Les fiancés de l’hiver de Christelle Dabos

Par Deslivresetlesmots @delivrezlesmots

Couverture Les fiancés de l’hiver par Laurent Gapaillard.

Série : La Passe-Miroir Livre 1
Titre : Les fiancés de l’hiver
Auteur : Christelle Dabos
Pages : 528
Parution : 2013
Édition : Gallimard Jeunesse
ISBN : 2070653765
Synopsis : Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel. Une héroïne inoubliable, un univers riche et foisonnant, une intrigue implacable. Découvrez le premier livre d’une grande saga fantastique et le talent d’un nouvel auteur à l’imaginaire saisissant.

Avis : ★★★★✩

Je tiens à remercier Babelio et Gallimard Jeunesse, qui m’ont confié un exemplaire en échange d’une critique honnête.
Avant tout, la couverture du livre est absolument merveilleuse. Si vous êtes aussi conquis que moi, je vous invite à aller faire un tour sur le blog de l’artiste, Laurent Gapaillard. Pour ce qui est du roman : je n’étais guère convaincue par le début. L’héroïne est attachante, on nous a pas menti là-dessus, mais la scène d’exposition me semble à la fois trop lente et trop rapide. En revanche, le monde que Christelle Dabos nous fait découvrir est des plus intéressants et je voulais en savoir plus. Par exemple, Anima est l’une des arches qui tournent autour du monde et ses habitants, les Animistes, sont dotés de pouvoirs liés aux objets, qui prennent vie grâce à eux. On trouve ainsi une maison qui grince et qui refuse d’allumer la lumière quand quelqu’un rentre à une heure qu’elle juge tardive, mais aussi des objets qui se réparent tous seuls plus rapidement s’ils se sentent utiles, ou encore des personnes dont le travail est la réparation de divers papiers (les conservateurs se régaleraient !).

Pour ce qui est des personnages, comme dit, Ophélie est très attachante. Elle est particulièrement maladroite et cela s’explique par un accident de miroir : elle a le pouvoir de passer de miroir en miroir mais à douze ans, elle s’est un jour retrouvée coincée entre deux miroirs. Tout cela lui a fait perdre pas mal en coordination… Sa famille semble assez pressée de la marier, d’autant qu’elle a refusé par deux fois de se marier avec ses cousins. Oui, sur les Arches c’est très très incestueux. D’où le mariage arrangé avec Thorn, qui vit sur l’arche du Pôle – où Ophélie va donc aller vivre. Soyons clairs : Thorn est un personnage des plus antipathiques et détestables. Il est pas seulement « froid », il est malpoli, orgueilleux et sacrément égoïste. Il devait rester une semaine sur Anima, le temps de voir l’Arche et le temps pour Ophélie de dire au revoir à sa famille mais non, il décide au dernier moment qu’ils partiront le lendemain de son arrivée. Sans demander l’avis de quiconque et du coup Ophélie ne peut même pas dire au revoir à sa famille. Sans entrer dans les détails, on rencontre par la suite la tante de Thorn, Bérénilde qui est tout aussi détestable que son neveu.

En lisant ça, j’ai eu très très peur que ce soit une de ces histoires où les personnages sont antipathiques et deviennent, miraculeusement, les meilleurs amis du personnage principal et leurs actions sont excusées sans aucune raison. Eh bien c’est le cas. Thorn et Bérénilde sont imbuvables et deviennent miraculeusement agréables. Sans explication (valable). D’autant que ça ne fait aucun sens puisque leur traitement d’Ophélie n’aide en rien leur plan. C’est donc quelque chose que je n’ai pas compris et peu apprécié. D’ailleurs, pour pouvoir continuer le livre sans crier « syndrome de Stockholm » à tout bout de champ, j’ai décidé de faire comme si Thorn et Bérénilde avaient été corrects depuis le début. J’ai particulièrement apprécié le fait que le livre ne tourne pas seulement autour de leur relation, mais surtout autour des aventures d’Ophélie et de sa découverte du Pôle.

Sur le Pôle, Ophélie arrive dans un monde complexe où il vaut mieux vérifier ses arrières et marcher droit… Plusieurs clans cohabitent sur l’arche et leurs relations ne sont pas toujours bienveillantes : il n’est pas rare que quelqu’un se fasse assassiner en douce. C’est d’ailleurs intéressant de découvrir les réactions innocentes d’Ophélie face à tant de barbarie et de violence. J’ai trouvé Ophélie relativement passive dans la majorité du roman, mais elle semble enfin avoir décidé de ne pas se laisser faire vers la fin du livre, ce qui est beaucoup plus intéressant !

J’ai vraiment eu l’impression de voir le personnage d’Ophélie grandir au fur et à mesure des chapitres, en même temps que le style de l’auteure. Si j’étais peu emballée par le début, le livre a réussi à m’accrocher de plus en plus, jusqu’à rester rivée à la fin de l’histoire. J’avais alors très envie de découvrir la suite et de continuer à suivre une Ophélie qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui est prête à se battre (et se mettre en danger, souvent) pour un peu plus de justice et pour faire changer les choses. Autant vous dire, j’étais ravie d’avoir le livre deux sous la main et d’enchaîner sur sa lecture (la review arrive bientôt) !

Pour en savoir plus :
La Passe-miroir, le site officiel de la saga où vous pourrez retrouver des actualités et des informations supplémentaire sur le monde et les personnages créés par Christelle Dabos.
– Une interview très intéressante de Christelle Dabos sur Steven’s Books, où elle explique sa rencontre avec l’écriture et comment elle en est venu à mettre sur papier l’histoire de la Passe-Miroir.


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