ATTENTION, CE BILLET CONCERNE LE TOME 2 D'UNE TETRALOGIE.
Au début de cette année, je m'étais passionné pour un premier roman ultra-efficace, mêlant aventures, espionnage, histoire et science-fiction, une sorte d'Indiana Jones nazi découvrant l'existence d'extraterrestres. J'ai conscience que le raccourci peut surprendre, mais "le Château des millions d'années", premier volet de la série "Origines", avait été un bonheur de lecture, aussi bien dans le fond que dans la forme. J'attendais donc la sortie du second volet cet automne pour me précipiter dessus et je n'ai pas été déçu. Avec "Le Marteau de Thor", récemment publié aux éditions du Bélial, Stéphane Przybylski poursuit son cycle selon les mêmes principes narratifs, répond à certaines questions mais en pose de nouvelles, conservant ainsi intact le suspense, joue habilement avec l'Histoire et distille à dose homéopathique la science-fiction, tout en lui ouvrant la porte un peu plus grand en vue des prochains volumes. Vous ne connaissez pas encore cette série ? Il n'est pas trop tard pour vous y mettre !
En quelques jours, la situation a fortement changé. D'abord, sur un plan mondial, l'Allemagne nazie a envahi la Pologne en quelques heures, donnant le signal de départ à ce qui sera la IIe Guerre Mondiale. Plus localement, le projet de rapatriement des découvertes faites par Saxhäuser, espion et homme de confiance de Hitler, a échoué.
Le bateau transportant la mystérieuse momie trouvée en Irak, dans la vallée du Nahr-al-Zab-al-Saghir, a été intercepté par un bâtiment britannique. Des informations sûres arrivées à Berlin indiquent que Joachim Schmundt, passionné d'archéologie et responsable des recherches, est tombé aux mains de l'ennemi.
Friedriech Saxhäuser, tombé à la mer au moment de l'arraisonnement, est porté disparu, considéré comme mort noyé... Une vraie catastrophe, tant le Führer lui-même comptait sur ces découvertes afin de lui donner un avantage décisif dans la guerre qui commence... En effet, l'arme que Schmundt et Saxhäuser ont mis à jour pourrait permettre de faire basculer le conflit en faveur du Reich.
Alors, Hitler décide de monter une opération d'espionnage de grande envergure afin de récupérer les caisses contenant la momie et le reste des découvertes irakiennes. Et, pour cela, le dictateur décide d'associer ses deux services de renseignements, pourtant rivaux : l'Abwehr de l'amiral Canaris et le SD, dirigé par son fidèle Reynhard Heydrich.
Albrecht von Erchingen et Hans Ziegler, respectivement membres de l'Abwehr et du SD, sont désignés pour mener à bien cette mission : entrer clandestinement en Angleterre, découvrir le lieu où sont cachées les caisses prises à Schmundt, récupérer ce qui doit l'être et rentrer en Allemagne. Pour cela, ils pourront compter sur l'aide d'un espion présent de longue date sur place et au bras long...
"Le Marteau de Thor", c'est le récit de cette opération extrêmement audacieuse et risquée, en plein territoire ennemi, à la recherche d'éléments dont personne ne mesure vraiment l'importance, dans un camp, comme dans l'autre. Et cela fait de ce deuxième tome, un formidable roman d'espionnage, mené tambour battant, plein de suspense et de rebondissements.
En soi, l'histoire d'Erchingen et de Ziegler pourrait faire un formidable roman à elle seule. Mais, il faut évidemment que Stéphane Przybylski l'intègre à son équation pour que ce deuxième tome fasse avancer son intrigue principale, alors même qu'il a choisi de se passer presque complètement de celui qui semblait en être la figure de proue : Saxhäuser.
Bon, j'ai dit presque, je vends la mèche, mais on peut se douter que mettre en scène un tel personnage, pleins de secrets, de contradictions et de doutes, mais aussi, par la force des choses, doté d'un destin particulier depuis sa découverte irakienne, ne pouvait s'achever sur une banale et fatale noyade dès la fin du premier tome.
Mais, le fait est que Saxhäuser est très en retrait dans ce second volume, n'y apparaissant qu'épisodiquement, mais pas juste pour faire joli. A sa façon, il fait avancer l'histoire en endossant son nouveau rôle petit à petit, mais il est encore trop tôt pour qu'il apparaisse au grand jour. Provisoirement, il laisse donc la place à un homme qu'il connaît bien : Albrecht von Erchingen.
