- Auteur : Anne Bishop
- Edition : Milady
- Sorite le 25 Octobre 2015, 476 pages, 8.10€
- Thèmes : prophétesses, bit-lit, loup, vampires, métamorphes…
- 4ème de couverture : « Grâce à son don de clairvoyance, Meg Corbyn a gagné sa place auprès des dangereux terra indigene de Lakeside. Lorsque l’apparition d’une nouvelle drogue violente et addictive remet en cause le pacte fragile entre Autres et humains, la petite ville est de nouveau plongée dans la tourmente. Les aptitudes de Meg devraient permettre à Simon Wolfgard, dirigeant métamorphe de l’enclos, d’éviter un bain de sang. Mais encore faut-il pouvoir déchiffrer ses visions à temps. D’autant que l’homme qui veut récupérer la prophétesse se rapproche, mettant en péril les vies de tous ceux qui la considèrent à présent comme l’une des leurs. »
Mon avis : j‘avais adoré le premier tome de cette série qui sortait complètement de ce que j’avais l’habitude de lire dans le genre. On était transporter dans un monde ressemblant au notre mais dont l’histoire a été modifié par l’existence des Autres. Ce que j’avais particulièrement apprécié s’était de voir des animaux à la peau humaine et non des humains à la peau animale, et l’air de rien, ça change beaucoup de chose, rendant le roman beaucoup plus glauque et réaliste. C’était pour moi, un de mes coups de coeur du début d’année. Eh bien, le tome deux répond à toutes mes attentes, je suis particulièrement satisfaite de ma lecture, et la montée de la tension se fait tout en « douceur » si je puis dire cela. Je vous en parlerez plus en détail en dessous.
Meg vit toujours au sein de l’Enclos de Lakeside, et elle est même maintenant considérée comme un membre à part entière des Terra Indigenes. Après tout, n’est-elle pas elle-aussi une création de Namid, a la fois terrible et merveilleuse. Les activités du Contrôleur s’accélère et son exloitation des cassandra sangue dépasse tout ce que l’on aurait pu imaginer. Les Corbeaux sont visés, mais ce n’est que la partie visible d’un large complot. Les Autres ne peuvent rester là sans rien faire, surtout que Meg est de plus en plus agitée et que cela gêne particulièrement Simon.
S’il n’y a qu’une seule raison pour laquelle je devrais aimer (adorer) cette série, c’est son côté réaliste. On alterne entre le point de vue de nombreux des protagonistes ce qui nous donne une vision d’ensemble de l’intrigue. Certains événements sous-entendu à la base, prennent tout leur sens pour nous, lecteur, et non pour les personnages, ce qui est assez troublant et en même temps, plutôt agréable. On se dit que pour une fois, l’auteur ne nous laisse pas sur le carreau à nous imaginer toutes les solutions possibles et imaginables, si on arrive à lire entre les lignes, on sait ce qu’il se passe avant tout le monde.
Du coup, niveau action on est plutôt bien servi. Le lecteur est toujours lié au quotidien de Meg, qui essaie d’apprendre à être une humaine comme les autres, parmi les Terra Indigene (notez le paradoxe). En même temps, la recherche du Contrôleur et des institutions gardant les filles en otage continu. Les Autres comprennent de plus en plus le danger que peuvent représenter les filles et leur intérêt aussi. Ce qui les placent dans une position bien difficile. D’un côté, ils veulent aider Meg, et de l’autre, ils veulent à tout prix éliminer la menace que les cassandra sangue représente pour eux. D’autant plus que le Contrôleur augmente la portée de ses activités avec les filles et cherchent à atteindre les Autres et récupérer Meg. Il avait échoué à la fin du premier tome, et cherche donc une autre manière de les toucher.
Les scènes d’actions et d’enquêtes sont entrecoupées de scènes de la vie quotidienne. Meg et Simon, les autres humains. Mais surtout Meg et Simon. Ce sont des scènes qui nous encrent parfaitement dans le roman et qui ont à mon sens toutes leurs places dans l’intrigue, qui n’en est que plus fourni.
La relation entre Meg et Simon évolue dans ce tome. Il n’y a pas de grande passion, bien au contraire, cela avance petit à petit. Ils se laissent le temps de se comprendre, de s’appréhender. C’est le mot « ami » que l’on voit le plus apparaitre, mais personne n’est dupe a part les deux concernés, ce sont bien des sentiments d’un tout autre genre qui naissent entre les deux personnes. Des sentiments qui les troublent au point de faire faire des bêtises à monsieur Wolfgard.
D’ailleurs c’est un Simon qui jongle entre sa nature lupine et le fait de devoir être un homme. Jouer avec le feu et trop se rapprocher d’une humaine finirait-il par l’éloigner des siens et de faire de lui un loup trop humain. Pourtant, c’est bien auprès de Meg qu’il veut être et non des siens…
Meg a muri, elle comprend maintenant beaucoup mieux les conséquences que peut avoir sa présence dans l’Enclos. Elle comprend aussi que chaque coupure la rapproche un peu plus de la mort, mais que son addiction ne sera pas aussi facile à combattre que ce qu’elle s’imaginait. C’est une Meg qui appréhende beaucoup mieux le monde qui l’entoure que l’on voit dans ce deuxième tome.
D’ailleurs, la présence de Meg a bouleversé l’organisation même de l’Enclos. Ils font maintenant avec une meute humaine : la Meute de Meg. Ce qui les amène aussi à comprendre que les Humains ne sont pas tous mauvais. Les personnages secondaires de cette série sont très nombreux et apportent tous une touche de réalisme presque macabre que j’aime beaucoup.
L’univers créé par Anne Bishop n’est pas simple, bien au contraire. L’organisation spatiale est difficile à cerner, la temporelle aussi. Pour autant, c’est un roman mené par une main de maître parfois, crue et réaliste, parfois douce et pleine d’émotions pour nous plonger dans un univers complètement novateur. On sort des sentiers battus, on invente quelque chose de totalement nouveau, et cela ne fait vraiment pas de mal au genre. Ce qui nous amène à la charge émotionnelle importante qui réside dans ce roman, les sentiments sont exacerbés, soit par la nature animale, soit par l’apprentissage de Meg.
En résumé : j’ai autant été charmée par ce roman que par le premier, de part l’univers, les personnages très attachants. Dans ce tome, L’auteur insiste plus sur l’aspect politique et nous dévoile des détails sur les cassandra sangue qui peuvent parfois être dérangeants, mais importants dans la compréhension de l’histoire. Je n’en dis pas plus, je vous laisse savourer ce tome comme il le mérite. Je conseille vivement aux amateurs de fantastique, cette lecture, qui en vaut vraiment le détour. J’espère maintenant que le troisième tome va sortir rapidement.
Ma Note : 18/20
Les Points positifs : l’univers, les personnages
Les points négatifs : le cadre spatio/temporel un peu compliqué