Je ne vais rien vous apprendre en vous disant que Wolverine n'est plus de ce monde. Mais si Logan a (pour combien de temps?) disparu de la carte, son héritage a tenu le haut du pavé le temps d'une série intitulée Wolverines (en ce moment en Vf, en kiosque), et avec la vague de titre All-New All-Different qui commence à envahir le marché américain, nous retrouvons l'anciennement dénommé "Serval" sous deux formes différentes. Tout d'abord, et nous y reviendrons prochainement sur UniversComics, dans son avatar expérimenté et alternatif, le Old Man Logan (signé Jeff Lemire). Ensuite dans un mensuel proprement intitulé All-New Wolverine, où le costume est endossé (tout comme le patronyme) par celle qui est sa plus digne héritière, et accessoirement son clone féminin, la redoutable Laura Kinney (à savoir X-23). Celle-ci a dompté ses penchants pour le crime et l'assassinat comme unique forme de riposte, et la voici prête à faire honneur à sa nouvelle dénomination, avec une première mission qui l'emmène du coté de Paris et de la Tour Eiffel. Les premiers cases font un drôle d'effet (un sniper, ça canarde...) après les tragiques événements du week-end dernier, et les attentats qui ont endeuillés la capitale, la France, le monde entier. Mais dans les comics, les bons s'imposent le plus clair du temps, et là l'assassin qui opère depuis la Tour va devoir apprendre à composer avec une mutante dotée d'un facteur auto-guérisseur, et d'une envie d'en découdre féroce. Le service après vente est assuré sous la forme d'une scène flash-back qui permet de comprendre que oui, Laura est bel et bien adoubée par Wolverine, le vrai, et permet de glisser un peu d'humour dans une situation qui relève plutôt du tragique. Des sourires, il y en a pas mal dans ce premier numéro, avec la présence d'Angel (nouvelle nouvelle formule) et une romance naïve qui flotte dans l'air et cause quelques petits moments aussi embarrassants que sympathiques. Tom Taylor confirme son statut de scénariste fiable. A défaut de mettre en place minutieusement de longues fresques haletantes, il est bon et efficace dans l'immédiateté, quand il s'agit de monter à bord d'un titre et de sortir vite et bien un ou deux arcs narratifs dignes de ce nom. La conclusion de ce #1 est certes prévisible, mais donne également envie d'aller lire la suite, ce qui est le propre d'un cliffhanger, non? En plus les dessins de David Lopez et David Navarrot sont clairs et dynamiques, et collent au ton global de ce nouveau titre avec aisance. Rien de bien révolutionnaire ou de renversant dans le monde de Wolverinette, mais de quoi passer un bon quart d'heure avec une héroïne finalement assez attachante. A lire aussi : La mort de Wolverine, en kiosque