Que les ennemis de Brian Bendis se rassurent, les X-Men, dans leur version All-New All-Different, sont passés dans d'autres mains. Le groupe Extraordinary est le plus chanceux, puisque c'est Jeff Lemire qui prend les commandes, avec tout ce que cela peut impliquer comme espoirs (je me répète, ici on adore Jeff). Première remarque : le run de Lemire commence petits bras. On sent qu'il s'agit avant tout de réintroduire les personnages, placer les billes sur la table. La partie débutera bientôt, nous en sommes encore au stade de la lecture des règles. Disons, pour faire court, que ce numéro un s'articule autour de trois axes. Le premier, c'est le rassemblement de la nouvelle équipe autour de Tornade, qui assume un rôle de leader dans la continuité du professeur Xavier, l'amertume et la désillusion en plus. Le second, c'est la conséquence de l'explosion de la bombe terrigène qui a doté de nombreux individus sur la planète de super-pouvoirs. Pour être précis, cette bombe a réveillé les gènes inhumains qui dormaient chez ces victimes. Du coup cela finit par entrer en redondance avec les mutants, et ces derniers appartenant à la Fox, pour ce qui est du cinéma, Marvel a donc décidé de miser gros sur les Inhumains pour exploiter les personnages dont elles possèdent les droits sur grand écran. Et le coté artistique là-dedans? Aucun, bien sur. Troisième axe, le mystère. Lemire n'arrête pas de nous faire comprendre qu'il est encore plus dur d'assumer le statut de mutant depuis que cyclope a fait ce qu'il a fait. Certes, mais qu'à t-il fait? Du dossier et du lourd, mais pour le moment, rien de très concret. Logique, vu que Marvel en ce moment met la charrue avant les boeufs et balance ses nouveaux titres avant la fin des Secret Wars. Alors voilà, c'est reparti, les mutants sont de nouveau au bord de l'extinction, la brume terrigène les as rendus malades, et stériles. Plus de naissance, et la catastrophe est annoncée. Au moins Lemire n'a pas eu beaucoup à réfléchir pour pondre ce scénario, car c'est en gros le leit-motiv de toutes ces dernières années, et de celles d'avant encore (au hasard, le Jour M ou le virus Legacy, faites votre choix). Pour corser le tout, on notera malheureusement que les histoires emberlificotées de saut dans le passé ou de héros venus du futur sont loin d'être résolues. La Jean Grey d'avant est toujours parmi nous et le Old Man Logan aperçu durant les Secret Wars arrive à notre ère temporelle. Bref, bonjour l'imbroglio. Humberto Ramos est aussi de la partie. Si vous aimez son style hyper saisissant, ses cadrages particuliers et sa façon de faire vivre les planches en dynamisant les perspectives et les silhouettes, vous allez être ravis, car il est en grande forme, et ne vous laissera pas indifférent. Pour ma part, le verdict est suspendu aux prochains numéros, car je me refuse de croire que Jeff Lemire n'a pas préparé dans ses cartons de grosses surprises pour les mutants. Ce départ conventionnel est une mise en bouche. On parie?
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