Bleu Catacombes

Par Carolynepotter1

BLEU CATACOMBES

Gilda PIERSANTI

Août 2003. Alors que les Romains ont fui la canicule de la ville, l'inspecteur principal Mariella De Luca, transie d'amour pour un jeune archéologue, passe ses vacances à Rome. Très vite, l'idylle estivale est écourtée et Mariella se retrouve au centre d'une affaire pour le moins surprenante : plusieurs têtes de sexagénaires - notamment celle d'un cinéaste de renom, abandonnée dans les catacombes de la ville - sont retrouvées dans divers endroits. Le nouveau compagnon de Mariella, Paolo, met l'accent sur le mythe de Judith qui, pour se venger de son ennemi, lui avait tranché la tête. Le doute s'installe : le coupable pourrait-il être une femme ? Alors que le commissaire d'Innocenzo est souffrant, Mariella prend les choses en main et tente de trouver le lien entre les victimes. Son instinct lui dit de creuser du côté du cinéaste, de sa jeune maîtresse étrange mais aussi d'une performance artistique singulière qui aurait réuni les victimes dans les années 1970...

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Après la neige dans Rouge, la pluie dans Vert, voici la canicule dans Bleu. Avec Gilda Piersanti, on a à la fois le crime et la météo, détail qui m'a fait doucement rire. Je dois être la seule à m'être marrée, mais bon, je voulais le signaler....

Que se passe-t-il donc dans Bleu Catacombes? Eh bien, autant dans Rouge Abattoir, on commençait par une main tranchée, cette fois-ci, on démarre avec une tête tranchée. Puis deux. Puis trois... etc... Gilda Piersanti, ce n'est pas seulement la météo, ce sont aussi les petits bouts de cadavre. Je n'en suis qu'à son troisième polar, mais rien que pour cela, j'ai envie d'en lire d'autres, ne serait-ce que pour voir par quel bout de cadavre elle va commencer sa prochaine histoire. Des têtes tranchées, ici, donc. Et une Mariella qui se fait bronzer sur la plage. Limite étonnant, à force de voir toujours Mariella foncer dans ses enquêtes, je commençais à croire qu'elle n'avait aucune vie privée. Or, de toute évidence elle en a une.

Du point de vue "Mariella", j'ai trouvé que Bleu était un peu du n'importe quoi. Avec Rouge et Vert, Gilda Piersanti a passé beaucoup de temps à nous expliquer que Mariella ne vit que pour son boulot, que pour ses enquêtes, qu'elle peut même devenir très border-line quand il s'agit de respecter la loi. Là, dans Bleu, carrément, elle traite son enquête un peu à l'arrache, genre je m'en fous, elle va même jusqu'à quitter son poste discrètement pendant ses heures de travail pour aller rejoindre son chéri, Paolo, et s'envoyer en l'air avec lui. Très pro comme comportement. Avec Rouge et Vert, Gilda Piersanti a également passé beaucoup de temps à nous expliquer que Mariella ne peut s'attacher à aucun homme, que pour elle, le sexe, c'est du one-shot, jamais deux fois avec le même homme, et jamais sous sa véritable identité, toujours habillée sexy (ce qu'elle n'est pas dans sa vraie vie de flic) et avec une perruque. Et là, la voici avec Paolo. Paolo qui n'est rien moins que son one-shot dans Vert. Ca fait un peu recyclage de personnages......

Du point de vue du Commissaire d'Innocenzo, là aussi ça dégénère. Dans Rouge, c'était le commissaire à fond dans son boulot, limite misogyne, rien de pire que d'avoir des femmes sous ses ordres. Dans Vert, le "à fond dans son boulot" s'était transformé en "à fond dans les matchs de foot" en pleine enquête sur des meurtres (très pro très pro!). Dans Bleu, ah bah encore mieux : pti chou il chope une otite, donc en pleine enquête eh bien tranquilou à la maison hein. Mais c'est pas grave, il y a Mariella qui tient la boutique, sa petite chouchoute (oui, maintenant il l'adore, limite il la considère comme sa fille).

Deux personnages principaux, les deux qui changent carrément de caractère, limite de personnalité. Perso, ça m'a un peu perturbée dans ma lecture.

Ensuite, voilà que dès le 2eme ou 3eme chapitre, Gilda Piersanti change de mode opératoire dans sa façon de laisser Mariella et D'Innocenzo enquêter. Jusqu'à présent on avait des meurtres et on voyait nos policiers chercher le méchant pas beau qui tuait tout le monde. Là, voici que l'on nous présente les meurtrières (oui, des femmes). Donc finalement, ben exit le suspens. On voit Mariella vaguement s'agiter. D'Innocenzo ne rien faire. Et à la fin on arrête les méchants. Grâce à Paolo. Heureusement qu'il est là lui. D'ailleurs, même Paolo est un curieux personnage. Dans Vert, c'était plutôt le play boy qui ne pense qu'à s'envoyer en l'air, archéologue de son état, mais bon, il aurait été autre chose c'était pareil. Là, dans Bleu, voilà qu'il est hyper intelligent et au top niveau histoire de l'art. C'est normal pour un archéologue, mais dans Vert, l'intelligence et la culture, ce n'était pas trop ce qui transparaissait de prime abord du charmant jeune homme....... En gros, lui qui n'était qu'un personnage secondaire se retrouve sur le devant de la scène.

Autre personnage secondaire qui arrive sur le devant de la scène, Silvia Di Santo. Dans Vert Palatino, Mariella avait un stagiaire, Lucio, qui n'a pas eu un destin heureux. En pleine enquête, Mariella s'était donc retrouvée en rade de co-équipier/stagiaire. C'était une pleine période de matchs de foot, donc les collègues hommes ne se bousculaient pas pour lui filer un coup de main (pro pro pro). Mariella s'était donc rabattue sur une autre stagiaire, femme cette fois-ci (donc rien à carrer du foot) : Silvia. Qui s'était révélée plutôt efficace. Dans Bleu Catacombes, la stagiaire est devenu flic à part entière, et co-équipière de Mariella. Co-équipière, mais c'est Mariella qui donne les ordres, étant plus gradée. Une Silvia qui prend des initiatives dans l'enquête, sans en référer à sa supérieure, ce qui rend Mariella plutôt dingue (et ce qui n'est jamais qu'un copier-coller du comportement de Mariella vis à vis de D'Innocenzo dans Rouge Abattoir...)

L'histoire est plaisante à lire, on s'attache aux personnages, mais on n'est pas scotché par l'histoire. A la limite, le meurtre se résoud un peu tout seul en toile de fond. Grâce à Silvia et à Paolo qui bossent! La narration, le rythme, c'était sympa à lire, très agréable, mais pour le suspens, c'était plutôt "bof" hein. Ca ne va pas m'empêcher de lire Jaune Caravage, la prochaine saison meurtrière.