Undertaker (T2) La Danse des Vautours

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Undertakker, tome 2 »

Scénario de Xavier Dorison, dessin de Ralph Meyer,

Public conseillé : Adultes et adolescents

Style : Western
Paru aux éditions Dargaud, le 27 novembre 2015, 54 pages, 13.99 euros
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L’histoire

Crow, le croque-mort, accompagné de Miss Prairie et de Lin sont poursuivis par les mineurs. Ces gars-là en veulent à l’or que Cusco a “mangé” (au sens littéral) avant de se donner la mort…
Après le pont, Les flingues ont parlé. Crow plombe le sheriff ripou, mais il est interrompu par une troupe de cavalerie de l’armée.
Hésitante, Miss Praire choisit la franchise. Mais l’histoire d’un cadavre bouffi d’or, d’une ville de mineurs devenus fous et d’un croque-mort au passé d’Outlaw, laisse le capitaine perplexe. Avant même qu’il se décide, les mineurs rassemblés en bande, sont prêt à en découdre. Sous une pluie de plomb, Crow joue son va-tout pour s’échapper coûte que coûte à bord de son corbillard !

Ce que j’en pense

Voilà le deuxième (et pas dernier…) tome de la grande aventure Western, concoctée par Xavier Dorison et Ralph Meyer.
D’un coté, nous avons un excellent conteur “d’histoires populaires” (ce n’est pas péjoratif !). Vous n’avez qu’à lire “Le Maître d’Armes” avec Joël Parnotte pour vous en convaincre. De l’autre, un de ses collaborateurs-dessinateurs attitrés, au dessin classique parfaitement aiguisé.
Les deux hommes ont visiblement décidé de se faire plaisir en s’attaquant au genre “Western”, figure mythique du récit d’aventure.
Pour éviter le piège du western “A la papa”, Dorison et Meyer jouent le décalage, en bousculant un peu tout ça, tout en conservant le souffle et les codes. C’est donc une belle galerie de portraits qui nous attend. Il y a l’Undertaker, le pur anti-héros amoral et violent au langage fleuri ; Rose Prairie, la “nounou???” anglaise aux principes moraux aussi rigides qu’elle ; Lin, la cuisinière chinoise pas vraiment fragile et une bonne tripotée de gars patibulaires qui ne pensent qu’à mettre la main sur le magot par tous les moyens…

Au milieu de tout ça, Dorison lance son croque-mort et sa bande dans un road-movie classique, une fuite en avant devant les affreux mineurs. Le chemin sera semé d’embûches, de larmes, de sang et de morts…
Ce voyage (initiatique, comme il se doit) est aussi l’occasion d’en savoir plus sur les personnages, leurs passé et leurs motivations. D’où vient Rose Prairie et quels sont ses sentiments envers feu Cusco ? Qui donc était Crow avant de de tenir la pèle de croque-mort ? Xavier Dorison soigne ses personnages et les fait traverser une série d’épreuves épiques et symboliques (l’eau, le feu, la terre…) qui donne lieu à a de sacrés scènes d’action en tout genre…

Bon d’accord, c’est classique, avec le retournement annoncé de la proie devenant chasseur, mais Xavier Dorison connaît le métier et il joue sa partition sur le bout des doigts. Alors, pourquoi bouder son plaisir ? C’est distrayant, bien foutu et diablement efficace.

Coté dessin, j’avais déjà été impressionné par l’aventure Viking de “Asgard”, précédent diptyque de Ralph Meyer, mais là, il pousse encore plus loin le bouchon. Ralph met ses pinceaux dans les pas des Grands (“Blueberry”, “Bouncer”…) et nous propose une aventure graphique grandiose. Expressivité des sales gueules, Composition grandiose et encrage à tomber, je rêve d’un tirage noir et blanc pour admirer le trait. C’est beau, efficace, magnifique, je suis accroc’ !

La mise-en-couleur, assurée par Ralph “himself” et Caroline Delabie plonge l’aventure dans un camaïeux d’ores sales et poussiéreux et de bleus nuits froids. Un palette limitée qui met agréablement en valeur le dessin somptueux de Ralph.

Il ne reste plus qu’une question en suspens. A quand la suite, messieurs ?