alambiquées pour être fluide et crédible dans la bouche d’un adolescent. De la même manière, certains dialogues sont bien trop long, pouvant même faire plus d’une page ! Pas très pratique, cela peu également être lassant pour le lecteur.

Et cette histoire, parlons en de cette histoire ! Elle est si addictive ! J’ai adoré cette lecture. H.V. Gavriel sait comment accaparer son lecteur. Personnellement, j’ai lu le roman d’une traite, l’ayant commencée dans la soirée, le terminant tard dans la nuit. Impossible de lâcher ce roman.
Pourtant, comme je le disais, je ne pensais pas avoir un tel coup de cœur. La lecture du prologue m’avait laissée plutôt mitigée, pourtant. En effet, Les Loups de Riverdance s’ouvre plus ou moins sur Lucas couchant avec son actuel patron. Okay. Ça fait lever un sourcil, ça surprend. Mais après réflexion, j’ai trouvé cette introduction géniale : nous savons dans quoi nous nous embarquons. Ca déstabilise, mais nous savons maintenant tout du caractère de Lucas, tout de ses goûts. Et Dieu sait qu’il est attachant, notre Lucas, bloqué entre deux mondes entièrement différents, bloqué entre l’enfance et l’ère adulte, ce Lucas, cassé par la vie. Il nous choque, il nous fait rire, il nous faire pleurer, il nous fait rager. Mais il reste fort, malgré ce qu’il subit. J’ai beaucoup aimé sa relation imprévisible avec Miguel, j’ai beaucoup aimé le message qu’il y a dans elle ci : il est très difficile de changer sa nature profonde, même lorsque nous sommes amoureux. J’ai vraiment aimé le jeune du chat et de la souris que nous avons eu entre Lucas et Marcus, ça change des romances trop rapide qui sont à la mode en ce moment. Bisous, baiser, mariés. ?on, ça ne fonctionne pas omme ça et H.V. Gavriel l’a bien compris. Ses relations sont à l’image de ses personnages : imparfaites, différentes. Et c’est ça qui est beau.
Hé ! Vous avez remarqué mes blasphèmations exclamatives ? Ce n’était pas fait exprès, mais cela m’offre une excellente transition ! En effet, l’histoire de Lucas est extrêmement liée à de nombreuses références religieuses et mythologiques. Ces références sont un régal pour les esprits curieux, très bien amenées par l’auteur, sans que cela soit trop indigestes. Et, étant de la bit-lit, nous avons bien entendu des descriptions de lycans, de métamorphes, de vampires ou encore de sorciers. J’ai beaucoup apprécié le fait de ne pas être submergée d’informations, elles sont subtiles, en arrière plan, bien intégrée dans le récit. Ce roman fait également un peu thriller. Lucas est traqué, mais par qui ? Pourquoi ? Le lecteur est dans un flou magnifique, presque artistique. Heureusement, on nous explique, petit à petit, jouant avec notre frustration.

H.V. Gavriel est très habile, très très habile. C’est un livre que je conseille aux amateurs du genre, aux curieux comme moi, aussi. Personnellement, je vais de ce pas me procurer le second tome, situé environs dix ans après ces actions-ci !