Tentative d'évasion (fiscale)

Par Lecteur34000

« Tentative d’évasion (fiscale) »

PINCON Michel

PINCON-CHARLOT Monique

(Zones)

« La fraude fiscale est un révélateur de la réalité des classes sociales et de la contradiction de leurs intérêts. Les plus puissants et les plus riches refusent aujourd’hui, à l’échelle internationale, la solidarité des peuples. Ce sont des responsables politiques français, européens qui organisent en toute connaissance de cause l’impunité des riches frondeurs. Ce qui est bien naturel : ce sont souvent des camarades de classe, au sens scolaire, mais surtout au sens social. A tous les niveaux de l’oligarchie mobilisée : complicité et solidarité mafieuse dans l’illégalité et l’impunité. »

Michel et Monique récidivent. Pour le plus grand bonheur du Lecteur. Auquel il est rappelé que les classes sociales sont une réalité et qu’en dépit de toutes les falsifications, les dissimulations, les maquillages éhontés mis en œuvre par les « puissants », cette réalité-là est incontournable. Sauf que les « puissants » mettent tout en œuvre pour qu’elle n’apparaisse pas comme telle aux regards des plus démunis, la classe des damnés de la terre.

Michel et Monique enquêtent sur l’art et la manière de dissimuler au fisc de colossales fortunes. Un art et une manières auxquels collaborent celles et ceux qui ont de fort bonnes mauvaises raisons de camoufler leurs pratiques crapuleuses, mais aussi leurs diligents avocats d’affaires qui connaissent si bien les attraits des paradis fiscaux, les banquiers (suisses de préférence), et tous les représentants de l’appareil d’état, ministres et ploutocrates énarchiants confondus.

Michel et Monique s’intéressent d’abord à la Confédération helvétique, Cahuzac oblige. Genève, Lausanne, les rives du lac Léman et leurs somptueuses demeures. Le secret bancaire. De discrets courtiers qui s’en vont racoler les richissimes clients jusqu’en France. UBS et HSBC. Le « port franc » de Genève où des milliardaires qui spéculent sur l’art dissimulent tant et tant de chefs d’œuvre et où s’en viennent les contempler de temps à autre. Les plus « grandes » et les plus « réputées » fortunes issues l’aristocratie franchouillarde, parmi ces entrepreneurs devant lesquels le Grand Chambellan courbetta si servilement. Des noms qui s’étalent à longueur de semaines dans la presse racoleuse qui leur est inféodée.

Monique et Michel s’arrêtent au pied des tours de Bercy. Là où de Sapin en Macron, l’ « Etat » négocie dans le plus grand secret avec les repentants, ceux dont les noms figuraient sur certaine liste « d’exilés fiscaux » qui défraya les chroniques. Là où l’on absout. Là où sont récupérées de modestes sommes qui n’affectent pas le bien-être des exilés. Sans que la Justice ne soit mandatée pour leur infliger les peines que justifieraient leurs criminels manquements.

Monique et Michel effectuent un détour par le Grand Duché du Luxembourg. Un paradis fiscal mal repenti. Son ancien premier ministre, Junker, transféré à Bruxelles d’où il pilote la Commission européenne.

Le Lecteur résume à la va vite. « Tentative d’évasion (fiscale) » accumule et organise en effet les informations sur l’ampleur, la monstruosité de cette évasion fiscale qui prive les Etats, et la France en tout premier lieu, de recettes qui suffiraient aisément à combler les déficits que les propagandistes au service des « puissants » déclarent abyssaux, dont ils affirment qu’ils ne seront résorbables qu’au terme de conséquents sacrifices consentis par les damnés des terres de France et d’ailleurs.

Le Lecteur ne résumera pas plus en avant ce livre dont il affirme qu’il porte ce qui est assimilable à une œuvre de salubrité publique. Il met en effet en évidence la solidarité de caste qui fédère les « puissants », milliardaires, banquiers et politiques (ce que Michel et Monique appellent « l’oligarchie »). Contre l’intérêt collectif. En toute impunité. Une classe sociale qui mène sur tous les fronts une guerre contre les peuples. « Les puissants aboutissent, à travers le droit et le détournement législatif, à ce que « leurs » lois deviennent « les » lois, l’ « illégal », le « légal ». Pour cela, il faut que les plus fortunés soient très proches des politiques, au point de former une caste de riches et de puissants qui cumulent toutes les formes du pouvoir en même temps que toutes les formes de richesse. Ses membres occupent les positions les plus élevées dans tous les domaines : au cœur de l’Etat, dans la haute administration et les assemblées parlementaires, dans les conseils d’administration des entreprises et des banques, dans les médias publics vet dans ceux dont les propriétaires font partie de leur classe, dans l’armée, les arts et les lettres. Tous ces oligarques, grands bourgeois et nobles fortunés, entretiennent, à travers une intense sociabilité professionnelle et mondaine, des relations suffisamment constantes et proches pour que chacun, dans sa sphère d’influence spécifique, puisse décider dans le sens des intérêts de la classe. »

Qu’opposer à cette classe ? Monique et Michel, qui ne sont que sociologues, ne répondent évidemment pas à cette interrogation. Leur livre se conclut toutefois par les quelques phrases qui suivent, phrases qui expriment bien plus que l’urgence de l’indignation. « Quand serons-nous capables d’être à ce point organisés, structurés, décidés ? La survie de l’humanité est en grande partie entre nos mains : l’accumulation des richesses est ruineuse en biens irrécupérables pour l’équilibre écologique de notre terre. L’objectif semble si lointain qu’il paraît inaccessible. Et, pourtant, si les dominos sont orientés dans le sens des intérêts des nantis, nous sommes tellement plus nombreux qu’eux que nous pouvons faire basculer les rapports de force entre les classes sociales. La marée humaine peut effacer les châteaux de sable des délinquants en cols blancs. »

Le Lecteur inflige donc à celles et ceux qui liront cette trop longue note le « A Voce Rivolta » qui s’inscrit parfois au bas des chroniquouillettes qu’un farfadet libelle de temps à autre à l’intention de ses amis.

Comment planquer son magot pour échapper au fisc ?