[Chronique #22] All Saouls, tome 3 – Le Noeud de la Sorcière

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  • Auteur : Deborah Harkness
  • Edition : J’ai Lu
  • Sortie le 14 octobre 2015, 956 pages, 9.10€
  • Thèmes : vampires, sorcières, démons, alchimie…
  • 4e de couverture : « Après un séjour en 1590, Diana Bishop et Matthew Clairmont reviennent dans le présent pour affronter de nouveaux dangers. Une terrible menace pèse sur leur avenir, et elle ne se dissipera que s’ils parviennent à récupérer les pages manquantes de l’Ashmole 782. Or le temps presse, car la grossesse de Diana arrive à son terme et Matthew a de son côté décidé de défier la Congrégation qui régit la vie de toutes les créatures surnaturelles.
    De vieux châteaux en laboratoires universitaires, depuis les collines de l’Auvergne jusqu’aux palais vénitiens, Diana et Matthew, décidés à protéger leur amour défendu, finiront par découvrir l’encens et terrible secret tant convoité. »

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Mon avis : quand on lit un roman que l’on attend depuis presque deux ans, un roman dont les prédécesseurs hantent encore tous vos rêves, on s’attend à beaucoup de choses, d’autant qu’il s’agit là de la conclusion de la trilogie. Je n’ai pas chroniqué les deux premiers tomes, malheureusement, je les ai lu, bien avant d’ouvrir ce blog, mais je vais relever le défi avec celui-ci. Autant dire, que j’ai versé ma petites larmes en lisant les dernières pages. Après près de 1000 pages, je dis adieu à Diana et Matthew, je dis adieu à deux des personnages les plus forts que j’ai pu connaître dans mes lectures. D’ores et déjà, je recommande cette série à tous les amateurs de fantastiques. Qui n’aime pas les amours maudits après tout ?

Après avoir découvert les multiples facettes de son époux en partant dans la Londres Elisabéthaine, Diana revient dans le présent, enceinte de plusieurs mois de jumeaux. Une grossesse d’autant plus dangereuse que la Congrégation n’a pas dit son dernier mot quant à leur histoire d’amour interdit. Mais la Congrégation attendra, notre couple à d’autres chats à fouetter, il faut faire avec un Baldwin toujours aussi autoritaire et exécrable, mais surtout Benjamin, le fils renier de Matthew et bien décidé à mettre main basse sur la nouvelle belle-mère et de faire d’elle sa future poulinière. Et puis, il y a aussi le Livre de Vie, la course aux pages manquantes s’accélère. Un sacré programme. Espérons que Diana ait les épaules pour venir à bout de tout cela. 

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Il y a beaucoup de choses à dire, c’est un tome complexe, de mille pages tout de même, donc je vous préviens de suite, c’est une chronique qui va être longue. Étrangement, et même malgré 18 mois d’attente, je me souvenais parfaitement de l’action du premier tome, j’ai plongé donc très rapidement dans l’univers.

Commençons par l’histoire : on alterne entre moments d’actions et moments familiaux et attendrissant. Et, je trouve que ça fait tout le charme de cette série. La famille est réellement à l’honneur, et sous toutes ses coutures, conflits, guerres, soutient, loyauté, amour. On les voit évoluer, unis jusqu’au bout malgré les divergences, et ça m’a ému un bon nombre de fois.

Au niveau de l’action maintenant, il y a plusieurs choses dans ce récit, bien sûr, la recherche du Livre de la Vie continu, mais il est presque relégué au deuxième plan. Je m’exprime, ce tome est au départ centré sur la grossesse de Diana, mais aussi sur les recherches scientifiques poussées, en effet, Matthew, Marcus et Miriam cherche toujours l’origine des créatures mais aussi celle de la fureur sanguinaire. Pour cela, ils vont se faire aider, mais je n’en dirai pas plus. Du coup, je retrouve ce côté universitaire et bibliothèque que j’apprécie beaucoup, c’est en effet, des domaines d’études qui se rapprochent beaucoup du mien (notamment, qu’en ce moment je m’intéresse beaucoup à la représentation de la magie dans l’art… passons), du coup, je suis de suite immergée, c’est un univers que je connais parfaitement après tout. Ensuite, et pas des moindre, Matthew et Diana veulent créer leur propre famille, et de là va commencer un bon nombre de péripéties qui seront très importantes pour la suite du récit. Une lutte notamment contre Baldwin, qui doit et reconnaître le serrement de sang de Diana par Philippe, elle fait donc maintenant partie des Clermont, sauf si elle n’est pas officiellement reconnue, mais aussi, Matthew doit se battre pour se soustraire à sa tutelle, et Baldwin a bien du mal à se séparer de son tueur. Enfin, il s’agit de lutter contre Benjamin, fils indigne de Matthew.

