Quatrième de couverture :
Photographe de l'identité judiciaire, Iris Baudry est discrète, obsessionnelle, déterminée. Disponible nuit et jour, elle shoote en rafales des cadavres pour oublier celui de son fils, sauvagement assassiné onze ans auparavant.Mais une nouvelle affaire va la ramener au cœur de son cauchemar : dans la ville maudite où son enfant a disparu, un tueur en série s'est mis à sévir. Et sa façon d'écorcher ses victimes en rappelle une autre...La canicule assèche la ville, détrempe les corps et échauffe les esprits, les monstres se révèlent et le brasier qu'Iris croyait éteint va s'enflammer à nouveau dans l'objectif de son reflex.
Mon avis :
Reflex ou comment un achat compulsif sans grand intérêt se retrouve dans ma liste non exhaustive des thrillers percutants.
Lire Reflex c'est un peu comme redécouvrir le pourquoi de notre amour pour les thrillers. Le frisson d'un suspens bien ficelé, l'attachement à des personnages concrets, un tueur qui est dézingué du pompon et une histoire qui tient la route. Le tout agrémenté d'un style acéré et efficace qui pousse le lecteur a finir le bouquin au plus vite.Il faut dire que Reflex est un peu particulier. En plus de la trame de fond qu'est l'histoire d'Iris Baudry, on a le droit à des flashbacks qui commencent à partir de 1945 (si mes souvenirs sont bons) et qui remontent progressivement jusqu'à nos jours. Ces flashbacks nous aiguillonnent au fur et à mesure de la lecture sur l'identité du tueur. Alors certes, on voit de très loin où la chose veut aller, mais ça n'enlève absolument rien au charme de l'œuvre, bien au contraire.
Et quel charme.
Iris Baudry est un personnage attachant. La narration à la première personne du singulier et au présent y est pour beaucoup il faut l'avouer. Iris est une mère endeuillée, brisée par le meurtre de son fils et qui continue à voir la mort chaque jour au travers de son boulot. Son rapport à la photo est décrit avec beauté et poésie. C'est prenant, c'est poignant et ça sonne juste.
Bref. Ça c'était pour l'analyse intelligente.
Reflex est une claque dans la gueule. Aucun des personnages décrits n'est réellement ce qu'il paraît être. Tu crois que ton personnage est sympa ? Attends de voir les surprises que te réserve Maud Mayeras. Et crois-moi, surprises il y aura.
La maladresse et la vulnérabilité d'Iris la rendent profondément attachante. Profondément attendrissante même. Elle a eu une vie de merde, continue de subir les outrages de la vie et, concrètement, on rêve de tuer tous ceux qui oseraient ne serait-ce que la regarder de traviole. Pour une fois, bye bye le stéréotype de la femme forte que rien ne parvient à émouvoir et bonjour au magnifique exemple d'humanité que nous offre Iris et son parcours.
Et j'ai beau être Satan, il y a des moments où ça me titillait l'artère coronaire tout de même.
En plus de l'histoire, Maud Mayeras accorde beaucoup d'importance aux relations entre les personnages. Qu'il s'agisse de celle entre Iris et sa mère, Iris et son père, Iris et son fils ou encore Iris et son ancienne voisine. Le lecteur se sert d'Iris pour appréhender les gens, les choses et les événements, ce qui donne un tout autre sens à l'immersion dans l'histoire. En clair, si Iris déteste quelqu'un ou quelque chose, tu risques de ressentir le besoin intense de le faire disparaître de la surface de la Terre.
Bref. Ce livre est grandiose et vous devez le lire. Ne serait-ce que pour la fin. Parce que si l'histoire ne vous paraîtra pas si extraordinaire que ça, ou si vous êtes convaincus de connaître le dénouement dès les premiers chapitres, vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu'à la rate.
La fin est majestueuse et vous forcera à voir le livre sous un nouveau jour.
Le seul point négatif de ce bouquin (qui n'en est pas vraiment un) c'est qu'Iris Baudry est bègue. Et mon cerveau est, semble-t-il, capable de bégayer en lisant. Donc Amen à moi et à ma capacité d'adaptation extraordinaire.
20/20