Dans ce duo d'espions de choc, Albrecht et Hans incarnent parfaitement leurs chefs respectifs. Erchingen, comme Canaris, est issu de cette aristocratie qui a toujours mis service du pays et honneur en avant et qui se retrouve bien dubitative (au moins pour une partie d'entre elle) à devoir servir les nazis ; Ziegler a plus l'air d'un voyou sans morale et prêt à tout pour arriver à ses fins, à l'image de Heydrich.
Mais, ce que nous rappelle aussi l'auteur, c'est que Canaris et Heydrich sont de vieilles connaissances, de vieux amis, même si le mot n'est peut-être pas parfait. En tout cas, que les divergences de points de vue entre eux sont apparues progressivement, un peu comme, dans le premier tome, on voyait Saxhäuser prendre ses distances avec Adolf Hitler, pas l'homme, mais le dirigeant.
Ces divergences, la complexité de la situation de l'Abwehr, de son chef et de ses agents, tout cela vient ajouter quelques éléments supplémentaires à l'intrigue de ce deuxième tome : pourquoi faire travailler ensemble les frères ennemis du renseignements ? Simple volonté de la part de Hitler d'asseoir son autorité ou bien y a-t-il d'autres raisons plus secrètes à ce choix ?
Erchingen, courageux, puisqu'il relève le défi fou de ce projet d'envergure, mais prudent, car il tient à en revenir entier, se méfie de son acolyte et des ordres qu'il a pu recevoir. Bien sûr, le trio (oui, je sais, je n'ai rien dit de la taupe, mais c'est fait exprès), une fois lancé, va agir de son mieux dans un intérêt commun, et pourtant, il flotte sur cette mission comme un étrange parfum de méfiance.
Stéphane Przybylski poursuit dans la veine narrative ouverte avec "le Château des millions d'années" (ce qui est heureux, d'ailleurs...) : une intrigue principale, cette fameuse opération menée par les services d'espionnage nazis sur le sol anglais, mais racontée comme si on regardait dans une espèce de kaléidoscope.
On retrouve le style très syncopé de l'auteur, qui était la marque du premier volet, les scènes très courtes, les retours en arrières, à différentes époques, et même dans le futur, quelquefois, chaque épisode venant apporter une pierre à l'édifice. Cela surprend un peu, le lecteur doit s'y faire, mais au final, c'est franchement captivant et très efficace.
Et cela participe aussi à brouiller pas mal les cartes : les enjeux, les comportements des personnages, leurs pensées, tout cela s'éclaire peu à peu grâce à cette construction incroyablement méticuleuse, où rien n'est laissé au hasard. On sent que l'auteur sait où il va, qu'il installe chaque engrenage de sa mécanique de précision pour nous emmener exactement là où il veut.
Et le lecteur, lui, ne voit, pour le moment, que du feu. Oh, on a bien en main quelques éléments, et même un peu plus qu'à la fin du premier tome, mais il reste encore bien des inconnues et d'autres questions sont venues s'ajouter aux précédentes, au fil de ce second tome. A certains moments, on croit y voir plus clair, et c'est alors que le brouillard fait sa réapparition.
Mais, la vraie réussite, c'est cet équilibre, forcément délicat à trouver, entre les différents ingrédients : l'aventure, qui avait la part belle dans "le Château des millions d'années", laisse la place à l'espionnage, et ce genre est très bien mené, avec un suspense dense à la clé, l'histoire est bel et bien présente, non seulement avec le début de la guerre, mais aussi avec l'apparition de quelques personnages, sans doute appelés à jouer un rôle plus important par la suite...
Enfin, il y a la dimension science-fictive. Je l'avais peu évoquée, de mémoire, dans le billet consacré au "Château des millions d'années". Je n'avais même pas parlé d'extraterrestres, il me semble, tout simplement parce que je pensais qu'il fallait laisser découvrir au lecteur qui n'aurait pas tout à fait vu où il mettait les pieds cet aspect à la fois surprenant et passionnant.
Désormais, dans ce deuxième tome, le fait est acquis, même si le rôle exact de cette force venue d'ailleurs brusquement réveillée par Saxhäuser et Schmundt, reste encore à définir avec plus de précision. Et ce qu'on apprend au sujet de cette civilisation vient ajouter une nouvelle dimension à l'histoire, en y apportant des éléments troublants, presque inquiétants... Ca pourrait sérieusement barder !
