Chronique « Les plus belles histoires de Pilote (T4) »
Collectif
Public conseillé : Adultes et adolescents
Style : Recueil d’histoires courtes
Paru aux éditions Dargaud, le 27 novembre 2015, 296 pages, 24.95 euros
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Le contexte social
Les éditions Dargaud continuent d’explorer leur travail de mémoire avec ce 4e et avant dernier recueil d’histoires courtes, parue dans le magazine “Pilote”. Les années couvertes par cette “bible” de 296 pages (1980 – 1985) marquent un tournant dans la société française. Années du “Mittérandisme” bien sur, avec le retour “historique” de la gauche, mais aussi années de traumatismes sociaux et économiques. Montée du racisme, Guerre des Malouines, Assassinat de John Lennon, Le Sida, les Jeux olympiques de Moscou, Le Syndicat Solidarnosc en Pologne, l’arrivée de Canal dans le PAF, mais aussi Mickaël Jackson et son “Thriller”, la princesse Diana en icône glamour… tout se bouscule et se retrouve d’une façon ou d’une autre à travers les dessins humoristiques de “Pilote”…
La vie du magazine
Des changements s’opèrent aussi. De nouveaux magazines adultes concurrents (Métal Hurlant, Circus, L’écho des savanes..) lui font de l’ombre avec des conséquences immédiates. Le journal se cherche, et fait tourner les rédac’ chef. Au numéro 70, Guy Vidal, l’homme fort de la rédac’, devient patron…un peu par hasard. Il est remplacé par Jean-Marc Thévenet au N° 91….
Ce que j’en pense
Ce recueil est une vraie bénédiction. Cette sélection d’histoires courtes parfaitement représentatives de l’époque, m’a permis de retrouver les talents confirmés, comme les “petits nouveaux” du paysage BD de mon adolescence.
Au delà du plaisir de la lecture, ce qui m’a le plus étonné, c’est la variété des points de vue et du ton qu’emploient les auteurs. Le contexte social sert de terreaux à Gérard Lauzier et son “Paris sera toujours Paris”, tandis que Baru et Gibrat explorent la vie des jeunes adultes (la leur !) dans les années 80.
Cabu et son “Grand Duduche”, F’mur et son “Génie des alpages”, Pétillon et son “Jack Palmer” trouvent une façon détournée (et humoristique) de parler de société. D’autres restent concentrés sur l’humour ou le non sens (Veyron, François Boucq et Tronchet…). Certains sont bloqués sur leur “obsessions” (Léo, Caza, Letendre…). Enfin, Greg, fidèle à lui-même, dynamite de l’intérieur le journal “Pilote”…
J’ai pris une vraie grosse claque en découvrant ou re-découvrant toutes ces histoires ! Pour le contexte social, les points de vue, le ton décalé et humoristique, le visuel (quelle classe, les dessins de Fm’ur, Clavé, Gibrat… !), je suis certain que vous y trouverez votre bonheur d’une façon ou d’une autre.
La bande dessinée est là pour nous divertir, nous intéresser, nous faire réfléchir, nous émouvoir, et nous faire rire ? Si c’est ce que vous pensez, ce recueil est fait pour vous !