Au début du XXe siècle, de nombreuses Japonaises ont quitté leur pays pour rejoindre les USA et un futur mari qu'elles n'avaient jamais vu ni choisi, espérant y trouver une vie meilleure. Là, elles se sont retrouvées face à des conditions de vie épouvantables, en proie au dégoût et au rejet.
Ce roman n'a pas une seule héroïne, mais toutes ces Japonaises, qui racontent leur histoire à la première personne du pluriel. Ce qui donne lieu à un bel exercice de style et à un sentiment d'harmonie. Cependant, et pour moi, c'est le gros point noir de ce livre, chaque chapitre est en réalité une énumération sans fin de toutes les manières dont ces femmes ont accouché, passé leur nuit de noces, travaillé, élevé leurs enfants. Chaque fois, c'est "nous avons accouché au bord du chemin de terre, nous avons accouché en pleine nuit, nous avons accouché seule, nous avons accouché d'un enfant mort né, nous..." de toutes les manières possibles et imaginables. Une sorte d'inventaire, quoi, de chaque grand événement de la vie de ces Japonaises.
Le sujet est intéressante, je ne connaissais pas vraiment ce pan-là de l'Histoire et je suis contente d'avoir appris, mais le roman ne m'a pas vraiment plu et je ne le conseillerais pas en particulier. Est-ce l'audiolib qui accentue le côté "énumération" ? Peut-être. Il faut noter aussi que la lectrice a particulièrement soigné son articulation. Comme pour tenter de se rapprocher de l'accent japonais. Judicieux ? Ou bien est-ce une impression de ma part ? ça ne m'a pas fait aimer le livre en tout cas.
OTSUKA Julie, Certaines n'avaient jamais vu la mer, Audiolib, 2013