Je n'en dis pas plus, il faut évidemment découvrir les éléments du puzzle dessiné par Stéphane Przybylski par soi-même. Et, pour la relation établie entre ces êtres venus d'ailleurs et Saxhäuser, c'est pareil. On ne faisait que l'entrevoir dans le premier tome, ce deuxième livre vient nous apporter quelques éléments supplémentaires, dont certains, spectaculaires.
On est, avec cette partie SF, dans les éléments de la série qu'on ne maîtrise pas encore et qui ont beaucoup à nous révéler encore dans les deux derniers volets à venir. A petites touches, l'auteur donne quelques indices, quelques pistes de réflexion, mais les données fondamentales manquent encore et font que, comme la plupart des personnages, on navigue encore à vue.
Et cela ne fait que renforcer l'envie et l'impatience de découvrir la suite de ce cycle qui, de plus en plus, se présente comme un retable, avec différents panneaux se complétant les uns les autres pour nous raconter, par séquences, une histoire qui ne s'achèvera (quoi que...) qu'à la fin du dernier volet. C'est drôlement bien foutu, et ce n'est pas qu'un divertissement.
On ne tombe pas dans les clichés autour des grands méchants nazis. Attention, ils ne deviennent pas plus sympas pour autant, mais les relations entre les personnages, les différends qui apparaissent, comme de simples lézardes puis, comme des fissures ne cessant de s'étendre, tout cela nous donne une vision pas du tout monolithique des choses et déplace la manichéenne limite entre bien et mal.
"Le Château des millions d'années" surprenait, séduisait par sa forme original et son fond passionnant. Avec "le Marteau de Thor", l'essai est non seulement transformé, mais on aimerait bien être une petite souris pour observer Stéphane Przybylski pendant qu'il travaille sur les tomes suivants, histoires de découvrir ce qu'il est en train de nous concocter...
Nous voici, en principe, à mi-chemin, le souffle ne retombe pas, au contraire, et l'on se pique vraiment à ce jeu de pistes multidimensionnels, où l'on s'attend à ce que l'Histoire, telle qu'on la connaît, soit, à tout moment, sérieusement bousculée par l'imagination fertile d'un auteur que, décidément, il va falloir suivre.
Au début de cette année, je m'étais passionné pour un premier roman ultra-efficace, mêlant aventures, espionnage, histoire et science-fiction, une sorte d'Indiana Jones nazi découvrant l'existence d'extraterrestres. J'ai conscience que le raccourci peut surprendre, mais "le Château des millions d'années", premier volet de la série "Origines", avait été un bonheur de lecture, aussi bien dans le fond que dans la forme. J'attendais donc la sortie du second volet cet automne pour me précipiter dessus et je n'ai pas été déçu. Avec "Le Marteau de Thor", récemment publié aux éditions du Bélial, Stéphane Przybylski poursuit son cycle selon les mêmes principes narratifs, répond à certaines questions mais en pose de nouvelles, conservant ainsi intact le suspense, joue habilement avec l'Histoire et distille à dose homéopathique la science-fiction, tout en lui ouvrant la porte un peu plus grand en vue des prochains volumes. Vous ne connaissez pas encore cette série ? Il n'est pas trop tard pour vous y mettre !
En quelques jours, la situation a fortement changé. D'abord, sur un plan mondial, l'Allemagne nazie a envahi la Pologne en quelques heures, donnant le signal de départ à ce qui sera la IIe Guerre Mondiale. Plus localement, le projet de rapatriement des découvertes faites par Saxhäuser, espion et homme de confiance de Hitler, a échoué.
Le bateau transportant la mystérieuse momie trouvée en Irak, dans la vallée du Nahr-al-Zab-al-Saghir, a été intercepté par un bâtiment britannique. Des informations sûres arrivées à Berlin indiquent que Joachim Schmundt, passionné d'archéologie et responsable des recherches, est tombé aux mains de l'ennemi.
Friedriech Saxhäuser, tombé à la mer au moment de l'arraisonnement, est porté disparu, considéré comme mort noyé... Une vraie catastrophe, tant le Führer lui-même comptait sur ces découvertes afin de lui donner un avantage décisif dans la guerre qui commence... En effet, l'arme que Schmundt et Saxhäuser ont mis à jour pourrait permettre de faire basculer le conflit en faveur du Reich.
