Voilà une super découverte, qui ne partait pas gagnante, et que je suis RAVIE d'avoir faite.
Hé bien c'est une merveille. La narratrice, Tania, est une ado comme toutes les autres, c'est-à-dire à la fois commune et terriblement singulière. C'est une mordue de loups garous, qui tient un blog d'inspiration goth. C'est une anti-sport de la première heure, jamais à court d'excuses pour ne pas courir dans le froid. C'est une jeune fille à la fois brillante et nulle, une personne capable des répliques les plus acerbes et de rougir au quart-de-tour quand elle est sous le feu des projecteurs.
Ce qui va venir bouleverser le quotidien collégien de Tania, c'est le cancer de sa mère. Sa mère qui l'agace. Sa mère qui est trop mythomane, trop victime, trop courageuse, trop fière, sa mère qui joue trop la maman parfaite. Et pourtant, face à ce sale crabe pourri, face à la bienveillance étouffante de leur entourage, face au mystère des médecins, face à la lointaine gentillesse un peu hypocrite d'une famille redé composée, Tania et sa mère vont se rapprocher.
Ma crainte initiale, celle de trouver l'humour lourd ou déplacé, ne s'est vérifiée que dans les premières pages. L'auteur peine (sans doute) à trouver son ton : Tania, sur le premier chapitre, est une parodie d'adolescente (effrontée-torturée-gourmandée). Et les seuls passages qui sonnent faux à mes oreilles sont ceux où elle évoque son blog (le début surtout).
Le reste est génial. Un roman sur la relation mère-fille extra, une ode touchante qu'il m'a fait grand bien de lire. Bien sûr, le thème n'est pas que celui-ci et, en transparence, on voit :
- l'amour naissant et simple d'une jeune fille pour un garçon qu'elle n'aurait pas regardé à deux fois auparavant ;
- la volonté d'une jeune femme de se prendre en main en se prouvant qu'elle peut dégommer les statistiques, même si ce ne sont que ceux du cross régional.