L'intrigue du roman de Fanny Britt est somme toute banale, digne d'un roman Harlequin. Mais ce serait sans compter la profondeur de ses personnages, le point de vue sans concession qu'elle adopte et l'ironie qui montre ses griffes.
La narration alterne entre le présent et le passé. Le présent avec son quotidien fait de visites de maisons, de la confection de gâteaux pour l'expo-sciences de l’école, de l'essayage d'un maillot de bain, mais aussi de l'excitation d'un rendez-vous avec l'ancienne flamme. Le passé, lui, revient par bribes: de l'enfance de Tessa à son adolescence, de ses rapports complexes avec sa mère à la mort de son frère Étienne.Avec une écriture empreinte d'assurance et de subtilité, Fanny Britt décrit les tourments d'une femme prise dans le tourbillon du quotidien, à l'orée d'une nouvelle étape de sa vie. Elle démontre une puissance d'évocation irrésistible et une perception des relations humaines d'une grande acuité.Les maisons se révèlent une chronique sincère et sans fioritures de la vie moderne, avec sa folie et ses douces tentations. Aucune mièvrerie ici. Juste la vie, avec ses hauts et ses bas.La grande fraîcheur de ce roman vient, pour moi, du fait qu'il met en scène un couple sain, un couple qui va bien. Et dieu sait que ceux-ci se font rares par les temps qui courent! Ne serait-ce que pour cette raison, le premier roman de Fanny Britt devrait être lu par le plus grand nombre.Pour sa première incursion dans l'univers romanesque, elle a su choisir des sujets qui plairont particulièrement aux femmes: l'amour et l'amitié, la maternité, la vie de couple et la tentation de l'adultère, la vieillesse. Nul doute que chacune trouvera, entre ces pages, un petit bout d'elle-même!Les maisons, Fanny Britt, Le Cheval d'août, 256 pages, 2015.★★★★★