Alors, Hitler décide de monter une opération d'espionnage de grande envergure afin de récupérer les caisses contenant la momie et le reste des découvertes irakiennes. Et, pour cela, le dictateur décide d'associer ses deux services de renseignements, pourtant rivaux : l'Abwehr de l'amiral Canaris et le SD, dirigé par son fidèle Reynhard Heydrich.
Albrecht von Erchingen et Hans Ziegler, respectivement membres de l'Abwehr et du SD, sont désignés pour mener à bien cette mission : entrer clandestinement en Angleterre, découvrir le lieu où sont cachées les caisses prises à Schmundt, récupérer ce qui doit l'être et rentrer en Allemagne. Pour cela, ils pourront compter sur l'aide d'un espion présent de longue date sur place et au bras long...
"Le Marteau de Thor", c'est le récit de cette opération extrêmement audacieuse et risquée, en plein territoire ennemi, à la recherche d'éléments dont personne ne mesure vraiment l'importance, dans un camp, comme dans l'autre. Et cela fait de ce deuxième tome, un formidable roman d'espionnage, mené tambour battant, plein de suspense et de rebondissements.
En soi, l'histoire d'Erchingen et de Ziegler pourrait faire un formidable roman à elle seule. Mais, il faut évidemment que Stéphane Przybylski l'intègre à son équation pour que ce deuxième tome fasse avancer son intrigue principale, alors même qu'il a choisi de se passer presque complètement de celui qui semblait en être la figure de proue : Saxhäuser.
Bon, j'ai dit presque, je vends la mèche, mais on peut se douter que mettre en scène un tel personnage, pleins de secrets, de contradictions et de doutes, mais aussi, par la force des choses, doté d'un destin particulier depuis sa découverte irakienne, ne pouvait s'achever sur une banale et fatale noyade dès la fin du premier tome.
Mais, le fait est que Saxhäuser est très en retrait dans ce second volume, n'y apparaissant qu'épisodiquement, mais pas juste pour faire joli. A sa façon, il fait avancer l'histoire en endossant son nouveau rôle petit à petit, mais il est encore trop tôt pour qu'il apparaisse au grand jour. Provisoirement, il laisse donc la place à un homme qu'il connaît bien : Albrecht von Erchingen.
Dans ce duo d'espions de choc, Albrecht et Hans incarnent parfaitement leurs chefs respectifs. Erchingen, comme Canaris, est issu de cette aristocratie qui a toujours mis service du pays et honneur en avant et qui se retrouve bien dubitative (au moins pour une partie d'entre elle) à devoir servir les nazis ; Ziegler a plus l'air d'un voyou sans morale et prêt à tout pour arriver à ses fins, à l'image de Heydrich.
Mais, ce que nous rappelle aussi l'auteur, c'est que Canaris et Heydrich sont de vieilles connaissances, de vieux amis, même si le mot n'est peut-être pas parfait. En tout cas, que les divergences de points de vue entre eux sont apparues progressivement, un peu comme, dans le premier tome, on voyait Saxhäuser prendre ses distances avec Adolf Hitler, pas l'homme, mais le dirigeant.
Ces divergences, la complexité de la situation de l'Abwehr, de son chef et de ses agents, tout cela vient ajouter quelques éléments supplémentaires à l'intrigue de ce deuxième tome : pourquoi faire travailler ensemble les frères ennemis du renseignements ? Simple volonté de la part de Hitler d'asseoir son autorité ou bien y a-t-il d'autres raisons plus secrètes à ce choix ?
Erchingen, courageux, puisqu'il relève le défi fou de ce projet d'envergure, mais prudent, car il tient à en revenir entier, se méfie de son acolyte et des ordres qu'il a pu recevoir. Bien sûr, le trio (oui, je sais, je n'ai rien dit de la taupe, mais c'est fait exprès), une fois lancé, va agir de son mieux dans un intérêt commun, et pourtant, il flotte sur cette mission comme un étrange parfum de méfiance.
Stéphane Przybylski poursuit dans la veine narrative ouverte avec "le Château des millions d'années" (ce qui est heureux, d'ailleurs...) : une intrigue principale, cette fameuse opération menée par les services d'espionnage nazis sur le sol anglais, mais racontée comme si on regardait dans une espèce de kaléidoscope.
