Chronique « Letter 44, tome 2 »
Scénario de Charles Soule, dessin de Alberto Jiménez Alburquerque,
Public conseillé : Adultes et adolescents
Style : Thriller-Policier
Paru aux éditions Glénat Comics, le 18 novembre 2015, 160 pages, 16.95 euros
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L’histoire
Quelque part en Afghanistan, une troupe de militaires américains est acculée au fond d’un boyau en attendant la mort. Soudainement, des explosions se font entendre. Ils sont miraculeusement sauvés par l’intervention dévastatrice d’une unité de combat, armée de nouvelles armes technologiques…
Salle de presse de la maison Blanche, le président Blades fait une allocution. Il promet la Sécurité Sociale pour tous, mais les rumeurs des nouvelles armes au Moyen-Orient font réagir les journalistes.
A des millions de kilomètres de là, l’équipage du “Clarke” observe une nouveauté bien inquiétante. Le “Lustre”, la superstructure alien qu’ils sont venus observés… s’est “allumé”. S’agit-il d’une arme qui chauffe ?
Ce que j’en pense
Yes, cinq mois après la sortie du 1er tome, “Glénat Comics” nous gâte avec le second tome d’une des plus inventives séries du moment. Maintenant que les personnages et les enjeux sont exposés, Charles Soule s’en donne à coeur joie en multipliant les problèmes.
Conflit avec les extra-terrestres et leur “lustre” aux allures d’arme géante, potentiellement offensif… Mais surtout conflit interne (sur terre), avec les luttes de pouvoirs. Un accrochage militaire qui tourne au cauchemars, une coalition menée par l’ex président Carroll, soutenu par le conseiller Higgins et d’autres nations (j’en ai déjà assez dit) contre ce “brave” président Blades…. Tout se met en marche, avec des conséquences désastreuses… La 3e guerre mondiale n’est pas loin et ne viendra pas des étoiles…
Charles Soule évite habillement de tomber dans une S.F. bourin avec extra-terrestres et Space G.I., comme j’ai pu le craindre. Tout au contraire, il développe un thriller politique et psychologique aux nouveaux développements stimulants.
Il fait avancer trois récits parallèles, avec une belle maîtrise narrative. Etonnamment, celui qui promettait le plus (la rencontre extra-terrestre) est peut-être le plus faible. Cela fait longtemps qu’on l’a compris, montrer un alien, une grosse bébéte étrange… tombe toujours un peu à plat, et “Letter” 44 n’y coupe pas.
Par contre, les conflits humains sont tendus et inattendus. Excepté pour l’intime, (les relations du couple présidentiel, les histoires d’amour dans le groupe embarqués d’astronautes) qui semblent un peu artificielles, ce tome est plein de surprises et dynamise son intérêt.
Au dessin, Alberto Jiménez Alburquerq est au top ! Dessin et composition dynamique, lisibilité parfaite, il se fait plaisir et ça se voit, avec son trait réaliste, à l’encrage soignée. Plus à l’aise dans les scènes d’action que dans les scènes “internes”, il sert le récit.
Attendu au tournant, il nous offre un “design” des technologies alien fouillées et originales, mais trouve ses limites quand ils ‘agit de dessiner les aliens en question.
Ceci dit, le plaisir de lecture est toujours là et, c’est bien l’essentiel.