La Congrégation ne jouera qu’un rôle mineur dans ce tome, ils sont présents comme une menace sous-jacente mais pas réellement là, jusqu’aux cent dernières pages du roman, où l’action a été portée à son paroxysme. J’ai enchaîné ces dernières pages avec avidité, le dénouement était parfait, digne de ce que l’on attendait. Les questions trouvent toutes des réponses. Seuls, l’avenir sur le long terme n’est pas certain ? Diana va-t-elle mourir ? Sera-t-elle transformée ? On ne le saura sans doute jamais, mais cela a-t-il réellement de l’importance ?

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Au niveau des personnages, il y a là aussi beaucoup de choses à dire. D’un point de vue général, ils évoluent tous dans ce tome, parfois un peu contraint comme Matthew, parfois pour le bien de la famille comme Ysabeau ou Baldwin, et parfois parce qu’il le faut bien pour assumer le rôle que l’on a à tenir dans une famille.

Diana est surement le personnage le plus impressionnant, outre le fait qu’elle soit forte et puissante. C’est une femme pleine de convictions, qui, même alors qu’elle devient une Clermont, la femme de Matthew, une mère, continu d’être égale à elle-même. Elle va protéger les siens, faire honneur aux promesses qu’elle a faites à Philippe, et devenir une sorcière hors pair. Un beau programme.

Matthew est peut-être celui qui a le plus évolué. Il contrôle, bien qui très difficilement sa fureur sanguinaire, laisse parfois Diana prendre des décisions et il se bat pour ce qu’il lui semble être juste. J’ai été particulièrement touchée par le Matthew papa, imaginez-le en train de pouponner et parlant avec ce psycho-babillage propre aux parents et aux nouveaux-nés. Adorable. Mais aussi, par le chef de famille, impitoyable, parfois cruel, mais qui parvient toujours à ses fins.

Mais pour moi, la véritable surprise c’est Baldwin. Un co***rd de premier, l’homme que l’on adore détester mais avec un fond en or. Une Ysabeau toujours haute en couleurs, menée par sa grâce et sa malice naturelle, prête à tout pour sa belle-fille et ses petits-enfants. Sarah était effacée dans ce tome, c’était dommage, mais elle reste très touchante. Gallowglass et Fernando sont géniaux. Nous avons une flopée de personnages secondaires qui donnent vraiment tout son sens au roman, sans eux, cela n’aurait pas du tout le même charme.

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Un petit mot sur l’auteur, sa plume et son univers incroyable. Sous cette plume très réfléchie et à la recherche pointilleuse, tant au niveau historique que scientifique, et comme je l’ai dit précédemment, c’est vraiment un des points du roman que j’aime le plus. L’univers qu’elle a créé, en plus d’être absolument véridique et basé sur des faits solides, est complet et recherché. Lorsque l’on voyage, on a l’impression de se trouver sur place, lorsque l’on nous décrit un lieu, on a l’impression de voir le mobilier en face de nous. Un tel vérisme est parfois troublant. Mais aussi du point de vue émotionnel, j’ai vécu un maelstrom d’émotions plus diverses les unes que les autres durant la lecture de ce tome. L’auteur sait parfaitement susciter l’émotion en nous, notamment lorsqu’elle tire sur la corde sensible de l’instinct protecteur et maternel.

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En résumé : vous ne serez certainement pas étonné si je vous dis que cette lecture a été un gros coup de coeur, même si j’avoue ne pas être difficile en terme de lecture, hein ? Il est très rare que je n’aime pas ce que je lis. Ce tome est la consécration des deux autres. Une fin à la hauteur de ce que l’on aurait pu attendre. Que pourrais-je vous dire donc, mis à part : si vous ne connaissez pas, foncez, cette série est absolument incroyable. Ainsi, s’achève cette belle aventure…


Ma note : 19/20


Les points positifs : l’histoire et les personnages, l’univers en général

Les points négatifs : il y a encore certaines longueurs descriptives, qui ne me dérangent pas personnellement, mais j’ai une amie qui trouve que cela ralenti parfois la lecture.