Un ogre veuf et son fils vivaient dans une cabane au fond des bois. « Sans crainte de se tromper, l’on pouvait dire que le père et le fils s’aimaient ». Un seul différend notable causait une certaine tension entre eux : lorsqu’il y avait de l’enfant au menu, le jeune garçon refusait d’en manger. Et à chaque fois que l’ogre revenait de la chasse avec dans son sac une proie humaine, son fils le suppliait en vain de lui laisser la vie sauve. L’ogre finit par céder et déclara à son rejeton : « Je te fais la promesse de ne plus jamais manger de petits ». A partir de ce jour, le bonheur rayonna sans partage dans la maisonnée. Mais par un matin froid et pluvieux, l’ogre, cédant à ses plus bas instincts, rompit sa promesse…
Si l’écriture est d’une rare beauté, que dire des tableaux flamboyants de Régis Lejonc ! L’ouvrage s’organise en double page avec, à gauche le texte, et à droite une magnifique illustration pleine page. L’alchimie fonctionne parfaitement, les mots trouvant une résonance particulière en écho de chaque dessin.
Un album qui a le goût, l’odeur et la patine des contes d’antan. Vous savez, ceux où une petite fille en rouge ne sortait pas vivante du ventre du loup après avoir été dévorée, par exemple. Un conte cruel quoi. Cruel mais somptueux. Et absolument inoubliable.
La promesse de l’ogre de Rascal et Régis Lejonc. Pastel, 2015. 40 pages. 13,70 euros.