Le Grand Mort (T6) – Brèche

Chronique « Le Grand Mort, tome 6 »

Scénario de Régis Loisel et Jean-Baptiste Djian, dessin de Vincent Mallié, Couleurs de François Lapierre,

Public conseillé : Adultes et adolescents

Style : Aventure fantastique
Paru aux éditions Vents d’ouest, le 18 novembre 2015, 64 pages, 14.50 euros
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L’histoire

Depuis le grand cataclysme qui a secoué Paris, Pauline et Gaëlle roulent en vélo vers la Bretagne, espérant y retrouver Erwan. Mais devant les difficultés qui les accablent, elles font une halte méritée dans une vielle ferme. Le vieux couple qui vit là les accueille avec une omelette et un peu de chaleur humaine.
Pendant ce temps, dans le “petit monde”, Macare suit, sans opposer de résistance, les trois autres prêtresses, venues pour la chercher. Elle leur confie qu’elle a engendré deux enfants, capables de communiquer à travers les mondes et que celle qui se trouve dans le monde des humains a pour but de précipiter dans le chaos…
Erwan en compagnie de la jeune blanche, semble toujours dans un “cocon” protégé des catastrophes. Quand il vient secourir une amie, l’enfant se découvre dotée de pouvoirs de destruction mortels…

Ce que j’en pense

J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir les trois histoires parallèles que distillent savamment et patiemment Régis Loisel et Jean-Blaise Djian.
Enfin, tout avance et prend sens, avec ce sixième épisode, véritable moment de révélation. Dans le monde du petit peuple, Macare se laisse emprisonner pour mieux expliquer les raisons de son comportement. Du coté d’Erwan, la petite Blanche dévoile enfin son rôle dans tout ça…Je ne vous “spoil” pas mais je vous conseille de ne pas trop vous attacher à cette gamine.
Enfin, le “road trip” de Pauline et Gaëlle continue. Sur leur passage, le cataclysme au goût de “fin du monde”, engendre toute un palette de réactions. Du simple profiteur qui négocie à prix d’or quelques litres d’essence, à l’entraide désintéressée, Loisel et Djian brossent un portrait de l‘humanité avec une fraîcheur et un réalisme étonnant.
Bien entendu, ces catastrophes macabres trouvent un triste écho dans notre réalité avec les attentats sanglants de Paris… Au delà de cette funeste coïncidence, je dois dire que j’aime toujours autant cette série. Loisel, Djian et Mallié y infusent tout leur savoir-faire. Une mise-en-image spectaculaire et poétique, des portraits attachants, l’amour des “petites gens”, le fantastique qui envahi le réel, sans oublier de l’aventure, pour tout cela, j’attends ma dose annuelle de “Grand Mort”.

Mon seul regret est la lenteur (volontaire) de l’intrigue. J’aimerais en savoir plus, et plus vite ! Mais bon, “Le grand mort” s’apprécie lentement, doucement, en appréciant chaque petit bout d’humains perdus dans un destin qui les dépassent…

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Au dessin, Vincent Mallié est maître de sa série, et ce n’est pas nouveau ! Bien plus encore que dans les deux tomes de “La Quête de l’oiseau du temps”, qu’il a dessiné sous le regard des deux maîtres Loisel et Le tendre, on le sent à l’aise et heureux de mettre en scène.
Son trait léger et vif rend toute la poésie de ces gueules de français bien de chez nous. Du papy un peu bourru, au gars de la ville, il croque ce petit monde avec juste ce qu’il faut d’exagération. Les décors ne sont pas en reste. Maîtrise du cadrage, de la lisibilité et du rythme de lecture, il varie à l’envie les cases plus ou moins immersives avec une belle variété. Allez, je le dis. Y’a rien à jeter !

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Cet article fait parti de « La BD de la semaine », rassemblé chez « Un Amour de BD » cette semaine. Allez donc faire un tour…

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