LE SAVIEZ-VOUS #8 : SPécial Alice au pays des Merveilles
Aujourd’hui est un jour particulier. Cela fait exactement 150 ans que le public a découvert les aventures de la jeune Alice. 150 ans de mystères. 150 ans de (dé)raison. 150 ans de bonheur pour bon nombre de lecteurs. Il fallait donc bien évidemment célébrer cela ! Et c’est moi, fan absolue, qui m’en charge. Préparez vos montres à gousset, et laissez-vous guider à travers le terrier du lapin blanc !
- Commençons par le plus évident. Comme bon nombre d’auteurs de l’époque, Lewis Caroll usa d’un pseudonyme pour écrire les aventures d’Alice. Son vrai nom était Charles Lutwidge Dodgson et il était professeur de Mathématiques à l’université de Christchurch à Oxford (aka l’une des plus belles université d’Angleterre).
Fun Fact : c’est cette même université qui, bien des années plus tard, servit de décor à Harry Potter ! C’est qu’il a l’air de s’en passer des choses à Christ Church …
Nul besoin de vous présenter ce lieu …
Des escaliers aussi célèbres que les lunettes d’Harry Potter
- Dodgson n’est pas seulement un professeur, il est également photographe à ses heures perdues. C’est cette passion dévorante qui l’amena à photographier les trois filles du doyen de l’université Christ Church. A partir de ce moment, il noua des liens amicaux très forts avec la famille du doyen au point d’emmener régulièrement les enfants en promenade pour les distraire. C’est donc par une belle après-midi d’été que Dodgson embarqua les trois jeunes filles sur une barque pour une petite promenade sur l’eau. Pour les amuser durant le voyage, il inventa une petite histoire, Alice’s adventures underground, qu’il renomma plus tard, à la demande des jeunes filles, Alice’s adventure in Wonderland.
La réaction de Lewis Carroll en sortant de la barque : allégorie.
- Le choix du prénom du personnage principal n’est pas anodin. En effet, Alice’s adventures underground a été directement inspiré par les fillettes qui accompagnaient Dodgson lors de la balade en barque. L’une d’entre elles fut particulièrement émerveillée par cette histoire. Son nom : Alice Liddell. Agée de 10 ans, elle servait déjà de modèle de photographie à Dodgson et c’est elle qui le poussa à poser par écrit son œuvre et à la publier.
Alice Liddell
- Lors de sa première édition, les aventures d’Alice au pays des merveilles fut vendue à 1.5 million d’exemplaires, ce qui était une première pour un livre pour enfants.
- D’ailleurs, on ne peut pas véritablement dire que ce n’est qu’un livre pour enfants. C’est en partie ce qui explique son succès. On y trouve de nombreux thèmes « plus adultes », notamment une critique de la bonne pensée victorienne, et des têtes bien pensantes d’Oxford. Et à l’époque, c’était considéré comme étant osé !
*murmure dans son dentier* Qu’est-ce qu’il raconte ce petit c*n ?
(allégorie de la réaction de la bonne société victorienne)
- Lorsqu’on parle d’Alice au pays des merveilles, l’on évoque souvent le non-sense, laissant penser par là que la raison et la logique n’ont pas leur place dans l’œuvre. C’est tout bonnement faux. Alice au pays des merveilles est un livre très raisonné … si on sait où chercher. Car toute la logique du monde des merveilles repose sur une logique mathématique. Se basant sur sa propre expérience de professeur de mathématiques, Dodgson a su associer littérature et mathématique à tout jamais. (Je ne peux vous mettre d’exemple ici, cela serait trop long pour un simple « Le Saviez-vous », mais si vous voulez en savoir plus, laissez-nous donc un commentaire ).
« Je ne suis pas fou, ma réalité est juste différente de la tienne »
- L’expression « Mad as a hatter », aka « fou comme un chapelier », vient du fait que pendant des siècles le mercure était utilisé dans la conception des chapeaux et que cela rendait les gens fous. Une surexposition au mercure cause en effet une certaine agressivité, des sautes d’humeur fréquentes et un comportement anti-social. Alors un conseil d’ami, ne provoquez jamais un chapelier !
- Les Aventures d’Alice au pays des merveilles ont une suite. Bien moins connu que sa grande sœur, A travers le miroir se veut plus sombre également. Mais ce second tome va (re)venir sur le devant de la scène en 2016 avec la nouvelle adaptation des studios Disney.
- De nombreuses œuvres contemporaines s’inspirent du chef d’œuvre de littérature jeunesse qu’est Alice. Et lorsqu’on emploie « œuvre » au sens général, c’est que vous pouvez être certain que les domaines qui s’en sont inspirés sont vastes et variés ! Des chansons, de l’architecture, des peintures, des BD, des jeux vidéos, des séries, des films et j’en passe des meilleurs. Alors ouvrez-bien l’œil, Alice et le lapin blanc ne sont jamais très loin …
Bonne lecture les cocos !
P.S : Rendez-vous le 06 décembre en direct sur notre Facebook pour un aperçu de l’exposition spéciale Alice au pays des merveilles au Salon du livre jeunesse de Montreuil.