L’Histoire du loser devenu gourou
Par Romain TERNAUX
Genre : Contemporain
Pour un publique adulte
Chez Aux Forges de Vulcain
Sortie prévue le 29 Octobre 2015
15€ – 183 pages
Résumé : Dans cette farce burlesque, notre antihéros, qui restera sans nom, est l’archétype du loser moderne, vaincu par la société : alcoolique, sans emploi, en proie à la plus profonde misère sexuelle et amoureuse.
Poussé par ses parents, il accepte un emploi d’homme à tout faire dans une riche fondation qui se révèle être une secte. Par une suite de quiproquos, il va se retrouver patron de cette secte, qui réunit principalement de riches bourgeois érotomanes. Mais ce jeu de masques, ce retournement subversif des valeurs et des positions, ne va pas le rassurer pour autant et, ainsi parvenu au sommet de la pyramide sociale et sexuelle, il va découvrir qu’il ne désire pas plus être maître qu’il ne désire être esclave.
Je me suis imaginé la réaction des éditeurs qui recevraient ça. La crise dans le comité de lecture ! Si, si, je te jure ! Le taré, là, tu sais bien, avec son histoire de meurtres et de grotte, hé ben à force d’écrire de la merde, il s’est directement mis à écrire sur du PQ, regarde ! Pourquoi il a fait ça, il s’est pris pour Kerouac avec son rouleau ?
Je tiens tout d’abord à remercier les Editions des Forges de Vulcain pour leur confiance.
Romain Ternaux a un style d’écriture plutôt déstabilisante, mêlant langage parlé et langage soutenu. Je n’ai pas tellement accroché à cette écriture copieuse, très lourde. L’abus de mots alourdit la prose déjà pas si simple à suive, alourdissant donc au passage le rythme de l’ouvrage.
Les dialogues sont peu nombreux, mais pertinents et bien adaptés aux personnages. Mais, déstabilisant, il y a également des dialogues intérieurs ou imaginaires de notre narrateur anonyme. Ils sont directement inscrit dans la narration, sans aucune marque propre, sans aucun sauts de lignes. Ils sont présenté comme si le lecteur se trouvait directement dans le crâne de notre anti-héros. L’histoire entière est d’ailleurs narrée dans cette direction.
La plume lourde de Romain Ternaux plombe légèrement le récit, malgré cette intrigue rocambolesque. En effet, L’Histoire du loser devenu gourou est un ouvrage aussi surprenant qu’original. C’est un satire critiquant les vices de notre société actuelle. L’argent, le sexe, le travail mais aussi la famille. Selon les sujets, c’est fait avec plus ou moins de doigté. Romain Ternaux ne semble pas aimer la subtilité.
Les personnages sont tous très cliché, mais un cliché utile à la satire. Ce sont des personnages balourds, grossiers, à l’image du roman. Ce ne sont pas des personnages attachants, loin de là ! Au contraire, ils nous dégoutent plus qu’autre chose. C’est cela, qui est génial. Ils sont infects, mais nous poursuivons tout de même notre lecture, fasciné. Notre « loser devenu gourou » est bien le pire de tous ! Il pense avec une – excusez moi de l’expression – bite à la place du cerveau et c’est ça qui nous fait rire.
Mais côté humour, je reste déçue, je pensais rire beaucoup plus de ça. L’humour est à la Tarentino, quelque chose de démesuré, avec une bonne dose dérangeante d’absurde.
En effet, L’Histoire du loser devenu gourou est un récit bien trash sur les dictats de la vie quotidienne. J’en sors plutôt mitigée, mi-figue mi-raisin. Ce n’est pas un livre qui plairait à tout le monde, mais je suis certain que les amateurs du genre seront comblés !
3.5/5