On retrouve le style très syncopé de l'auteur, qui était la marque du premier volet, les scènes très courtes, les retours en arrières, à différentes époques, et même dans le futur, quelquefois, chaque épisode venant apporter une pierre à l'édifice. Cela surprend un peu, le lecteur doit s'y faire, mais au final, c'est franchement captivant et très efficace.
Et cela participe aussi à brouiller pas mal les cartes : les enjeux, les comportements des personnages, leurs pensées, tout cela s'éclaire peu à peu grâce à cette construction incroyablement méticuleuse, où rien n'est laissé au hasard. On sent que l'auteur sait où il va, qu'il installe chaque engrenage de sa mécanique de précision pour nous emmener exactement là où il veut.
Et le lecteur, lui, ne voit, pour le moment, que du feu. Oh, on a bien en main quelques éléments, et même un peu plus qu'à la fin du premier tome, mais il reste encore bien des inconnues et d'autres questions sont venues s'ajouter aux précédentes, au fil de ce second tome. A certains moments, on croit y voir plus clair, et c'est alors que le brouillard fait sa réapparition.
Mais, la vraie réussite, c'est cet équilibre, forcément délicat à trouver, entre les différents ingrédients : l'aventure, qui avait la part belle dans "le Château des millions d'années", laisse la place à l'espionnage, et ce genre est très bien mené, avec un suspense dense à la clé, l'histoire est bel et bien présente, non seulement avec le début de la guerre, mais aussi avec l'apparition de quelques personnages, sans doute appelés à jouer un rôle plus important par la suite...
Enfin, il y a la dimension science-fictive. Je l'avais peu évoquée, de mémoire, dans le billet consacré au "Château des millions d'années". Je n'avais même pas parlé d'extraterrestres, il me semble, tout simplement parce que je pensais qu'il fallait laisser découvrir au lecteur qui n'aurait pas tout à fait vu où il mettait les pieds cet aspect à la fois surprenant et passionnant.
Désormais, dans ce deuxième tome, le fait est acquis, même si le rôle exact de cette force venue d'ailleurs brusquement réveillée par Saxhäuser et Schmundt, reste encore à définir avec plus de précision. Et ce qu'on apprend au sujet de cette civilisation vient ajouter une nouvelle dimension à l'histoire, en y apportant des éléments troublants, presque inquiétants... Ca pourrait sérieusement barder !
Je n'en dis pas plus, il faut évidemment découvrir les éléments du puzzle dessiné par Stéphane Przybylski par soi-même. Et, pour la relation établie entre ces êtres venus d'ailleurs et Saxhäuser, c'est pareil. On ne faisait que l'entrevoir dans le premier tome, ce deuxième livre vient nous apporter quelques éléments supplémentaires, dont certains, spectaculaires.
On est, avec cette partie SF, dans les éléments de la série qu'on ne maîtrise pas encore et qui ont beaucoup à nous révéler encore dans les deux derniers volets à venir. A petites touches, l'auteur donne quelques indices, quelques pistes de réflexion, mais les données fondamentales manquent encore et font que, comme la plupart des personnages, on navigue encore à vue.
Et cela ne fait que renforcer l'envie et l'impatience de découvrir la suite de ce cycle qui, de plus en plus, se présente comme un retable, avec différents panneaux se complétant les uns les autres pour nous raconter, par séquences, une histoire qui ne s'achèvera (quoi que...) qu'à la fin du dernier volet. C'est drôlement bien foutu, et ce n'est pas qu'un divertissement.
On ne tombe pas dans les clichés autour des grands méchants nazis. Attention, ils ne deviennent pas plus sympas pour autant, mais les relations entre les personnages, les différends qui apparaissent, comme de simples lézardes puis, comme des fissures ne cessant de s'étendre, tout cela nous donne une vision pas du tout monolithique des choses et déplace la manichéenne limite entre bien et mal.
"Le Château des millions d'années" surprenait, séduisait par sa forme original et son fond passionnant. Avec "le Marteau de Thor", l'essai est non seulement transformé, mais on aimerait bien être une petite souris pour observer Stéphane Przybylski pendant qu'il travaille sur les tomes suivants, histoires de découvrir ce qu'il est en train de nous concocter...
Nous voici, en principe, à mi-chemin, le souffle ne retombe pas, au contraire, et l'on se pique vraiment à ce jeu de pistes multidimensionnels, où l'on s'attend à ce que l'Histoire, telle qu'on la connaît, soit, à tout moment, sérieusement bousculée par l'imagination fertile d'un auteur que, décidément, il va falloir suivre.